Skip Navigation
Bon 36366
Marc Poirier (Francopresse)
/ Catégories: Société, Francophonie

Des francophonies rapprochées depuis 50 ans

FRANCOPRESSE – Comment les francophonies du monde se sont-elles transformées au cours des 50 dernières années grâce à leurs institutions? Une question aux réponses multiples à laquelle s’attaquent des chercheurs universitaires de la francophonie mondiale dans le plus récent numéro de la Revue Internationale des Francophonies. Entretien avec l’un des coordonnateurs du contenu, Christophe Traisnel, professeur de sciences politiques et titulaire de la Chaire Senghor en Francophonie à l’Université de Moncton.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les thèmes abordés dans ce numéro de la Revue internationale des Francophonies?
Les textes sont extrêmement variés! Il y en a un de Michelle Landry sur l’Acadie, il y a un texte d’Anne Mévellec et de Linda Cardinal sur l’Ontario francophone, un texte François Charbonneau sur les francophonies canadiennes, un texte de Renauld Govain sur la francophonie haïtienne et un texte de Frédéric Turpin porte sur la Francophonie internationale et l’institutionnalisation, mais à travers le regard spécifique de la France.

Il y a un texte aussi très intéressant par Jean-Pierre Nirua et Anne-Sophie Vivier sur la création d’une université nationale bilingue anglais-français au Vanuatu.

Et il y a le texte que je propose avec Guillaume Deschênes-Thériault sur quelque chose qui nous paraissait très important : la question de mobilité francophone. Il fallait traiter de la mobilité, de la migration, de l’immigration, des thématiques de plus en plus prégnantes dans le monde contemporain et particulièrement en Francophonie.

On le voit à l’international, avec toute la question des réfugiés, la question de l’immigration en Europe, et au niveau local aussi.

Comment ce numéro de la revue a-t-il été conçu?
L’appel de communications a été fait essentiellement entre les gens de Lyon et les gens de Moncton. Je porte en quelque sorte le regard local de la Francophonie, et notamment le regard canadien, et ça c’est très important. À Lyon 3, ils sont plus habitués à concevoir la Francophonie de manière très internationale.

Il y a cette espèce de rapprochement qui s’est opéré entre l’institutionnalisation de la Francophonie, telle qu’on peut la vivre localement — comme au Canada — mais aussi comme on pourrait la vivre en Afrique, en Océanie et ailleurs.

Je trouvais que c’était important aussi de faire appel à tous ces professionnels de l’institutionnalisation des Francophonies au niveau local : l’institutionnalisation de la Francophonie en Acadie, au Québec, en Belgique. C’est un peu la surprise de ce numéro. Ça en dit beaucoup sur la richesse des recherches qui portent sur les Francophonies.

On a souvent entendu que lors de sa création, l’OIF [alors l’Agence de coopération culturelle et technique jusqu’en 2005, NDLR] se voulait en quelque sorte le pendant francophone du Commonwealth. Est-ce le cas?
Tout à fait. Même avant l’institutionnalisation de la Francophonie, en 1970, il y a des intellectuels qui se réunissaient et l’idée qui était véhiculée était celle d’un Commonwealth de langue française.

Et en 1962, la quasi-totalité des anciennes colonies françaises d’Afrique accède à l’indépendance. Ces nouveaux États se cherchent une stature internationale et ces nouveaux chefs d’État sont marqués par la culture et la langue française.

À l’instar d’un Léopold Senghor ou d’un Hamani Diori, ils veulent créer quelque chose. Ils veulent créer un rassemblement d’États francophones.

On parle de Commonwealth à la française, mais ça sonne un peu paradoxal. On veut quelque chose d’original. On plaide pour la création d’une agence.

On arrive à convaincre la France, qui n’est pas chaude à l’idée au départ. L’article de Frédéric Turpin en parle. La France est réticente, elle ne veut pas être taxée de néocolonialisme, le président Charles de Gaulle le premier.

Je crois qu’il était assez favorable à l’idée, mais il trouvait que ce n’était pas le bon moment. Et la France est restée assez à l’écart au début de ce mouvement qui a été porté et par le Canada, et par l’Afrique.

À lire aussi : Un 50e anniversaire sous tensions pour l’Organisation internationale de la francophonie

Quelles sont les caractéristiques qui différencient l’OIF et le Commonwealth?
L’OIF s’attache à la langue et au multiculturalisme, alors que le Commonwealth est directement relié au Royaume-Uni et la Couronne britannique.

Pour l’OIF, on insiste beaucoup sur cette idée de l’unité dans la diversité. La langue française, c’est une langue en partage, mais cela ne signifie pas langue uniforme. Et on retrouve cette idée dans le texte de Renauld Govain, l’auteur qui nous parle de la francophonie haïtienne et la manière dont Haïti a constitué son propre français.

On pourrait dire la même chose de l’Acadie et du Québec ; il y a un métissage extraordinaire qui caractérise désormais les francophonies africaines! C’est fascinant de voir comment les locuteurs s’approprient cette langue et parviennent à se l’approprier au point où cette langue leur ressemble complètement.

C’est plus la langue qui finit par ressembler aux locuteurs que l’inverse. On a changé de paradigme.

Pendant très longtemps, on a voulu que les locuteurs ressemblent à un français standard. En Acadie, on est assez à l’avant-garde à ce niveau-là.

À noter que les propos ont été édités et réorganisés pour faciliter la lecture de l’entretien.

Imprimer
11034

Marc Poirier (Francopresse)Francopresse

Autres messages par Marc Poirier (Francopresse)
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
École de Bellegarde

École de Bellegarde

Le mois de juin a été rempli d’activités !

3 juillet 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (2689)/Commentaires (0)/
Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023

Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023

Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023.

6 juin 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (2821)/Commentaires (0)/
Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023

Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023

Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023.

23 mai 2023/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (2382)/Commentaires (0)/
Le postsecondaire en français grand perdant du Plan d’action pour les langues officielles

Le postsecondaire en français grand perdant du Plan d’action pour les langues officielles

Ottawa investit 4,1 milliards de dollars dans le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028. Si de nouveaux investissements sont prévus notamment en immigration, en immersion et en petite enfance, le gouvernement libéral a brisé sa promesse électorale de financer le postsecondaire en français de manière permanente à raison de 80 millions de dollars par an.

16 mai 2023/Auteur: Inès Lombardo — Francopresse /Nombre de vues (3300)/Commentaires (0)/
Voyages du CÉF à l’international : « un énorme retour sur investissement »

Voyages du CÉF à l’international : « un énorme retour sur investissement »

Fin avril, une délégation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) s’est rendue au Burundi et au Niger sous la houlette de son directeur général Ronald Ajavon en vue d’établir des partenariats avec les autorités locales. Certaines personnes de la communauté ont critiqué les dépenses encourues, estimant que le CÉF devrait se focaliser sur d’autres priorités plus locales. Monsieur Ajavon clarifie sa démarche.

12 mai 2023/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (4818)/Commentaires (0)/
Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF.

11 mai 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (2163)/Commentaires (0)/
ÉCOLE DE BELLEGARDE

ÉCOLE DE BELLEGARDE

ÉCOLE DE BELLEGARDE.

27 avril 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (2282)/Commentaires (0)/
Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF.

27 avril 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (1848)/Commentaires (0)/
Gard’Amis, une garderie en pleine croissance

Gard’Amis, une garderie en pleine croissance

Le Centre éducatif Gard’Amis, à Regina, dessert la petite enfance depuis 1987. Première garderie francophone de la province, cette coopérative à but non lucratif a même commencé à acquérir des propriétés en 2017 pour répondre aux besoins toujours croissants des familles fransaskoises.

27 avril 2023/Auteur: Sarah Vennes-Ouellet – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4014)/Commentaires (0)/
Des Fransaskois étudieront les relations publiques à La Cité à Toronto

Des Fransaskois étudieront les relations publiques à La Cité à Toronto

Après une entente signée le 5 avril, des étudiants du Collège Mathieu auront accès dès septembre prochain au programme de Relations publiques de deux ans du Collège La Cité à Toronto.

18 avril 2023/Auteur: François Bergeron (L’Express)/Nombre de vues (3481)/Commentaires (0)/
L’enseignement de demain sera-t-il « dialogique » ?

L’enseignement de demain sera-t-il « dialogique » ?

Précurseur et prêcheur de l’approche dialogique en enseignement depuis 36 ans, le professeur Norman Cornett était l’invité d’honneur d’une discussion à la Cité francophone de l’Université de Regina les 28 et 29 mars. L’événement, ouvert au public, a soulevé des échanges de fond entre les membres du personnel enseignant et les étudiants.

15 avril 2023/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (3459)/Commentaires (0)/
Les enseignants renouent contact à Saskatoon

Les enseignants renouent contact à Saskatoon

Les enseignants fransaskois ont pu enfin se retrouver lors du premier congrès organisé en personne depuis le début de la pandémie les 30 et 31 mars à Saskatoon. Organisatrices de la rencontre, l’Association locale des enseignantes et des enseignants fransaskois (ALEF) et l’Association professionnelle des enseignants fransaskois (APEF) avaient logiquement choisi pour thème Des retrouvailles pour se ressourcer.

14 avril 2023/Auteur: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3302)/Commentaires (0)/
Le gouvernement donne son aval pour deux nouvelles écoles

Le gouvernement donne son aval pour deux nouvelles écoles

Bonne nouvelle pour les Fransaskois : deux nouvelles écoles se retrouvent dans le budget provincial 2023-2024 présenté le 22 mars. Si l’annonce des établissements, prévus pour Prince Albert et Saskatoon, enchante les communautés locales, la vigilance reste de mise.

4 avril 2023/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3840)/Commentaires (0)/
Faire reconnaître l’apprentissage non formel et informel du français

Faire reconnaître l’apprentissage non formel et informel du français

En dehors du cursus scolaire, les situations d’apprentissage sont infinies. C’est le message que veut faire passer le Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences (RESDAC). Une considération que l’organisme veut faire inscrire dans la modernisation de la Loi sur les langues officielles.

3 avril 2023/Auteur: Anne-Hélène Mai – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4436)/Commentaires (0)/
Trois minutes pour convaincre

Trois minutes pour convaincre

Le 13 mars, l'Association francophone pour le savoir (ACFAS) a convié en ligne le public à la finale fransaskoise du concours Ma thèse en 180 secondes. La relève universitaire d’expression française de la province a ainsi présenté ses projets de recherche en un format accessible, ludique et dynamique.

23 mars 2023/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (4150)/Commentaires (0)/
RSS
245678910Dernière

 - samedi 25 mai 2024