Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
L'Eau vive

Entrevue avec Marcel Michaud, directeur général du Collège Mathieu

Il l’affirme sans broncher, les défis que devra relever le Collège Mathieu sont énormes. De plus, la diminution du nombre d’élèves fréquentant son école l’inquiète beaucoup. L’Eau vive a rencontré Marcel Michaud, directeur général du Collège Mathieu. Il nous fait part de ses projets, de son avenir et celui de son institution.

L’Eau vive : Cette année, nous dénombrons 94 élèves dans votre institution. Nous savons que ce nombre n’est pas suffisant pour arriver à boucler le budget. Combien d’élèves supplémentaires le Collège Mathieu doit-il avoir dans ses rangs pour assurer la survie du Collège? 

Marcel Michaud : On aimerait avoir 120 élèves. Malheureusement, nous notons une baisse d’élèves partout en province tant chez les anglophones que les fran-cophones, mais particulièrement chez les francophones. Une des raisons, c’est bien sûr l’assimilation. Nous perdons aussi nos élèves qui, souvent, décident de se joindre à de grandes écoles d’immersion. Finalement, le taux de natalité très bas nous affecte. Malgré cela, le nombre d’élèves augmente à la Division scolaire francophone. Elle est, bien sûr, nouvelle, mais, ce qui est plus important encore, elle accomplit de très bonne chose. Nous devons nous servir de ce phénomène comme un élément motivateur. 

L’Eau vive : Peut-on s’attendre à un nombre plus élevé d’élèves au Collège Mathieu l’an prochain? 

Marcel Michaud : C’est sûr et certain que nous visons toujours une augmentation. Cette année, nous avons resserré des liens, nous avons refait certaines choses que nous aurions dû faire l’an dernier. À vrai dire, nous avions présumé que nous aurions le même nombre d’élèves année après année. Nous n’avons probablement pas fait le travail que nous nous devions de faire et je pense qu’il va falloir remettre le Collège sur la bonne voie et le valoriser auprès de la communauté. D’ailleurs, nos programmes de musique, de théâtre et de sport prouvent que le travail effectué cette année a été exceptionnel. Il y a des défis qui se présentent à nous, de très gros défis même, comme la stabilité du personnel qui se veut une priorité surtout dans les domaines comme les sciences et les mathématiques. 

L’Eau vive : Afin d’augmenter le nombre d’élèves au Collège Mathieu, qu’est-ce que vous comptez faire? 

Marcel Michaud : Nous espérons que ceux et celles qui nous ont quit-té l’an dernier vont revenir. On parle ici d’une dizaine d’élèves. Il y a aussi un recrutement plus intensif à faire. 

L’Eau vive : Est-ce que le chiffre de 120 élèves est encore réaliste dans les circonstances ? 

Marcel Michaud : Le chiffre est encore réaliste, mais pas facile à obtenir. Comme je le disais tout à l’heure le nombre d’élèves sur le marché est en diminution. De plus, Il y a des parents qui ne reconnaissent pas tout ce que le Collège peut offrir à leur enfant. 

L’Eau vive : Êtes-vous toujours en négociation d’une entente avec la Division scolaire francophone n° 310? 

Marcel Michaud : Oui, nous sommes toujours en négociation. Nous devons d’ailleurs nous rencontrer très bientôt pour rediscuter la question du partenariat et les nouvelles ententes. 

L’Eau vive : Quels sont les points de discussion que entretenez avec la Division scolaire francophone? 

Marcel Michaud : Nous discutons du recrutement, du travail en partenariat, d’achat de services de la DSF au Collège Mathieu et des points spécifiques pour les deux parties. 

L’Eau vive : Une des parties de la présente entente souligne le fait que le Collège Mathieu ne doit pas recruter les élèves dans les régions où il y a une école de la DSF. Estce que cet accord fera toujours partie de l’entente l’an prochain? 

Marcel Michaud : Oui, il faut présumer que cela puisse continuer la saison prochaine. 

L’Eau vive : Le Collège Mathieu chérit un nouveau projet en ce moment qui est l’implantation d’un programme de hockey. Ce projet peut-il contribuer à augmenter le nombre d’élèves fréquentant le Collège? 

Marcel Michaud : Oui, c’est exactement ce que nous visons. Nous voulons attirer d’autres jeunes au Collège en particulier des francophones. Les jeunes garçons et les jeunes filles parlant français, en ce moment, n’ont aucun endroit pour pratiquer leur sport favori. Il n’existe aucune infrastructure leur permettant de le faire. Par contre, pour parvenir à aller les chercher, nous devons, dès cette année, organiser de bonnes équipes et surtout un bon programme de hockey. La réalité sera telle que ces jeunes ne se joindront pas aux équipes du Collège si le calibre n’est pas excellent. Déjà une dizaine de jeunes ont montré un certain intérêt. 

L’Eau vive : Avez-vous déjà trouvé les personnes qui seront responsables de ce nouveau programme? 

Marcel Michaud : Oui, nous avons déjà nos entraîneurs. MM. Stan Olson et Warren Chabot sont des personnes qui ont déjà fait leur preuve dans le monde du hockey. Ils sont captivés par ce nouveau défi. 

L’Eau vive : Est-ce que ces entraîneurs parlent français? 

Marcel Michaud : Non, mais les assistants seront des gens de la communauté qui devront parler français. Si on se lance dans un programme de hockey, c’est sans contredit, pour garder l’effectif que nous avons, car, avec 90 élèves environ, nous ne pourrons pas continuer nos activités très longtemps. Nous ne pouvons pas nous tromper et je crois que ces hommes de hockey nous mènerons à bon port. 

L’Eau vive : Quel est le budget de ce nouveau programme de hockey? 

Marcel Michaud : Si nous calculons les coûts des études et de résidence, il en coûtera 12 000 $ par élève de la Saskatchewan pour participer au programme de hockey. Quant au budget global du programme, il sera d’environ 228 000 $. 

L’Eau vive : Changeons de sujet maintenant, parlons un peu de vous. Qu’en est-il de votre situation présentement? Peut-on s’attendre à ce que vous restiez en poste pour plusieurs années encore? 

Marcel Michaud : Oui, le conseil d’administration de la Corporation du Collège Mathieu a renouvelé mon contrat. Je serai donc ici les trois prochaines années. Je suis très heureux. Il y a beaucoup de dossiers qui ont été entamés depuis mon arrivée et je serai en mesure de les concrétiser. Beaucoup de travail m’attend et il y a de gros gros défis à relever au cours des prochains mois. La vie est très intense au Collège Mathieu. Je pourrais travailler 24 h par jour si je voulais et il y aurait encore du travail à effectuer. 

L’Eau vive : Peut-être que vous ne déléguez pas assez? 

Marcel Michaud : Non, j’aimerais bien déléguer un peu plus, mais les gens travaillant ici se trouvent déjà débordés. Alors, il faut être réaliste quant aux attentes. Déjà, nous avons des gens qui par-tent à cause de cela, car dès qu’ils entrent dans le Collège ils se font prendre dans l’engrenage. Le Collège, c’est une vie. Cette semaine, je n’ai pas vu ma famille et je ne sais pas combien de temps je pourrai lui consacrer la semaine prochaine. Par contre, j’aime les défis et je crois en avoir un à ma 

L’Eau vive : Quelle est la relation du Collège Mathieu avec le Service fransaskois d’éducation aux adultes (SFEA)? 

Marcel Michaud : Le Collège Mathieu a toujours été impliqué avec le SFEA. Le Collège Mathieu a la responsabilité de la charte du secondaire et du postsecondaire. Donc le SFEA doit travailler sous cette charte. C’est cela qui lui donne le droit d’offrir des cours postsecondaires. Soit que le SFEA travaille sous cette charte, soit qu’elle travaille sous une autre charte qui pourrait être créée par le gouvernement provincial d’ici quelque temps. Pour l’instant, le SFEA est toujours sous la tutelle de la charte de la Corporation du Collège Mathieu. Le budget de fonctionnement de la SFEA a été coupé de 62 % depuis les cinq dernières années. Alors là, tout ce qui reste c’est une sorte de squelette qui ne peut répondre qu’au quart des besoins de la population. Nous essayons de mettre le projet du postsecondaire en priorité et nous tentons de voir comment nous pourrions aller chercher de l’aide. En mai 1997, il y a eu un colloque concernant le postsecondaire. Nous voulions démontrer au gouvernement provincial qu’il a un devoir, qu’il est responsable d’offrir des possibilités d’études postsecondaires, et ce, même en français. La province ne veut malheureusement pas accepter cette responsabilité. Il y a donc le côté politique qui entraîne des revendications et le côté communautaire pour offrir des opportunités à nos jeunes qui déser-tent la province. Le SFEA devra faire une meilleure mise en marché et devra aussi se transformer pour mieux répondre aux besoins de la communauté. Mais, il n’y aura jamais de transformation si le gouvernement ne délie pas les cordes de sa bourse. 

L’Eau vive : Éventuellement, si le gouvernement provincial décidait de financer le postsecondaire en français, le Collège Mathieu pour-rait-il devenir un Collège communautaire? 

Marcel Michaud : Oui, certainement, nous avons les infrastructures pour le faire. Par contre, nous exigeons un statut particulier. Nous ne voulons pas être obligé de suivre les mêmes règlements et les mêmes modèles que nos voisins anglophones. Nous vivons une situation particulière et il faudrait que le gouvernement provincial la reconnaisse. L’Eau vive : Qui doit faire des pressions auprès du gouvernement? Marcel Michaud : Nous, le Collège Mathieu, en collaboration avec l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), la Division scolaire francophone (DSF) et le Bureau de la minorité de langue officielle (BMLO) nous nous devons de pousser le gouvernement à bouger. Je crois que, ensemble, nous pouvons faire quelque chose et que sous la charte du Collège Mathieu nous pourrions créer un postsecondaire flexible et qui nous appartiendrait. Maintenant assuré d’être en poste pour les trois prochaines années, Marcel Michaud compte arriver, dans les prochains mois, à augmenter le nombre d’élèves, à mettre sur pied un tout nouveau programme de hockey, à redéfinir le rôle du SFEA avec ses partenaires et à négocier, avec la Division scolaire francophone, une nouvelle entente qui serait satisfaisante pour les deux parties. C’est ce que nous appelons un agenda bien rempli. Merci M. Michaud et bonne chance.

Prochain article Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale
Imprimer
20936

L'Eau viveL'Eau vive

Autres messages par L'Eau vive
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Bière et ailes de poulet avec Les Petits Pois de Bellevue

Bière et ailes de poulet avec Les Petits Pois de Bellevue

L'activité de levée de fonds du centre éducatif attire plus de 80 personnes

Le 7 octobre 2016 plus de 80 personnes se sont rendues au Centre communautaire BDS à Bellevue pour participer à la première soirée bière et ailes de poulet du Centre éducatif Les Petits Pois.

13 octobre 2016/Auteur: Centre francophone BDS/Nombre de vues (29826)/Commentaires (0)/
Petite enfance: les communautés francophones ont besoin de plus de soutien

Petite enfance: les communautés francophones ont besoin de plus de soutien

Le commissaire aux langues officielles publie un rapport sur la petite enfance

Dans son rapport "La petite enfance: vecteur de vitalité des communautés francophones en situation minoritaire", dévoilé le 3 octobre 2016, le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, demande au gouvernement fédéral d’ouvrir les coffres pour les services touchant la petite enfance en milieu minoritaire.
12 octobre 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (30265)/Commentaires (0)/
L’École Beau Soleil de Gravelbourg: 25 ans d’existence

L’École Beau Soleil de Gravelbourg: 25 ans d’existence

Lors du passage de la tournée « Mon enfant, mon engagement » de l’Association des parents fransaskois, je regardais les gens dans la salle pour constater que nous n’étions que deux à avoir connu la saga de la mise sur pied de l’École Beau Soleil à Gravelbourg.

 

 

3 octobre 2016/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (29506)/Commentaires (0)/
Les tribunaux pour morceler le Protocole des langues officielles dans l’enseignement?

Les tribunaux pour morceler le Protocole des langues officielles dans l’enseignement?

Trois organismes ont réclamé mi-septembre la modernisation des ententes nationales en éducation qui lient le fédéral et les provinces. Ils demandent la création d’un protocole additionnel tripartite pour la gestion des fonds fédéraux destinés à l’enseignement en français, langue maternelle. 

1 octobre 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (33069)/Commentaires (0)/
Santé mentale à l’école

Santé mentale à l’école

Accepter de partager ses états d’âme est difficile quand on souffre

Le phénomène est répandu : des enfants en retrait ou agressifs qui dérangent. On ne sait pas comment les aider, on les écarte, on les stigmatise et les relations se détériorent. La santé mentale n’est pas perçue comme un problème de santé ordinaire.


27 septembre 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (30334)/Commentaires (0)/
Quand sommeil rime avec problème

Quand sommeil rime avec problème

20h : voici le moment tant redouté du coucher. « Est-ce que Capucine va encore crier de longues minutes avant de s’endormir ? », « Combien de fois Lucas va-t-il se réveiller cette nuit ?  « Je suis épuisée au travail, physiquement et nerveusement. »

15 septembre 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (42286)/Commentaires (0)/
Nouvelle année scolaire et nouveau plan stratégique pour le CÉF

Nouvelle année scolaire et nouveau plan stratégique pour le CÉF

Le Conseil scolaire fransaskois (CSF) veut arrimer le nouveau plan stratégique 2016-2021 du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) avec les écoles fransaskoises et la communauté.
7 septembre 2016/Auteur: Pascal Lévesque/Nombre de vues (29613)/Commentaires (0)/
Regard sur le modèle scolaire finlandais

Regard sur le modèle scolaire finlandais

La Finlande, jadis premier de classe, dégringole en éducation

Cet article vous propose ce que l’on peut importer de ce système scolaire du pays de Nokia, dans le nord de l’Europe, qui a aboli l’école privée en 1970.

6 septembre 2016/Auteur: Marie-Jacquard Handy, orthopédagogue/Nombre de vues (27842)/Commentaires (0)/
Français, littérature et décrochage universitaire

Français, littérature et décrochage universitaire

Entretien avec l’auteur Paul Savoie

L'auteur Paul Savoie a accepté de partager sa vision de la dimension francophone dans le monde de l’enseignement et de l’édition.

5 septembre 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (27218)/Commentaires (0)/
Démission d’André Denis du CSF: « Je voulais du renouvellement»

Démission d’André Denis du CSF: « Je voulais du renouvellement»

André Denis, ancien président du Conseil scolaire fransaskois (CSF), affirme avoir démissionné de son poste de conseiller, le 10 juillet dernier, après neuf ans et demi d’implication, à cause de la réembauche de Bernard Roy comme directeur de l’éducation du Conseil des écoles fransaskoise (CÉF).
2 septembre 2016/Auteur: Pascal Lévesque/Nombre de vues (30926)/Commentaires (0)/
André Messier nommé directeur général adjoint à l’éducation

André Messier nommé directeur général adjoint à l’éducation

Une nomination au CÉF qui soulève des vagues

La nomination d’André Messier à la direction générale adjointe à l’éducation du Conseil des écoles fransaskoises a suscité quelques questionnements compte tenu des antécédents houleux de monsieur Messier alors qu’il était directeur de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs à Granby.

21 août 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (31400)/Commentaires (0)/

Sacré Charlemagne!

Pour nous inviter aux vacances, il y a eu la chanson « C’est le temps des vacances ».  Mais pour nous ramener à la réalité de la fin de celles-ci et de la rentrée scolaire, il y a eu une chanson très populaire en son temps par la chanteuse française France Gall. Évidemment, il s’agit de « Sacré Charlemagne ».

18 août 2016/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (24828)/Commentaires (0)/
Rentrée scolaire stress et excitation pour enfants et parents

Rentrée scolaire stress et excitation pour enfants et parents

Le mois de septembre résonne comme le mois de toutes les découvertes. La plus grande découverte, et néanmoins la plus stressante pour un grand nombre de familles, reste l’entrée à l’école.

18 août 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (37400)/Commentaires (0)/
Robert Lessard et la rentrée scolaire de l’École Boréale à Fort McMurray

Robert Lessard et la rentrée scolaire de l’École Boréale à Fort McMurray

Deux jours après son entrée en fonction, le feu atteignait la ville

Malgré les défis causés par le feu de forêt, la rentrée scolaire aura lieu pour les élèves de l’École Boréale de Fort McMurray. 

22 juillet 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (24321)/Commentaires (0)/
Un collectif de parents fransaskois lance un appel à l'unité

Un collectif de parents fransaskois lance un appel à l'unité

Le Collectif des parents inquiets et préoccupé a émis un communiqué qui fait appel à l'unité pour lutter contre le sous-financement des écoles fransaskoises.

 

18 juillet 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (24016)/Commentaires (0)/
RSS
Première1011121315171819Dernière

 - jeudi 9 mai 2024