Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere
Discussion sur l’identité métisse à l’Université de Regina

Discussion sur l’identité métisse à l’Université de Regina

FRANCOPRESSE – Plusieurs personnes s’identifient faussement comme Métis. La question s’est retrouvée au cœur d’une discussion à l’Université de Regina portant sur l’identité métisse. Les critères de sélection variables des organismes de désignation et l’histoire méconnue des Métis au Canada font place à de fausses identifications.

«La connexion entre le langage, la culture et l’identité est très forte et la colonisation a fait beaucoup de dommages aux langues autochtones», a expliqué Rita Bouvier, poète et activiste métisse originaire d’Île-à-la-Crosse en Saskatchewan, qui participait à la discussion du 9 mars dernier.

Elle souligne que l’identité métisse ne peut pas reposer uniquement sur la capacité de parler une langue autochtone. D’autres facteurs comme la culture, la provenance de la famille ou l’adhésion à une organisation de Métis reconnue devraient être considérés.

Russell Fayant, un Métis originaire de la vallée Qu’Appelle en Saskatchewan, enseigne dans le cadre du Saskatchewan Urban Native Teacher Education Program offert par l’institut Gabriel Dumont. Selon lui, pour pouvoir s’identifier comme Métis, il faut pouvoir se connecter à une communauté métisse, à la langue et à une localité. «Pour être Métis, il est important de se souvenir de ses ancêtres», explique-t-il. «Quelqu’un te reconnait, la communauté te reconnait. Toi et tes ancêtres êtes une partie de la communauté métisse».

La communauté doit pouvoir reconnaitre la personne qui s’identifie comme Métis, puisque «l’identité est collective et non individuelle», précise-t-il. Russel Fayant rappelle que d’après les textes de loi et du droit international à l’autodétermination, la connexion à une nation doit être faite par la nation et non seulement par l’individu qui s’identifie comme tel.

Métis
La notion d’identité métisse peut faire l’objet de deux interprétations concurrentes selon la graphie employée. Le terme «métis», écrit avec un «m» minuscule, désigne une personne ou un peuple d’ascendance mixte, issus par exemple de l’union entre Autochtones d’Amérique du Nord et Européens, Eurocanadiens ou Euroaméricains. Il s’agit d’une catégorie raciale. Cette signification, la plus ancienne, provient du verbe «métisser», qui fait référence au mélange des groupes.
La deuxième signification, qui est adoptée par la Nation métisse, renvoie plutôt à un peuple qui se définit comme tel et a sa propre histoire, ancrée dans un contexte géographique particulier : les prairies de l’Ouest canadien, avec certains prolongements en Colombie-Britannique, en Ontario, au Dakota du Nord, au Montana et aux Territoires du Nord-Ouest. Dans ce cas-ci, le mot s’épelle avec un «M» majuscule, et présente souvent, mais pas toujours, l’accent aigu sur le «e».
Source : Atlas des peuples autochtones du Canada

 

Fausse identification

Image
Darryl Leroux, professeur au Département de justice sociale et d’études communautaires à l’Université Saint Mary’s, en Nouvelle-Écosse.
Crédits: Twitter de Darryl Leroux

En 2019, Darryl Leroux, professeur au Département de justice sociale et d’études communautaires à l’Université Saint Mary’s, en Nouvelle-Écosse, a publié Distorted Descent — White Claims to Indigenous Identity. Dans ce livre, il examine le phénomène par lequel les descendants des colons francophones ont eu tendance à s’approprier une identité autochtone, et tout particulièrement métisse.

Pour le chercheur, il y a de nombreuses affirmations identitaires métisses au Québec, en Ontario et en Nouvelle-Écosse, qui ne sont pas forcément fondées.

 

Arrêt Powley
L’arrêt Powley précise le terme métis, qui est indiqué dans la Constitution canadienne de 1982. Ainsi, il est écrit que «le mot ‘Métis’ à l’art. 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 ne vise pas toutes les personnes d’ascendance mixte indienne et européenne, mais plutôt les peuples distincts qui, en plus de leur ascendance mixte, possèdent leurs propres coutumes et identité collective reconnaissables et distinctes de celles de leurs ancêtres indiens ou inuits, d’une part, et de leurs ancêtres européens, d’autre part». Le caractère distinct de «l’identité collective» est important à prendre en considération, ainsi que «le fondement de ses origines ancestrales».

 

Brenda Macdougall est professeure à l’Université d’Ottawa et titulaire de la chaire de recherche sur les traditions familiales et communautaires sur les Métis. Elle explique qu’il est difficile de contredire une fausse affirmation identitaire métisse dans le cadre d’une relation interpersonnelle, car il s’agit souvent de croyances transmises par la famille. Elle précise que la nation Métis ne se trouve pas partout, mais qu’il y a «une forte connexion entre la réalité historique et les lieux», situés majoritairement dans les Plaines.

Image
Brenda Macdougall est professeure à l’Université d’Ottawa et titulaire de la chaire de recherche sur les traditions familiales et communautaires sur les Métis.
Crédits: Université d'Ottawa

Il n’y a pas eu de mouvement de population métis avant le 20e siècle, alors il est très facile de pouvoir retracer ses ancêtres avec certitude, précise Brenda Macdougall. Elle ajoute que des registres tenus par l’Église catholique et presbytérienne peuvent également aider à retracer un lignage.

«La population est envahie de personnes se revendiquant faussement comme Métis», se désole Darryl Leroux. Mais la grande question est de savoir quoi faire des personnes qui volent l’identité métisse, ajoute Rita Bouvier.

La décision doit revenir aux organismes de représentation des Métis, selon Russel Fayant.

Relations avec les francophones

Les invités à la discussion s’entendent pour dire que les fausses affirmations viennent en grande partie de l’environnement politique. Darryl Leroux explique que beaucoup de descendants de colons francophones ont des ancêtres autochtones et se définissent aujourd’hui comme Métis, même si ce n’est pas le cas. Il cite en exemple le cas de familles dont un ancêtre se nomme Riel et qui s’identifient comme Métis.

Brenda Macdougall rappelle que Louis Riel n’a pas eu de descendance.

L’une des explications, selon Russell Fayant, repose sur le fait que beaucoup de francophones s’identifient comme Métis parce qu’en français le terme métis signifie mixte. Le terme est souvent mal compris en français et les francophones tendent à s’approprier le terme Métis au lieu de mixte. Il rappelle ainsi que d’après la Constitution canadienne, comme précisé dans l’arrêt Powley, avoir un ancêtre autochtone ne signifie pas être Métis.

«En ce qui concerne les Métis, il y a une forte idée que nous sommes en partie francophones», alors que ce n’est pas toujours le cas indique Rita Bouvier qui rappelle que plusieurs Métis ont des ancêtres écossais. «Ignorer certains récits reflète les tensions entre les francophones et les anglophones au Canada, mais cela débouche sur des préjudices. Il est important de faire attention à la manière dont nous nous décrivons.»

Imprimer
6108

Clémence Grevey - FrancopresseFrancopresse

Autres messages par Clémence Grevey - Francopresse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Un CÉFOU amusant, instructif et dynamique

Un CÉFOU amusant, instructif et dynamique

Plus de 200 jeunes des écoles fransaskoises se sont rencontrés à Regina

Le CÉFOU, organisé par le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), a  permis de rassembler plus de 200 élèves de la 9e à la 12e année des écoles fransaskoises des quatre coins de la province. 

Visitez la galerie photo et vidéo du CÉFOU

2 avril 2015/Auteur: Jean-Pierre Picard (EV)/Nombre de vues (29236)/Commentaires (0)/
Forum local du Français pour l’Avenir à Saskatoon

Forum local du Français pour l’Avenir à Saskatoon

De la réflexion et de l’action!

Plus de 200 jeunes élèves des écoles secondaires d’immersion de Saskatoon se sont réunis le vendredi 27 mars pour discuter du bilinguisme et de l’avenir du français dans notre province.

 

2 avril 2015/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (31995)/Commentaires (0)/
Premier concours d’affiches scientifiques organisé par l’Institut français et l’ACFAS-SK

Premier concours d’affiches scientifiques organisé par l’Institut français et l’ACFAS-SK

REGINA - Premier concours d’affiches scientifiques organisé par le Centre canadien de recherche sur les francophonies en milieu minoritaire (CRFM) de l’Institut français à l’Université de Regina et l’Association francophone pour le savoir de la Saskatchewan (ACFAS-SK)

2 avril 2015/Auteur: CRFM (Institut français)/Nombre de vues (28137)/Commentaires (0)/
Les Lions de Laval se démarquent à Regina

Les Lions de Laval se démarquent à Regina

L'équipe de ballon-panier des garçons de la 7e et 8e  des Lions de Laval a remporté le championnat de la ville du conseil des écoles publiques de Regina jeudi soir dernier soit le 27 mars.

1 avril 2015/Auteur: Claude Martel (EV)/Nombre de vues (30009)/Commentaires (0)/
Les Patriotes de l’ÉCF remportent l’argent à la finale du tournoi de basketball Hoopla 2015

Les Patriotes de l’ÉCF remportent l’argent à la finale du tournoi de basketball Hoopla 2015

Pour la première fois, une équipe francophone  a atteint la finale du championnat provincial de basketball HOOPLA en catégorie 2A. 

1 avril 2015/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (35563)/Commentaires (0)/

Situation inquiétante au Conseil scolaire fransaskois

Lettre signée par 5 parents et envoyée aux élus du Conseil scolaire fransaskois le 18 mars 2015

Nous voulons aujourd’hui attirer votre attention sur 3 éléments qui nous préoccupent. Premièrement à la veille d'une succession, à la tête du Conseil des écoles (CÉF), nous (parents et sympathisants) souhaiterions attirer votre attention sur une des requêtes qui avait été formulée par un regroupement de parents; laquelle requête  avait été accompagnée d'une pétition à l'appuie, soient 35 signatures. En guise de rappel, ces derniers réclamaient du sang neuf à la tête du CÉF : 

31 mars 2015/Auteur: Jean-Marie Allard (Courrier du lecteur)/Nombre de vues (22780)/Commentaires (0)/
Le Grand  Quiz, un jack pot pour la communauté ?

Le Grand Quiz, un jack pot pour la communauté ?

Réflexion d'un lectrice sur la formule du Grand Quiz qui a remplacé la Grande dictée.

26 mars 2015/Auteur: Céline Magnon (Courrier du lecteur)/Nombre de vues (30719)/Commentaires (0)/
Des personnes honorées lors de l’Assemblée annuelle de l’ALEF

Des personnes honorées lors de l’Assemblée annuelle de l’ALEF

En marge de son congrès annuel, l’Association locale des enseignantes et enseignants fransaskois (ALEF) a honoré diverses personnes lors de son banquet.

21 mars 2015/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (48043)/Commentaires (0)/
Forum local du Français pour l’avenir

Forum local du Français pour l’avenir

300 écoliers à la découverte des avantages du bilinguisme

Le 27 mars prochain, 300 élèves francophones et francophiles des écoles d’immersion de Saskatoon se rassembleront à l’Université de la Saskatchewan à l’occasion du Forum local du Français pour l’avenir

 

2015-03-27 09:00/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (13299)/Commentaires (0)/
La finale du Grand Quiz 2015: un succès!

La finale du Grand Quiz 2015: un succès!

C'est dans la chaleureuse ambiance d'une fin de semaine ensoleillée, le samedi 14 mars dernier, que le Collège Mathieu, en partenariat avec Radio-Canada Saskatchewan, a fêté les Rendez-vous de la Francophonie d'une façon innovatrice. 

18 mars 2015/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (32014)/Commentaires (0)/

La petite histoire du postsecondaire francophone en Saskatchewan

L’histoire du postsecondaire francophone en Saskatchewan ne date pas d’hier. Déjà en 1918, le Collège Mathieu de Gravelbourg offrait un programme d’études classiques.

17 mars 2015/Auteur: Michèle Fortin(EV)/Nombre de vues (28856)/Commentaires (0)/

La Cité universitaire francophone et le postsecondaire fransaskois

Un peu tôt pour sabrer le champagne

Même si l’ACF se montre très enthousiaste, il faudra attendre un peu pour sabrer le champagne dans le dossier de la Cité universitaire francophone.

17 mars 2015/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (27073)/Commentaires (0)/

Les Amis de l’Institut français se prononcent: l’ACF mise sur des acquis fragiles

Les Amis de l’Institut français expriment leur profonde déception et désaccord avec la façon dont l’Université de Regina s’est acquittée de ses responsabilités à l’endroit de l’éducation universitaire de langue française. 

17 mars 2015/Auteur: Michel Dubé (Courrier du lecteur)/Nombre de vues (26591)/Commentaires (0)/
Un atelier d'Edith Jolicoeur: brancher la fransaskoisie

Un atelier d'Edith Jolicoeur: brancher la fransaskoisie

Facebook, Instagram, LinkedIn, Pinterest; il existe tellement de plateformes qu’il est parfois difficile de suivre le rythme. 

11 mars 2015/Auteur: Maggy Bougie (EV)/Nombre de vues (35535)/Commentaires (0)/
 Ateliers d'écriture dans des écoles d'immersion

Ateliers d'écriture dans des écoles d'immersion

Un projet novateur à Debden et Prince Albert

PRINCE ALBERT - La commission scolaire Saskatchewan Rivers Public School Division, située à Prince Albert, accueille un tout premier projet GénieArts sur son territoire. Les écoles Vickers Public School et Debden School sont les hôtes de cette initiative rassembleuse.

11 mars 2015/Auteur: René Beauparlant (EV)/Nombre de vues (33446)/Commentaires (0)/
RSS
Première1920212224262728Dernière

 - vendredi 22 novembre 2024