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Le mage du Kremlin : un roman calqué sur la réalité

Le mage du Kremlin : un roman calqué sur la réalité

De la guerre en Tchétchénie à la guerre en Ukraine, en passant par les combats en Géorgie, Le mage du Kremlin (2022) est un grand roman de la Russie contemporaine.

Tout comme le roman d’Amor Towles, A Gentleman in Moscow (2016), nous avait fait plonger dans l’Union soviétique de Lénine et Staline, le roman de Giuliano da Empoli nous entraîne au cœur du pouvoir russe contemporain.

Il nous fait découvrir une société passée abruptement de l’austérité soviétique à la démesure capitaliste, un univers dans lequel courtisans, politiciens et oligarques sont engagés dans une compétition de tous les instants.

J’ai lu ce roman presque d’une traite. D’abord parce qu’il est superbement écrit, ensuite parce que la Russie me fascine depuis toujours, enfin parce que Poutine, l’homme au visage impénétrable qui dirige ce pays immense d’une main de fer depuis 25 ans, demeure un mystère.

L’auteur n’est pas romancier, mais politologue. Il enseigne aujourd’hui à Paris, à Science Po, en plus de diriger le groupe de réflexion italien Volta. Le mage du Kremlin est son premier roman, et son dernier, affirme-t-il.

Ses recherches pour un essai consacré aux conseillers des leaders populistes, Les ingénieurs du chaos (JC Lattès, 2019), lui ont fait découvrir Vladislav Sourkov, l’idéologue derrière l’arrivée au pouvoir de Poutine et son conseiller politique, jusqu’à sa démission en février 2021.

Le parcours atypique de Sourkov, qui vient du théâtre et de la télévision, tranche sur l’entourage de Poutine, composé surtout d’hommes d’affaires et d’anciens du KGB. Celui qu’on a qualifié de « Machiavel russe » ou de « Raspoutine de Poutine » a inspiré Giuliano da Empoli pour créer Vadim Baranov, le mage du Kremlin.

Les dessous de l’ère Poutine

Dans le roman, un journaliste étranger de passage à Moscou fait la rencontre de l’ancien conseiller de Vladimir Poutine, Vadim Baranov.

Après sa démission du poste de conseiller politique, Baranov a complètement disparu. Les rumeurs sur son compte se multiplient. Jusqu'à ce qu’il confie son histoire au journaliste.

Il évoque plusieurs temps forts du règne du Poutine, de sa nomination à titre de premier ministre par Eltsine jusqu’à la guerre en Ukraine, des Jeux olympiques de Sotchi jusqu’au lancement d’une campagne de désinformation sur les réseaux sociaux dans le but de miner la cohésion sociale et les institutions démocratiques en Occident.

L’approche de Baranov est simple : créer le chaos pour mieux régner. Les méthodes brutales du régime font frissonner. (Bien que, réflexion faite, elles s’apparentent aux méthodes de régimes précédents. L’histoire de la Russie est parsemée de régimes brutaux.)

Mais Vadim Baranov n'est pas un assoiffé de pouvoir comme les autres. Et il finira par tout faire pour s’extirper des arcanes de plus en plus sombres du système qu'il a contribué à ériger.

Quand fiction et réalité se rencontrent

Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce récit, c’est de voir l’évolution de la société russe depuis les tsars jusqu’à Poutine, à travers l’histoire familiale et personnelle d’un individu.  

J’aurais aimé que Baranov nous parle un peu de l’opposant Navalny, l’empoisonnement dont il a été victime, son emprisonnement. Cette réserve étant exprimée, reste que Le mage du Kremlin permet de mieux comprendre des événements qui ont marqué les vingt-cinq dernières années de la Russie.  

La connaissance de la politique de l’auteur dans la description de cet univers et de ses rouages est palpable et contribue largement à la véracité de l’œuvre.

« J’ai préparé le roman comme si c’était un essai. D’ailleurs, la base est factuelle, tous les faits qui sont racontés dans le roman sont réels. Toute la réalité russe est souvent tellement romanesque qu’il ne faut même pas faire un très grand effort d’imagination pour accéder à la fiction », déclare-t-il dans une entrevue à La Presse le 22 novembre 2022.

À lire donc, pour qui s’intéresse à la Russie de Poutine et aux phénomènes politiques en général.

 

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Mychèle FortinMychèle Fortin

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