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L’enseignement en français au cœur des débats

L’enseignement en français au cœur des débats

Les collèges et universités francophones en milieu minoritaire font face à d’importants défis partout au Canada.

1 mars 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (9734)/Commentaires ()/
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Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

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Les programmes d’immersion ont augmenté dans les vingt dernières années, mais moins de la moitié des élèves restent jusqu’à l’obtention de leur diplôme.

10 février 2022/Auteur: Ericka Muzzo – Francopresse /Nombre de vues (8740)/Commentaires ()/
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Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

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Dans l’Ouest canadien, la demande pour des programmes en français est plus élevée que l’offre des établissements postsecondaires. C'est ce qui ressort des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire.

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La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

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L’égalité est loin d’être atteinte entre les établissements postsecondaires francophones et ceux de la majorité anglophone. 

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Revue de l'année 2021 - Éducation

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Survol de l'actualité fransaskoise durant l'année 2021 dans le domaine de l'éducation.

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Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

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La Cité universitaire francophone de Regina organisait une table ronde sur la communauté fransaskqueer, du nom d’un projet d’études sur l’identité et les expériences queer et trans des Fransaskois.

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Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

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1 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (15108)/Commentaires ()/
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Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

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La création d’un système public pancanadien de garderies à 10 $ améliorera le sort des parents canadiens, mais les francophones en situation minoritaire s’inquiètent du manque de places de garderie pour eux malgré tout.

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Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

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7 octobre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (10963)/Commentaires ()/
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Le grand « capitaine Nelson » du théâtre fransaskois a toujours fait couler beaucoup d’encre

Auteur: Marie-Diane Clarke/9 août 2022/Catégories: Arts et culture, Théâtre

Le 11 juin 2022, une fête a souligné les 80 ans de Ian Nelson.

Le 11 juin 2022, une fête a souligné les 80 ans de Ian Nelson.

De gauche à droite: Bruce McKay, directeur artistique de La Troupe du jour, Ian C. Nelson, et les membres du Cercle des écrivains de LTDJ, Madeleine Blais-Dahlem et David Baudemont.

Crédits : Jean-Pierre Picard

Le dramaturge et écrivain Ian C. Nelson, anglais d’origine et fransaskois d’adoption, est à l’origine d’une productivité colossale. À 80 ans, l’ampleur de son travail d’acteur, de chanteur, de metteur en scène, d’auteur, de juge de festivals, d’animateur d’ateliers et du Cercle des écrivains, que ce soit en français ou en anglais, le place parmi les hommes de théâtre les plus respectés dans l’Ouest canadien. Retour sur cinq décennies de vie de théâtre.

Ian Nelson a passé ses premières années à Londres, en Angleterre. Son père servant dans l’armée canadienne, il se retrouve en Saskatchewan en 1946, grandit à North Battleford, puis s’installe à Saskatoon.

Il poursuit ses études secondaires à Nutana et à Aden Bowman où il solidifie sa passion pour le théâtre et le français. Son diplôme Honours en français de l’Université de la Saskatchewan en poche, il se rend à McGill pour mener ses études supérieures.

En 1969, un poste de bibliothécaire académique le ramène à l’Université de la Saskatchewan. Peu après, il fonde Unithéâtre, une compagnie universitaire de théâtre amateur d’où allait naître en 1985 la Troupe du Jour, la compagnie théâtrale francophone professionnelle de la province.

Sa première mise en scène est celle du Bal des voleurs que lui avait confiée le Département de français, et dont les représentations ont lieu au printemps 1970. C’est pour Ian Nelson le début d’une longue aventure artistique et créative qui durera plus de cinq décennies.

Une créativité sans pareille

En 1996, dans un article de L’Eau vive, Cécile Boukhatmi évoquait le « phénomène Nelson », tout en peignant le portrait d’un artiste qui « fait du théâtre comme il respire ». Cette même année, le dramaturge a reçu, lors du Saskatchewan Theatre Festival à Humbold, le TheaterFest Janet-Laine Green Lifetime Achievement Award pour ses trente-cinq années de travail au sein de la communauté théâtrale.

Moins de vingt ans plus tard, en avril 2014, Melissa Biro, directrice du Theatre Saskatchewan Inc., appuyait avec grand enthousiasme son intronisation au sein du Temple de la renommée du théâtre de la Saskatchewan.

Plus récemment, le 17 juin 2021, l’un des prix de l’édition 2021 des Saskatchewan Book Awards lui a été décerné pour sa collection de micronouvelles intitulée Contes bleus à encre économe.  

Le 11 juin 2022, une fête a souligné les 80 ans de Ian Nelson.

De gauche à droite: Bruce McKay, directeur artistique de La Troupe du jour, Ian C. Nelson, et les membres du Cercle des écrivains de LTDJ, Madeleine Blais-Dahlem et David Baudemont.

Crédits : Jean-Pierre Picard

L’auteur, qui a remporté bien d’autres prix, a passé plus de cinquante ans à parcourir et à couvrir d’encre des milliers de pages, à créer mises en scène, rôles et fictions pour raconter une passion qui reflète l’esprit de résilience du Fransaskois dans les Prairies, et qui fait de lui, comme l’indique Melissa Biro, « une des personnes les plus extraordinaires ».

C’est cette passion intarissable qui a animé Ian Nelson d’une saison à l’autre dans le milieu théâtral de la Saskatchewan. Une passion contagieuse qui a permis à la Troupe du Jour de se distinguer durant quelques compétitions d’art dramatique provinciales et nationales.

On songe ici plus particulièrement à sa mise en scène de Manon Lastcall de Jean Barbeau qui a été sélectionnée pour représenter la Troupe du Jour au Dominion Drama Final à Victoria, en juillet 1989.

La transmission du français

Avec les comédiens d’Unithéâtre, Ian Nelson a foulé les planches des théâtres du Collège St. Thomas More, du Hangar Building, de Greystone, des festivals fransaskois, anglophones, provinciaux ou nationaux, tels que Theatre Saskatchewan, ou ceux organisés par le Centre national des Arts à Ottawa, ou encore par la France et la Norvège.

L’homme de théâtre a été accueilli par plusieurs communautés francophones lors de tournées provinciales, donnant à voir des pièces communautaires en français. Surtout du théâtre classique de la France et du Québec, à une époque où les autres théâtres de Saskatoon ne produisaient guère des œuvres francophones.

C’est toujours avec une grande énergie et générosité que Ian Nelson a porté plusieurs chapeaux au sein d’Unithéâtre. Celui du metteur en scène qui finit par tout faire, par être aussi producteur, administrateur, scénographe, toujours prêt à surmonter le défi d’organiser des répétitions et des tournées avec des étudiants aux horaires surchargés.

Mais aussi celui de l’éducateur ou du conseiller en théâtre pour venir en aide aux dramaturges et metteurs et metteuses en scène émergents, pour soutenir l’évolution artistique d’un répertoire qui est passé du classique au contemporain, à l’absurde et finalement aux créations.

Et il faut aussi mentionner son rôle de promoteur de la langue française. Un rôle qu’il a pu remplir grâce, entre autres, à ses diplômes en français, à ses stages de formation théâtrale avec Catherine Dasté à Paris, et à son expérience au Théâtre La Poudrière à Montréal.  

Un metteur en scène hors du commun

Après avoir géré une quinzaine de mises en scène avec Unithéâtre, la dernière étant celle de la pièce Knock de Jules Romain en 1987, Ian Nelson s’est tourné vers l’opéra et d’autres troupes théâtrales non universitaires telles que Gateway Theatre, et bien entendu la Troupe du Jour.

Jusqu’à présent, Ian Nelson a conçu plus d’une centaine de mises en scène, dont celle, spectaculaire, de la pièce The Pirates of Penzance créée tout d’abord pour le Saskatoon Opera Association en 1984, puis pour le Regina Summer Stage en 1990.

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Ian Nelson et Bruce McKay, directeur artistique de la Troupe du Jour Crédits : Jean-Pierre Picard

Celle de La Tempête de Shakespeare qui réunissait douze comédiennes et neuf comédiens de la Troupe du Jour m’a particulièrement séduite de par son ingéniosité et sa magie. Je rejoins à cet égard l’opinion de David Edney, professeur de français émérite de l’Université de la Saskatchewan et spectateur assidu, qui déclarait dans un article de L’Eau vive en novembre 1994 : « Quel projet ambitieux ! Vingt et un acteurs soutenus par une équipe technique de vingt. Voilà du théâtre communautaire ! »

Grâce à ses compétences et à son expérience de la scène et du commandement hautement efficaces, le grand capitaine Nelson a su mener à bon port son équipage et ses passagers, et à se métamorphoser en « vrai magicien du spectacle », selon les mots de David Edney.

Une ouverture à la diversité

Se donnant la mission d’être un « théâtre de création en développement », la Troupe du Jour n’a donc pas hésité à confier à ce maître de la scène le rôle de conseiller dramaturgique, d’animateur d’ateliers et du Cercle des écrivains en 2000.

La compagnie et les communautés fransaskoises vivaient alors une époque de changements, découvraient la nouvelle définition du Fransaskois entérinée par la Commission sur l’inclusion de la communauté fransaskoise en 2006 qui répondait à l’augmentation du pourcentage des couples exogames, des jeunes étudiants d’immersion et des nouveaux arrivants.

Cette époque se préparait à la mise en place en 2007-2008 du système de surtitrage sur la scène, accélérant le mouvement bilingue et multiculturel du théâtre fransaskois. Il s’agissait de s’ouvrir davantage à d’autres langues, tout d’abord l’anglais, et à d’autres cultures.

Ian Nelson a activement participé à ce mouvement, employant sur la scène des stratégies qui alliaient français et anglais, entre autres dans la pièce Les Fourberies de Scapin en 1994 pour laquelle il s’est servi de la traduction de certaines répliques en anglais de David Edney.

David Edney, un habitué des salles à Saskatoon, à Stratford et à Paris, qui a assuré quelques mises en scène pour Unithéâtre et quelques rôles pour la Troupe du Jour, a souligné en juillet 2022 le succès remporté par le travail de Ian Nelson.

« Absolument géniale ! Parmi la douzaine de productions qu’on a faites de mes traductions de pièces françaises, y compris deux au Festival de Stratford, je considère qu’une seule peut se comparer à ce magnifique Scapin », a-t-il confié en juillet cette année.

Ian Nelson s’est également plu à participer à des tables rondes plurilingues de dramaturges, comme celle en novembre 2010 qui rassemblait au centre PAVED Arts à Saskatoon écrivains francophones, anglophones et catalans.

Une âme fransaskoise

Pour mettre la touche finale à ce portrait de Ian Nelson, j’emprunterai quelques mots de l’une de ses micronouvelles intitulée « Hommage à Georges Seurat » : durant sa carrière d’homme de théâtre et d’écrivain, il n’a jamais cessé de produire, même si par moments il s’est arrêté « pour réfléchir, reprendre [son] souffle », « hésiter ».

En effet, il s’est toujours « replong[é] dans l’avenir », ouvrant les portes de son cœur pour réaffirmer son dévouement pour nos communautés théâtrales et fransaskoises. « J’ai été enchanté d’être accepté comme Fransaskois par les Fransaskois », a-t-il lancé durant son entrevue à Radio-Canada, le samedi 4 juillet 2020.

Aujourd’hui, au nom de la communauté théâtrale fransaskoise, des directeurs de la Troupe du Jour, anciens et nouveaux, et des membres du Cercle des écrivains, je remercie Ian de nous avoir fait découvrir différents personnages qu’il a créés, interprétés ou mis en scène, et de nous avoir invités à jouer le rôle de sa « famille » fransaskoise dans sa salle de théâtre.

 

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