Skip Navigation
Nouveau système d'abonnement Fonds l'Eau vive banniere
Anonym
/ Catégories: 2015, Éducation, Francophonie

Éducation: 25 ans de l’arrêt Mahé

Le droit scolaire continue son chemin au Canada français

Michel Bastarache

Michel Bastarache

L’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés de 1982 comprenait-il la gouvernance des établissements d’enseignement? Des parents francophones d’Edmonton ont pris les devants et gagné en Cour suprême en 1990. Une jurisprudence était fondée. Celle de l’arrêt Mahé. 

Le 25e anniversaire de l’arrêt Mahé sera marqué le 30 octobre par une conférence des codemandeurs Jean-Claude Mahé et Paul Dubé, ainsi que de la cinéaste Anne-Marie Rocher, lors du congrès annuel de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones, à Saint-Jean (Terre Neuve). L’occasion de se replonger dans les souvenirs de ce combat pour l’éducation francophone. « Au tout début, on ne croyait pas que la gestion scolaire était prévue sous l’article 23, rappelle l’éminent juriste Michel Bastarache. Dans les discussions qui ont mené à la Charte, le gouvernement avait refusé un amendement pour l’inclure. La chose encourageante, c’est que le ministre Jean Chrétien avait déclaré que les tribunaux pourraient trancher cette question. »

« Un cas aurait pu commencer n’importe où, croit l’ancien juge de la Cour suprême du Canada (1997-2008). Il fallait avoir un groupe de parents bien organisé et du financement. Ça a fonctionné parce que le gouvernement fédéral a créé un programme d’aide financière pour les contestations judiciaires. »

La Cour suprême a tranché en faveur des parents Jean-Claude Mahé, Angéline Martel et Paul Dubé, dans la célèbre cause lancée dès 1983.

« Tout le monde parle de Mahé comme la première cause, souligne le juge de la Cour d’appel de l’Ontario (depuis 2005), Paul Rouleau. Mais c’était après le renvoi de 1984 sur la Loi 75 en Ontario. Le projet a créé des sections de langue française pour la minorité. L’approche qu’on a prise, c’était l’explication que ‘la plume de ma tante’, ça voulait dire que ce n’était pas juste la plume que ma tante utilise, mais qui lui appartient. Les juges pouvaient comprendre ça, même si c’était loin d’être clair dans la version anglaise de l’article 23, commente le juriste. Notre argument était fondé sur le texte en  français qui évoque des ‘établissements de la minorité’. Et on a gagné une forme de gestion au sein de 80 conseils scolaires anglophones. »

Paul Rouleau, juge de la Cour d’appel de l’Ontario

Paul Rouleau, juge de la Cour d’appel de l’Ontario

Photo : Cour d'appel de l'Ontario
« Il fallait trouver des avocats prêts à s’investir dans ces nouvelles causes d’envergure constitutionnelle, souligne Michel Bastarache. L’article 23 est un compromis, la Charte a été imposée au Québec. Dans un débat politique, c’est certain qu’on ne développe pas une philosophie de base. C’est finalement la Cour suprême qui a donné une justification morale à l’article 23. Et ça nous a aidés dans toutes les autres causes. L’éducation dans la langue de la minorité officielle est un droit fondamental au Canada, poursuit-il. On doit le garantir parce qu’on s’engage envers le français. C’est seulement la minorité qui peut déterminer ce qui est essentiel, a dit la Cour. »

En Cour suprême, Me Bastarache était le conseiller de l’intervenante, la Fédération des commu-nautés francophones et acadiennes, tandis que Me Rouleau représentait trois organismes de l’Ontario. Les conseillers ont collaboré à la stratégie juridique.

Les parents albertains avaient une vision très élaborée de la portée de l’article 23. « En partant, ils ont essayé de prendre une grosse bouchée. Ils cherchaient le maximum, incluant le droit de taxation. Devant la Cour, on a cherché à limiter les demandes. Parce que si tu demandes tout et que tu perds, tu ne peux pas aller en appel. J’ai toujours dit qu’il fallait créer des seuils et non des plafonds. Si on avait tout demandé, on n’aurait pas avancé autant par la suite. Les droits doivent cheminer. », estime Paul Rouleau,

D’autres jugements en Cour suprême ont suivi : le Renvoi manitobain (1993) ainsi que les arrêts Arsenault-Cameron, (2000), Doucet-Boudreau (2002), Association des parents Rose-des-Vents et Commission scolaire francophone du Yukon (2015).

Ce n’est pas terminé : la justice est saisie des causes en Colombie-Britannique, en Saskatchewan et aux Territoires du Nord-Ouest sur des questions de financement, d’infrastructures et d’admission.

Est-ce que l’article 23 s’est avéré le remède à l’érosion des communautés, tel qu’énoncé dans Mahé? Michel Bastarache parle d’un point tournant. « Un grand nombre d’écoles et de conseils scolaires ont été créés et une forte augmentation d’enfants ont l’opportunité d’étudier en français. Ça a aussi créé une cohésion dans les communautés et apporté de l’argent fédéral pour des infrastructures. Mais des problèmes continuent, comme en Colombie-Britannique où un très long procès dure depuis deux ans. »

Paul Rouleau est encouragé, surtout depuis la transformation en 1998 des sections de langue française de l’Ontario en 12 conseils scolaires. « Les conseils francophones sont en pleine croissance dans la province, et particulièrement dans le Sud où il y avait beaucoup d’assimilation. Nous avons réduit l’érosion mais est-ce qu’on a renversé la tendance? C’est un peu plus compliqué », conclut-il.

Article précédent L'Omnium de volleyball réunit près de 500 jeunes du CÉF
Prochain article Le Collège Mathieu s'internationalise
Imprimer
28531

Contacter l'auteur

x
Congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC)

Congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC)

François Kasongo élu représentant de l'Ouest au conseil d'administration

Plus de 85 personnes, présidences des collèges, directions générales, directions des études et de la formation continue, ainsi que de nombreux partenaires, ont participé encore une fois au congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC) qui s’est tenu les 2 et 3 octobre derniers à Ottawa sous l’égide de La Cité. 

22 octobre 2014/Auteur: Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC)/Nombre de vues (30859)/Commentaires (0)/
Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

La Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) représentant environ 150 000 élèves de langue française répartis dans plus de 640 écoles partout au pays tenait son congrès annuel sur le thème du démarchage, à Niagara Falls, du 16 au 18 octobre.

22 octobre 2014/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (30922)/Commentaires (0)/
Émile Fortier: Comme une grande famille!

Émile Fortier: Comme une grande famille!

Un fransaskois au Campus St-Jean d'Edmonton

EDMONTON - Avec ses 750 étudiants, le Campus Saint-Jean est considéré comme un petit établissement au sein de l’Université de l’Alberta qui accueille chaque année près de 30 000 étudiants.

22 octobre 2014/Auteur: Étienne Alary/Nombre de vues (32013)/Commentaires (0)/
Capacité d’apprentissage: Six lieux, 3 groupes et un couffin

Capacité d’apprentissage: Six lieux, 3 groupes et un couffin

Des chercheurs ont suivi pendant quatre ans des jeunes enfants en milieu minoritaire pour mesurer l’impact d’un programme enrichi créé en Saskatchewan. Le résultat est « significatif » et pertinent.

22 octobre 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (27060)/Commentaires (0)/

Des facteurs socioéconomiques et culturels influent sur la performance au chapitre de l'éducation et des compétences

Il faut mieux comprendre les défis particuliers auxquels sont confrontés les autochtones.

Selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada sur l'éducation et les compétences dans les territoires produit dans le cadre de l'analyse Les performances du Canada, les résultats des territoires au chapitre de l'éducation et des compétences sont inférieurs à ceux des provinces en raison d'écarts notables entre les niveaux de scolarité des populations autochtones et non autochtones.

16 octobre 2014/Auteur: Conference Board of Canada/Nombre de vues (23067)/Commentaires (0)/
Omnium de volleyball

Omnium de volleyball

Un projet de l'AJF et du CÉF

C’est sous le signe de la fraternité que s’est déroulé l’Omnium fransaskois de volleyball au centre Henk Ruys à Saskatoon les 8 et 9 octobre derniers.  Quelque 483 élèves des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) des quatre coins de la province se sont amusés en y participant.  

16 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (36244)/Commentaires (0)/
Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Une mine de ressources à une distance de clic

Créé en 1986, le Lien est un centre de ressources culturelles et pédagogiques en français. Il dessert les francophones et francophiles de la Saskatchewan et de l’Ouest canadien. Seul centre francophone de prestation de services, le Lien met gratuitement à la disposition de ses usagers 42 000 titres soit 70 000 ressources sous forme de livres, de films (DVD, VHS), de CDs et propose l’accès à du matériel audiovisuel.

15 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27870)/Commentaires (0)/
Nicole Lemire:  De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Nicole Lemire: De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Chaque année, des milliers d’étudiants en 12e année sont confrontés à la même question : qu’est-ce qu’ils feront après l’obtention de leur diplôme : amorcer des études collégiales ou universitaires, aller directement sur le marché du travail ou prendre une pause d’études?

 

9 octobre 2014/Auteur: Étienne Alary/Nombre de vues (29501)/Commentaires (0)/

Nicole Dupuis, enseignante en école d’immersion à Estevan

Ceux qui choisissent le métier d’enseignant doivent être prêts à aimer leurs élèves, être capables de collaborer avec leurs collègues et prêts à appuyer les parents.

9 octobre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (33474)/Commentaires (0)/
Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Lors de l’assemblée annuelle tenue à Halifax, le 27 septembre dernier, les membres de l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF) ont réélu M. Yves St-Maurice à la présidence de l’association pour un quatrième mandat consécutif. 

9 octobre 2014/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (31731)/Commentaires (0)/
Français pour l’avenir:  Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

Français pour l’avenir: Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

10e édition du Concours national de rédaction

Le français pour l’avenir lance la 10e édition du Concours national de rédaction pour les élèves de la 10e à la 12e année.

2014-12-19 23:00 - 23:30/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (13827)/Commentaires (0)/
Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Services de mentorats et tutorats

Depuis le début de l’année universitaire, l’Institut français, sous la supervision de Ariadna Sachdeva, Conseillère et coordonnatrice des programmes crédités et des services aux étudiants, a mis en place un programme de mentorat.

9 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27786)/Commentaires (0)/
Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Les écoles fransaskoises connaissent la deuxième plus forte hausse au pays

La tendance nationale des inscriptions dans les écoles francophones est positive. Mais pas dans toutes les provinces, où se profilent d’importants défis pour l’avenir. Le 24e Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) fera le point. 

3 octobre 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (24832)/Commentaires (0)/
Programmation du Collège Mathieu 2014-15

Programmation du Collège Mathieu 2014-15

L'institution fransaskoise s’affirme comme l’un des acteurs majeurs du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

Petit à petit, à force de travail et au fil du temps, le Collège Mathieu, sous la direction générale de Francis Kasongo, s’affirme de plus en plus comme l’un des acteurs majeurs, avec l’Institut français, du dossier du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

2 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (28127)/Commentaires (0)/
Les choses bougent à l’Institut français

Les choses bougent à l’Institut français

 Deux mois et demi après sa prise de fonction à la direction de l’Institut français, Sophie Bouffard peut déjà se prévaloir d’un bilan honorable.

2 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (29903)/Commentaires (0)/
RSS
Première2324252628303132Dernière

 - lundi 23 décembre 2024