Skip Navigation
Festival fransaskois 2024

Le prix du bonheur

Zinder au Niger

Zinder au Niger

Crédit : DiasUndKompott

Extrait du roman en chantier de Ousmane Ilbo Mahamane.

(…)    La vie d’Ousmane dans la rue ne fut pas négative sur tous les plans. Son retard au niveau des performances scolaires fut compensé par des prouesses physiques. Et il arriva presque toujours en tête dans tous les sports et les loisirs : course à pied, saut de caniveaux, chasse des oiseaux, lutte traditionnelle, nage, football… Ces qualités indéniables firent que même le directeur de son école le reconnut comme étant le meilleur élément de l’établissement.

Lorsqu’enfin il fut admis au Brevet d’études primaires et secondaires, parmi les trois choix possibles d’établissements d’enseignement qui lui étaient permis sur sa fiche d’orientation, Ousmane opta pour une formation professionnelle afin de vite gagner sa vie et venir en aide à ses parents. Ce fut le Centre des métiers d’eau et de l’électricité de Niamey qui l’accueillit en octobre 1980.

Pour les élèves du Centre, l’année du tronc commun s’achevait par un stage pratique obligatoire d’un mois à la Société nigérienne du charbon, à Tchirozérine, au nord du pays. Malgré les termes stricts de son contrat, l’impérieux besoin de revoir sa mère le poussa à opérer un détour par Zinder.

La ligue régionale de football de Zinder préparait alors le premier championnat national junior de football. La présence du jeune Ousmane dans sa ville natale suscita un vif intérêt chez les dirigeants de la ligue qui cherchaient à composer la meilleure équipe régionale à même de relever le grand défi de cette compétition. Avec la complicité du préfet du département, qui adressa des demandes de permission aux différentes structures administratives dont relevaient les jeunes joueurs sélectionnés, on l’intégra donc dans la sélection régionale, le Zindirma Football Club.

Cette année-là, l’équipe remporta le premier trophée national en battant celle de Maradi par 7 buts à 6, à la suite de tirs de pieds aux buts et après 240 minutes de jeu. Les premières 120 minutes étaient jouées à domicile, les deux équipes s’étaient séparées dos-à-dos, sur un score de 1 but partout. Normalement des tirs de pieds aux buts devaient les départager. Mais il faisait nuit et le stade n’était pas éclairé. Une très belle finale, qui avait regroupé les meilleurs jeunes talents du pays. Le match était si beau que les autorités avaient décidé de prolonger leur plaisir en le reportant à la semaine suivante dans la capitale Niamey.

Ce triomphe national ne lui rapporta qu’une maigre gratification de 3000 FCFA, et la consolation d’avoir fait la Une du quotidien national Le Sahel : Les champions juniors 82. Ces six dollars canadiens était la prime la plus importante qui leur ait jamais été octroyée. Ils avaient livré une dizaine des matchs contre différentes équipes du pays. Quand ils recevaient de l’argent, ce n’était jamais au-delà de 1000 FCFA, soit deux dollars canadiens. Son unique satisfaction était la fierté d’avoir gagné cette coupe. Qui restera d’ailleurs la seule de l’histoire de sa ville.

À la suite de ce succès, son rêve de faire carrière dans le football devint encore plus prégnant. Il voulait intégrer l’équipe nationale, fouler les grands stades d’Afrique à l’instar de la vedette locale, le défunt Lawandidi Manzo, alias La gazelle. Ou mieux encore, suivre les traces de son idole, le Hollandais Johnny Rep.

Pendant quelques jours, adulé par la population zinderoise, Ousmane nagea dans cette bulle bienheureuse. Il attendit vainement la lettre miracle qui l’appellerait dans l’équipe nationale, ou les bras ouverts d’un recruteur footballistique d’Europe ou des pays du Golfe. Mais rien. Rien que la cruelle réalité des besoins quotidiens quand, au lever du jour tout comme au coucher du soleil, il devait attendre d’être servi par sa mère pour manger.   

Imprimer
3707

Ousmane Ilbo MahamaneOusmane Ilbo Mahamane

Autres messages par Ousmane Ilbo Mahamane
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
L’université francophone ontarienne pour 2025?

L’université francophone ontarienne pour 2025?

Gouverne ontarienne, mission canadienne

Le Sommet provincial des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français, du 3 au 5 octobre à Toronto, promet de franchir une étape clé dans la création d’une université franco-ontarienne. Un projet qui dépasserait les frontières provinciales.

28 septembre 2014/Auteur: Louis-Marie Achille (Francopresse)/Nombre de vues (22972)/Commentaires (0)/

Rencontre avec Miles Muri, directeur des écoles Sans-Frontière et Père Mercure

M. Miles Muri travaille pour le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Il a été directeur de l’École secondaire Collège Mathieu à Gravelbourg puis directeur du Centre d’éducation virtuelle et d’innovation (CÉVI) pendant un an avant de devenir directeur des écoles Père Mercure et Sans-Frontières.

18 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (24336)/Commentaires (0)/
Pour une solution à long terme

Pour une solution à long terme

Le CSF et le jugement de la Cour du banc de la reine

Le 19 août dernier, le juge Brian A. Barrington-Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan de payer la somme de 500 000 $ au Conseil scolaire fransaskois (CSF) qui réclamait 5,2 M $.

18 septembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (25358)/Commentaires (0)/
Le CÉF bénéficie du programme Ordinateurs pour les écoles

Le CÉF bénéficie du programme Ordinateurs pour les écoles

Depuis cinq ans, le Conseil des écoles fransaskoises profite du programme national Ordinateurs pour les écoles (OPE). Créé en 1993 par Industrie Canada et les TelecomPioneers, ce programme a permis, à date, de donner plus de 1 100 000 ordinateurs et imprimantes provenant des administrations publiques et du secteur privé. 
18 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (29530)/Commentaires (0)/
Immersion dans l’immersion

Immersion dans l’immersion

Entrevue avec Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon

C’est le temps de la rentrée et on a beaucoup parlé des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), mais il y a aussi les autres : les écoles d’immersion. Pour faire un point sur ce secteur, nous avons rencontré M. Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon.

18 septembre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (29110)/Commentaires (0)/

Notre école

Depuis une semaine, les écoles ont repris leurs activités. Pour les jeunes Fransaskoises et Fransaskois, c’est maintenant une chose normale que d’aller dans une école fransaskoise. Mais il n’y a pas si longtemps, ce n’était pas la réalité.

11 septembre 2014/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (27905)/Commentaires (0)/
Un enseignement de qualité malgré l’austérité

Un enseignement de qualité malgré l’austérité

Entrevue avec Donald Michaud,  le directeur de l’éducation par intérim au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (28654)/Commentaires (0)/
L’optimisation des compétences et des ressources au service des élèves

L’optimisation des compétences et des ressources au service des élèves

Rencontre avec Dolorèse Nolette

Rencontre avec Dolorèse Nolette, directrice générale de l’éducation par intérim au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27215)/Commentaires (0)/

Une nouvelle année pour le CÉF : Attendre de voir

Un consensus semble atteint par tous les interlocuteurs du CÉF qui prennent maintenant un certain recul après avoir exprimé leurs critiques et veulent laisser les personnes en charge le soin de travailler à l’amélioration de son fonctionnement.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27799)/Commentaires (0)/
Quelle année scolaire pour les écoles du CÉF?

Quelle année scolaire pour les écoles du CÉF?

On se souvient d’un commentaire de Francis Potié, directeur général de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), à propos des coupures de Patrimoine canadien lors d’une table ronde à l’Institut français. « Tout ne va pas si mal. » Il me semble qu’il pourrait aussi bien s’appliquer à la « crise » qu’est en train de traverser le CÉF.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (30761)/Commentaires (0)/

Une rentrée comme les autres

C’était l’effervescence au Pavillon secondaire des quatre vents (PSQV) de l’école Laval à Regina en cette matinée de rentrée, mardi 2 septembre.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25633)/Commentaires (0)/

Pourquoi choisir l’école de la minorité?

La rentrée scolaire 2014 ne fera sans doute pas exception. Encore une fois, trop d’enfants de parents ayants droit ne seront pas inscrits à une école francophone. Une tendance qui met en péril l’avenir des communautés francophones en situation minoritaire.

11 septembre 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (23010)/Commentaires (0)/
Nomination à la direction des écoles Beau Soleil et ÉSCM à Gravelbourg

Nomination à la direction des écoles Beau Soleil et ÉSCM à Gravelbourg

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) annonce la nomination de Rosalie Lizée à titre de directrice de l'école Beau Soleil et de l'école secondaire Collège Mathieu (ÉSCM) à Gravelbourg.
4 septembre 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (27003)/Commentaires (0)/
Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a dévoilé, le 18 août dernier, les détails de la restructuration de ses services éducatifs. Ces changements ont été apportés afin, selon le CÉF, de «mieux répondre aux nouveaux défis qui découlent des compressions budgétaires annoncées en juin 2014. [L]a réorganisation des services voués aux élèves permettra de favoriser la réussite des élèves et l’accompagnement des intervenants dans les écoles. »

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25939)/Commentaires (0)/
Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

La Cour octroie dix fois moins que réclamé

Le juge Barrington Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan, le 19 août, de payer la somme de 500 000 $ pour renflouer les coffres du Conseil scolaire fransaskois (CSF) pour l’année 2014-2015.

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (28130)/Commentaires (0)/
RSS
Première2324252628303132Dernière

 - mercredi 26 juin 2024