Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Le Rendez-vous fransaskois qui avait lieu du 1er au 7 novembre touchait un sujet sensible et urgent : l’éducation. De la petite enfance à l’éducation post-secondaire, conférences et discussions ont ainsi exploré cet enjeu crucial pour l’avenir de la fransaskoisie.

L’avant-midi du 4 novembre a été consacré à la petite enfance, porte d’entrée dans la francophonie. Todd Goudy, secrétaire provincial responsable des Affaires francophones en Saskatchewan, a été le premier invité à prendre la parole et a notamment parlé des efforts de recrutement à l’international de la province au sein des pays francophones.

Image
Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises
Crédit : courtoisie CÉF

Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), a par la suite expliqué le bilan de l’éducation post-secondaire francophone en Saskatchewan et a présenté les résultats d’une étude commandée par cinq partenaires : le CÉF, l’ACF, le Collège Mathieu, la Cité universitaire francophone de Regina et le programme du Bac de la faculté d’éducation de l’Université de Regina.

Ce rapport, intitulé Vision commune de l’éducation en français en Saskatchewan, soulève des lacunes. Parents et élèves considèrent entre autres que les offres au post-secondaire ne sont pas assez diversifiées, « ce qui entraîne des pertes d’élèves en faveur du système anglophone et des pertes d’effectifs qui ont un impact majeur sur notre communauté fransaskoise », déplore Ronald Ajavon. 

Parmi les enjeux retenus figurent aussi le financement stationnaire accordé au post-secondaire reposant essentiellement sur le fédéral, le manque de volonté politique du gouvernement provincial pour développer le post-secondaire francophone, et le manque de leviers de gouvernance à la Cité francophone. 

Besoin d’une vision commune

Adopter une vision commune serait une piste de solution selon le rapport. Le directeur du CÉF en a présenté ses modalités, incluant les partenariats et la concertation, ou le rôle de catalyseur et de promotion de l’ACF. 

Le rapport propose également de créer de meilleures passerelles entre les niveaux du continuum en éducation, par exemple en envisageant des parcours de transfert entre le collège et l’université.

Jean-Luc Racine, président-directeur général de la Commission nationale des parents francophones (CNPF), a dressé un portrait actuel de la petite enfance au niveau national. Le besoin de financement plus structurant est selon lui un défi commun à l’échelle du pays au même titre que le recrutement des éducateurs et éducatrices.  

Toujours selon Jean-Luc Racine, beaucoup d'éducateurs s’en vont rejoindre les conseils scolaires. Autre inquiétude concernant l’entente entre la province et le fédéral quant aux centres de la petite enfance à 10 dollars par jour, dont le CÉF ne se trouve pas encore sur la liste d’accès du gouvernement provincial. 

Sur une note plus positive, la CNPF a réussi à créer plus de 1 000 places en garderie depuis 2018, ce qui a engendré la création de près de 200 nouveaux emplois, a indiqué Jean-Luc Racine. Le PDG a également souligné que la CNPF travaillait maintenant à la création de près de 1 500 places qui devraient générer à leur tour presque 300 nouveaux emplois.

En terminant, Abdallah Oumalek, directeur de l’Association des parents fransaskois (APF), a présenté les services offerts par son organisme en spécifiant l’appui aux centres de la petite enfance ainsi qu’aux familles francophones en Saskatchewan. Il a souligné que 457 enfants fréquentent actuellement les centres francophones en Saskatchewan.

Les enjeux de la maternelle à la 12e année

Trois experts chevronnés de l’éducation ont pris part à la deuxième demi-journée du Rendez-vous. En premier lieu, Marc Godbout, consultant, a offert un aperçu national de la maternelle à la 12e année et a mis l’accent sur la fragilité du système scolaire.

Ce dernier a rappelé le rôle fiduciaire et politique des services scolaires et l’importance de la solidarité et des liens qui doivent prédominer entre la communauté et les services scolaires.  L’état des lieux de la gestion scolaire au Canada est selon lui inquiétant. « Le réseau est à la croisée des chemins, a-t-il affirmé, et nous avons besoin d’appuis pour compléter son épanouissement. »

Le consultant a souligné que l’environnement post-pandémie est en train de bouleverser le monde de l’éducation et que les établissements d’enseignement devront s’adapter aux apprenants, et non l’inverse. « La salle de classe a été frappée par la technologie et l’internet a changé le rôle de l’enseignant dans la salle de classe. »

Ronald Ajavon, lui, a fait le tour des acquis et de l’état de l’éducation fransaskoise. Le directeur du CÉF a présenté plusieurs statistiques qui ont donné un portrait précis du milieu scolaire dans la province. « Nous avons vu que les résultats du CÉF dépassent largement ceux de la province en général, tant au niveau de l’apprentissage qu’au niveau des diplômes », s’est-il félicité. 

En collaboration avec l’APF, le CÉF lance un nouveau partenariat qui préparera les jeunes fransaskois à leur rentrée dans ses écoles après leur passage dans les centres de la petite enfance. Les deux organismes travailleront à mettre sur pied un regroupement nommé Fédération des centres éducatifs à la petite enfance.

Écoles d’immersion et francophones

Nicole Thibault, directrice générale nationale de Canadian Parents for French (CPF), a présenté la place et les buts de l’immersion française à l’intérieur d’un Canada bilingue. Elle a expliqué le rôle et le fonctionnement de son organisme et a mis l’accent sur les bénéfices d’une collaboration entre écoles d’immersion et écoles francophones. 

La directrice a parlé des réalités derrière l’engouement pour l’immersion à travers le pays en exposant les clientèles qui sont, selon elle, favorables à un Canada bilingue. « Ce qui nuit, ce n’est pas l’autre système de scolarité francophone, mais bien celui qui ne veut pas apprendre le français », a-t-elle affirmé, ne parlant pas de la compétition qui se joue entre écoles d’immersion et francophones.

Les discussions ont été qualifiées de « riche en contenu » par le président de l’ACF Denis Simard : « Ces discussions alimenteront certainement nos actions politiques et nos initiatives de renforcement communautaire », a-t-il conclu au terme de la demi-journée.

Réflexion sur le post-secondaire

Denis Simard
Denis Simard, président de l'Assemblée communautaire fransaskoise.
Crédit : Courtoisie de l’ACF

Le président de l’ACF a entamé la discussion du dernier avant-midi en présentant sa position vis-à-vis du post-secondaire. « L’ACF a toujours été un allié des établissements post-secondaires francophones. On demeure très attentifs aux enjeux du Collège Mathieu et de la Cité francophone. Nous sommes conscients de la précarité de ces institutions et de leur limite en termes de ressources, de financement et d’effectifs. »

Le président a rappelé l’appui de l’ACF et le démarchage déployé pour instaurer l’Institut français au début des années 2000, ainsi que les initiatives pour sauver l’Institut de 2011 à 2016 et l’instauration de la Cité universitaire.

Surtout, le souhait d’un financement équivalent à celui de la majorité a été exprimé. « Depuis des années, l’ACF et la communauté font valoir l’apport important que pourrait représenter l’international pour le Collège Mathieu et la Cité, et nous sommes fiers de voir des développements annoncés récemment », a déclaré Denis Simard. 

Et de préciser : « La francophonie canadienne tout entière s’est récemment embarquée dans une démarche pour appuyer le secteur post-secondaire. Les États généraux sur le post-secondaire francophone proposés en partie par l'Association canadienne-française de l'Alberta aboutiront en mars prochain au Sommet sur le post-secondaire. L’ACF participe activement à ces États généraux. »

Le président siègera au bureau de direction de l’ACFA pour assurer la place de la communauté fransaskoise dans ces plans d’avenir. « Un avenir dans lequel nous pourrons être mieux desservis, tant par une reconnaissance accrue avec une possible inclusion de la modernisation de la Loi sur les langues officielles, que par le biais du financement du fédéral. L’ACF milite et argumente avec ardeur pour des retombées positives dans la communauté et ses deux institutions postsecondaires », a commenté le porte-parole.

L’implication de la Cité et du Collège 

Emmanuel Aïto
Directeur par intérim de la Cité universitaire francophone depuis août 2016, Emmanuel Aïto a été choisi pour occuper la direction de l’institution pour les cinq prochaines années.

Le docteur Emmanuel Aito, directeur de la Cité universitaire francophone de l'Université de Regina, Jean Dufresne, directeur du Programme du baccalauréat en éducation, ainsi qu’Alpha Barry, directeur adjoint de la Cité, ont présenté les différents services et programmes offerts par l’institution.

Jérôme Melançon, professeur en chef du programme des études francophones et interculturelles, a par la suite mené une consultation communautaire au sujet du certificat en leadership et gestion des organismes à but non lucratif et du certificat bilingue en travail social avancé par la Cité. À l’aide d’une plateforme interactive en direct, le chercheur a pu solliciter les besoins et sonder les opinions de la communauté quant à son attente en lien avec le nouveau programme.

Francis Kasongo, directeur général du Collège Mathieu
Francis Kasongo, directeur général du Collège Mathieu
Photo : courtoisie

Francis Kasongo, directeur général du Collège Mathieu, a rappelé l’environnement dans lequel évolue le collège en précisant ses nombreux défis. Le déclin de la démographie francophone, surtout en milieu rural, et la pénurie de main-d’œuvre française et bilingue qualifiée ont été cités. Le directeur souhaite que le Collège Mathieu devienne une institution d’éducation post-secondaire en français en Saskatchewan avec une charte amendée et un financement adéquat.

Le directeur a souligné l’obtention du diplôme de la première finissante en soins infirmiers auxiliaires autorisés du Collège qui a réussi l’examen avec un score de 100 %. « C’est pour dire qu’il y a de la qualité », s’est-il ainsi réjoui.

La journée consacrée au post-secondaire s’est conclue avec une présentation de Lynn Brouillette, présidente et directrice générale de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC).  

La PDG a mentionné que  le Collège Mathieu et la Cité universitaire francophone ont bénéficié dans les dernières années de financement que l’ACUFC est allé chercher pour leurs programmes en santé appuyés par Santé Canada.

Cette dernière a notamment travaillé sur une stratégie de déploiement à l’échelle du pays pour consolider 22 collèges et universités en un réseau pancanadien francophone hors Québec. « Ce que fait l’ACUFC, c’est défendre l’intérêt des membres auprès des instances gouvernementales fédérales et parfois avec le Québec, et mettre en place des moyens et processus pour augmenter les collaborations et initiatives structurantes au sein du réseau », a-t-elle ponctué. 

Article précédent Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché
Prochain article Éducation francophone : Me Roger Lepage décortique l’article 23
Imprimer
8999

Marie-Lou BernatchezMarie-Lou Bernatchez

Autres messages par Marie-Lou Bernatchez
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Le CÉF bénéficie du programme Ordinateurs pour les écoles

Le CÉF bénéficie du programme Ordinateurs pour les écoles

Depuis cinq ans, le Conseil des écoles fransaskoises profite du programme national Ordinateurs pour les écoles (OPE). Créé en 1993 par Industrie Canada et les TelecomPioneers, ce programme a permis, à date, de donner plus de 1 100 000 ordinateurs et imprimantes provenant des administrations publiques et du secteur privé. 
18 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (29211)/Commentaires (0)/
Immersion dans l’immersion

Immersion dans l’immersion

Entrevue avec Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon

C’est le temps de la rentrée et on a beaucoup parlé des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), mais il y a aussi les autres : les écoles d’immersion. Pour faire un point sur ce secteur, nous avons rencontré M. Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon.

18 septembre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (28751)/Commentaires (0)/

Notre école

Depuis une semaine, les écoles ont repris leurs activités. Pour les jeunes Fransaskoises et Fransaskois, c’est maintenant une chose normale que d’aller dans une école fransaskoise. Mais il n’y a pas si longtemps, ce n’était pas la réalité.

11 septembre 2014/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (27570)/Commentaires (0)/
Un enseignement de qualité malgré l’austérité

Un enseignement de qualité malgré l’austérité

Entrevue avec Donald Michaud,  le directeur de l’éducation par intérim au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (28380)/Commentaires (0)/
L’optimisation des compétences et des ressources au service des élèves

L’optimisation des compétences et des ressources au service des élèves

Rencontre avec Dolorèse Nolette

Rencontre avec Dolorèse Nolette, directrice générale de l’éducation par intérim au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26908)/Commentaires (0)/

Une nouvelle année pour le CÉF : Attendre de voir

Un consensus semble atteint par tous les interlocuteurs du CÉF qui prennent maintenant un certain recul après avoir exprimé leurs critiques et veulent laisser les personnes en charge le soin de travailler à l’amélioration de son fonctionnement.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27460)/Commentaires (0)/
Quelle année scolaire pour les écoles du CÉF?

Quelle année scolaire pour les écoles du CÉF?

On se souvient d’un commentaire de Francis Potié, directeur général de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), à propos des coupures de Patrimoine canadien lors d’une table ronde à l’Institut français. « Tout ne va pas si mal. » Il me semble qu’il pourrait aussi bien s’appliquer à la « crise » qu’est en train de traverser le CÉF.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (30462)/Commentaires (0)/

Une rentrée comme les autres

C’était l’effervescence au Pavillon secondaire des quatre vents (PSQV) de l’école Laval à Regina en cette matinée de rentrée, mardi 2 septembre.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25295)/Commentaires (0)/

Pourquoi choisir l’école de la minorité?

La rentrée scolaire 2014 ne fera sans doute pas exception. Encore une fois, trop d’enfants de parents ayants droit ne seront pas inscrits à une école francophone. Une tendance qui met en péril l’avenir des communautés francophones en situation minoritaire.

11 septembre 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (22678)/Commentaires (0)/
Nomination à la direction des écoles Beau Soleil et ÉSCM à Gravelbourg

Nomination à la direction des écoles Beau Soleil et ÉSCM à Gravelbourg

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) annonce la nomination de Rosalie Lizée à titre de directrice de l'école Beau Soleil et de l'école secondaire Collège Mathieu (ÉSCM) à Gravelbourg.
4 septembre 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26621)/Commentaires (0)/
Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a dévoilé, le 18 août dernier, les détails de la restructuration de ses services éducatifs. Ces changements ont été apportés afin, selon le CÉF, de «mieux répondre aux nouveaux défis qui découlent des compressions budgétaires annoncées en juin 2014. [L]a réorganisation des services voués aux élèves permettra de favoriser la réussite des élèves et l’accompagnement des intervenants dans les écoles. »

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25668)/Commentaires (0)/
Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

La Cour octroie dix fois moins que réclamé

Le juge Barrington Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan, le 19 août, de payer la somme de 500 000 $ pour renflouer les coffres du Conseil scolaire fransaskois (CSF) pour l’année 2014-2015.

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27829)/Commentaires (0)/
La Résidence à l’ESCM de Gravelbourg est finalement fermée.

La Résidence à l’ESCM de Gravelbourg est finalement fermée.

Le début de la fin.

À entendre que le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a finalement fermé la résidence à l’École secondaire Collège Mathieu (ESCM) de Gravelbourg n’était pas une grande surprise pour moi. J’ai été le premier directeur académique de l’ESCM sous les auspices du CÉF. 

28 août 2014/Auteur: Doug Bell/Nombre de vues (20669)/Commentaires (0)/

Tentative de conciliation entre les enseignants et le gouvernement

Après avoir été secouée par des remous internes ces derniers jours avec l’éviction de son président, Colin Keess, pour des  motifs encore flous, lors  d’un vote de non-confiance, la Fédération des enseig nants de la Saskatchewan (Saskatchewan Teachers’ Federation – STF) et  le gouvernement de la Saskatchewan se sont mis d’accord pour faire appel  à un conciliateur puisque  les négociations qu’ils  ont engagées pour la rédaction d’une nouvelle convention collective sont au point mort.

21 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (21715)/Commentaires (0)/

Réparer les erreurs du passé ou préparer l’avenir?

Dans les démarches entourant sa demande d’injonction pour réclamer un montant supplémentaire de 5,2 millions de dollars au gouvernement provincial, le Conseil scolaire fransaskois n’a pas mis toutes les chances de son côté. 

14 août 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (25146)/Commentaires (0)/
RSS
Première2324252628303132Dernière

 - vendredi 3 mai 2024