Skip Navigation
L’économie circulaire, un grand potentiel pour la Saskatchewan

L’économie circulaire, un grand potentiel pour la Saskatchewan

Lors d’un webinaire organisé le 24 mars, le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) a dressé le portrait d’un potentiel énorme en matière de valorisation des déchets et d’économie circulaire dans la province.

Bien que la Saskatchewan produise la deuxième plus grosse part de déchets au Canada, l'économie circulaire est encore à la traîne dans la province.

Ce n'est là que l'un des constats édifiants d'un portrait économique et environnemental des régions rurales de la Saskatchewan réalisé par la firme de conseil Sol-Air Consultants pour le compte du CÉCS. 

Très en vogue en Europe, l'économie circulaire est un modèle économique durable basé sur la réduction et la valorisation des déchets ainsi que la limitation de l'impact environnemental de l'activité économique.

Image
Cartographie de l'économie circulaire en Saskatchewan Crédit : Google Maps

Des potentialités énormes, mais méconnues

La réalisation de cette étude n'a pas été sans embûches à en croire Pascal Billard, cofondateur de la firme Sol-Air Consultants. Très ambitieux, l'objectif initial du CÉCS et de la firme de conseil était d'élaborer un portrait économique et environnemental avec un modèle d'économie circulaire. 

Toutefois, le peu de réponses reçues par l'équipe d'enquêteurs a vite convaincu les deux parties d'aller doucement, en travaillant plutôt sur un inventaire des principales entreprises agroalimentaires et forestières de la province ainsi que les municipalités gérant des sites d'enfouissement des déchets.

D'après les consultants, le manque d'intérêt des entreprises et organismes concernés ne s'explique pas seulement par la situation économique difficile provoquée par la pandémie, mais aussi par une méconnaissance de l'économie circulaire.

Image
Pascal Billard, cofondateur de Sol-Air Consultants, firme de conseil basée en Ontario Crédit : Courtoisie

Au total, 19 municipalités, 53 entreprises agroalimentaires et 7 grandes entreprises forestières ont été approchées dans le cadre du portrait. Pour chaque groupe, des opportunités de valorisation des déchets ont été identifiées. À commencer par les municipalités dont les sites d'enfouissement sont un gros pollueur en l'absence de valorisation.

« La décomposition des matières organiques enfouies produit une très grande quantité de méthane (CH4), qui est un des principaux gaz responsables du réchauffement climatique, 28 fois plus que le dioxyde de carbone (CO2) », souligne Pascal Billard.

Pourtant, des solutions payantes existent pour les 481 sites d'enfouissement en Saskatchewan. « Le méthane est un très bon combustible et peut être récupéré pour produire de l’énergie, ou simplement de la chaleur », ajoute le consultant. À l'heure actuelle, la meilleure façon de valoriser ce biogaz est de l'utiliser pour chauffer des serres agricoles. 

Une solution pour l’agriculture

Mieux encore, réutiliser ce biogaz peut aider à rendre plus locale la production agricole, à l'heure où la COVID-19 a montré les limites d'une forte dépendance aux marchés internationaux. Par ailleurs, il faut dire qu'en l'absence d'implication forte des gouvernements fédéral et provinciaux, les municipalités n'ont pas les moyens d'investir dans l'économie circulaire.

Loin d’être en reste, les entreprises agroalimentaires disposent ainsi de belles opportunités de valorisation. C'est le cas pour les deux catégories de résidus secs, à savoir les sous-produits du nettoyage des céréales, des légumineuses et des oléagineux, ainsi que ceux qui restent dans les champs après les récoltes.

« Les résidus de la première catégorie peuvent être utilisés dans la fabrication d’aliments pour animaux à la condition que les entreprises productrices et utilisatrices soient proches l’une de l’autre, car les coûts de transport sont assez élevés. La meilleure opportunité est de transformer ces résidus sur place, ou par une entreprise adjacente, en granules énergétiques », soutient Pascal Billard.

Loin d'être exorbitant, le coût d’un équipement de fabrication de granules varie de 950 dollars pour une capacité de 75 kilogrammes par heure à 4 000 dollars pour 500 kilogrammes par heure.

Pour ce qui est des résidus de récolte des champs, ils peuvent également être transformés en granules pour une utilisation ultérieure comme source d’énergie, ou comme litière pour les animaux.

S'agissant des entreprises forestières, les résidus sont tout aussi exploitables avec des coûts raisonnables. Si l'on prend l'exemple des résidus d'abattage, les branches jetées ou laissées sur place à l'issue de la récolte des arbres matures représentent une ressource à haut potentiel de valorisation. 

En effet, les branches de feuillus peuvent être réduites en fins copeaux et le produit final s’apparente aux BRF (bois, raméaux et fragmentés) utilisés comme amendement pour les sols agricoles. Selon Pascal Billard, les cultures maraîchères augmentent ainsi leurs rendements, sans ajouter de fertilisants naturels ni chimiques. 

Image
Modèle d’affaires d’économie circulaire pour le milieu rural de la Saskatchewan Crédit : CÉCS

Les BRF ont aussi un impact sur la réduction des maladies, des insectes et des mauvaises herbes. Les équipements pour fragmenter le bois sont nombreux et le prix varie de 1 000 à 10 000 dollars, selon leur capacité.

Pour créer un modèle d'économie circulaire dans la province, le portrait économique et environnemental des régions rurales de la Saskatchewan propose une série d'actions. À court terme, il s'agit de miser sur la sensibilisation des parties prenantes et l'organisation d'un colloque provincial.

À moyen terme, il faudra identifier et accompagner deux municipalités et deux entreprises dynamiques et convaincues pour lancer un projet pilote. Sol-Air Consultants suggère aussi une visite d'entreprises modèles en économie circulaire en Ontario et au Québec pour s’inspirer de belles réussites en la matière.

Imprimer
5327

Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.PresseMehdi Jaouhari

Autres messages par Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Ottawa doit faire mieux pour les écoles des minorités

Ottawa doit faire mieux pour les écoles des minorités

Le gouvernement fédéral échoue à son devoir constitutionnel d’aider les parents canadiens à exercer leur droit d’envoyer leurs enfants dans les écoles de la minorité linguistique, tranche un comité des Communes.
25 mai 2017/Auteur: Mélanie Marquis (Presse canadienne)/Nombre de vues (29175)/Commentaires (0)/
Concours de l'ACELF: l’école de Bellevue remporte deux prix

Concours de l'ACELF: l’école de Bellevue remporte deux prix

L’ACELF récompense la créativité de la jeunesse francophone de l’Ouest et des territoires

L’école de Bellevue a remporté deux prix parmi les 20 décernés à l’échelle nationale, soit dans le volet Petite enfance et le volet Primaire/élémentaire.
5 mai 2017/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (29251)/Commentaires (0)/
Maman, je me lave tout seul !

Maman, je me lave tout seul !

Apprendre à son enfant l’autonomie dans son hygiène

Bien que l’enfant, dans son développement classique, aime faire « tout, tout seul », se laver correctement relève souvent du défi.

1 mai 2017/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (43361)/Commentaires (0)/
La Cité Universitaire francophone célèbre ses talents

La Cité Universitaire francophone célèbre ses talents

REGINA - L’ambiance était électrique à la Cité universitaire francophone mercredi 12 avril, lors du 5 à 7 clôturant la session d’hiver.
28 avril 2017/Auteur: Marie Galophe/Nombre de vues (31833)/Commentaires (0)/
Emmanuel Aïto à la direction de la Cité universitaire francophone

Emmanuel Aïto à la direction de la Cité universitaire francophone

REGINA - Directeur par intérim de la Cité universitaire francophone depuis août 2016, Emmanuel Aïto a été choisi pour occuper la direction de l’institution pour les cinq prochaines années.
27 avril 2017/Auteur: La Cité universitaire francophone/Nombre de vues (27422)/Commentaires (0)/
Recours judiciaire envisagé par des parents de Regina

Recours judiciaire envisagé par des parents de Regina

Une cause qui pourrait changer le statut légal du préscolaire au pays

ST-DENIS - Le 9 avril dernier, les députés de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) réunis à St-Denis ont voté pour offrir un appui moral à la démarche juridique envisagée par des parents de Regina

13 avril 2017/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (39485)/Commentaires (0)/
Quand la fée des dents fait son apparition

Quand la fée des dents fait son apparition

« Maman, papa, ma dent bouge, je la sens !!! », crie notre petit ange partout dans la maison. Déjà ? Vraiment, déjà ? 
30 mars 2017/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (48062)/Commentaires (0)/
Gerer un OSBL : ça s’apprend !

Gerer un OSBL : ça s’apprend !

Parfois, un cours 101 sur la gestion d’un OSBL est de mise.

15 mars 2017/Auteur: André Magny (Francopresse)/Nombre de vues (29887)/Commentaires (0)/
L’apprentissage de la propreté : entre stress, joie et patience

L’apprentissage de la propreté : entre stress, joie et patience

Les premiers mois de l’arrivée de notre bébé nous transportent de joie. Puis, arrive le temps fatidique de cet apprentissage qui nous semble insurmontable : la propreté !

12 mars 2017/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (41497)/Commentaires (0)/
Quel avenir pour le couvent Jésus-Marie?

Quel avenir pour le couvent Jésus-Marie?

Gravelbourg se mobilise pour sauver un joyau de notre patrimoine

GRAVELBOURG - L’avenir de l’édifice se joue en ce moment.  Est-ce que ce monument à un pan de l’histoire fransaskoise ne survivra qu’en photos?  

7 mars 2017/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (29165)/Commentaires (0)/
Hommage à Monique Rousseau 1960-2017

Hommage à Monique Rousseau 1960-2017

Décès de la première enseignante de l’École canadienne-française de Saskatoon

SASKATOON - Le 5 février dernier, des centaines de personnes se sont rendues au pavillon élémentaire de l’École canadienne-française de Saskatoon pour rendre hommage à Monique Rousseau, la première enseignante de l’école, décédée le 20 janvier 2017. 
1 mars 2017/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (35642)/Commentaires (0)/
« Maman, quand est-ce qu’on arrive? »

« Maman, quand est-ce qu’on arrive? »

Voyager avec un enfant

Voyager en voiture, en avion ou en train pour un long trajet représente toujours un défi pour les parents. 
2 février 2017/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (43008)/Commentaires (0)/
Programme de sciences infirmières en français à Regina dès 2018

Programme de sciences infirmières en français à Regina dès 2018

La signature d’un protocole d’entente entre la Faculté de sciences infirmières de l’Université de Regina et La Cité universitaire francophone a eu lieu le 9 décembre 2016. Ce protocole vise à offrir un programme postsecondaire bilingue en sciences infirmières dès 2018. 

21 janvier 2017/Auteur: La Cité universitaire francophone/Nombre de vues (36058)/Commentaires (0)/
Des graphistes en herbe à l’École Valois

Des graphistes en herbe à l’École Valois

La classe de la 3e année de l'École Valois a conçu une affiche pour la pièce de théâtre Par amitié. Selon leur enseignante, madame Nathalie Beaulieu, "la classe a eu beaucoup de plaisir à concevoir des affiches pour la pièce de théâtre. Cela correspondait à mon programme d'étude de faire une affiche en utilisant le titre d'une pièce où d'un livre. Quel beau travail ont fait les élèves."

2 janvier 2017/Auteur: ENDV/Nombre de vues (42450)/Commentaires (0)/
Jour du Souvenir aux écoles Beau Soleil et Mathieu de Gravelbourg

Jour du Souvenir aux écoles Beau Soleil et Mathieu de Gravelbourg

GRAVELBOURG - C’est le 9 novembre dernier que les jeunes des écoles Beau Soleil et Mathieu de Gravelbourg, le personnel des deux institutions scolaires et des membres de la communauté fransaskoise se sont donné rendez-vous pour la célébration du Jour du Souvenir sous le thème « Nous nous souviendrons ».

2 décembre 2016/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (34393)/Commentaires (0)/
RSS
Première910111214161718Dernière

 - mercredi 18 septembre 2024