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Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le Conseil scolaire fransaskois (CFS) a annoncé la nomination de monsieur Donald Michaud au poste de directeur par intérim du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). 

20 février 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (26882)/Commentaires ()/
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Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

Des ateliers bien appréciés

C’est le samedi 1er février 2014 que le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan (CCS) offrait son quatrième et dernier atelier pour l’année 2013 – 2014, et ce, dans le cadre de son projet « Êtes-vous business? »

20 février 2014/Auteur: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/Nombre de vues (39479)/Commentaires ()/
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Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Comme chaque année, le 27 janvier a été synonyme de Journée de l’Alphabétisation Familiale. 

30 janvier 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (22619)/Commentaires ()/
Catégories: Éducation
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Entrevue avec Marcel Michaud, directeur général du Collège Mathieu

Il l’affirme sans broncher, les défis que devra relever le Collège Mathieu sont énormes. De plus, la diminution du nombre d’élèves fréquentant son école l’inquiète beaucoup.

12 avril 2001/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (21870)/Commentaires ()/
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Un cœur d’or

Joëlle Lapierre, 9ième année, École canadienne-française de Saskatoon

Auteur: Administrator/21 mai 2015/Catégories: 2015, Mots d'ados

Je suis à la table avec ma mère et mon père. Tout est silencieux.  Ils me regardent d’une drôle de façon… Ma mère me dit :

     -  Audrey Stéphanie Archer, nous avons quelque chose que nous voulons que tu lises.

     Cela ne doit pas être très bon. Mes parents utilisent seulement mon nom au complet quand c’est quelque chose de sérieux. Mon cœur bat à toute vitesse, mes mains deviennent toutes moites. J’essuie mes paumes sur mes jeans. Mon père s’excuse de la table pour aller chercher ce qu’ils veulent que je lise. Quand mon père revient, il annonce :

     -  Audrey, tu vas avoir 16 ans demain, nous voulons que tu lises le journal de ta sœur. 

     - Ma sœur? Depuis quand est-ce que j’ai une sœur? Pourquoi ne l’ai-je jamais rencontrée? 

     Mon père me tend un journal qui a des fleurs roses sur la couverture. J’ouvre le journal, les pages sont usées, elles sont aussi un peu jaunies par le temps. L’écriture est ronde en encre bleu foncé. Je lève mes yeux pour regarder mes parents. Ils me signalent qu’ils veulent que je lise le journal. Sur la première page il y a d’écrit :

 

                                  «  Nom: Stéphanie Claire Archer

                                         Âge : Presque 16 ans »

 

     Quoi? Il faut que je prenne des petits souffles. Je ne peux pas croire que j’ai une sœur qui a mon âge. Je tourne la page pour commencer.

 

     « Dimanche 4 février 1996.

              Cher journal,

Aujourd’hui maman et papa m’ont apportée à l’hôpital pour me faire tester pour la leucémie. Nous avons attendu pour ce qui me semble comme des jours! J’ai passé plein d’examens. Revenue à la maison, je suis allée me coucher.

 

Mercredi 7 février 1996

 

 Les résultats sont arrivés par la poste aujourd’hui. Maman a ouvert la lettre, elle s’est effondrée en larmes. Je l’ai pris d’entre ses mains. J’ai lu la première phrase avec ma voix tremblante:       

- Les résultats de Archer, Stéphanie Claire sont positifs.

J’ai les larmes qui viennent aux yeux, comme un barrage qui essaye de retenir l’eau. Je cours dans ma chambre et je saute dans mon lit. Le barrage s’est cassé et une chute d’eau mouille mon oreiller. Le type de cancer que j’ai est la leucémie myéloïde chronique. »

 

L’air qui était autrefois dans mes poumons n’y est plus. Je regarde mes parents avec un air de questionnement.

- Leucémie… 

- Euh… Je sais que c’est un grand choc pour toi, Audrey. Ta mère et moi étions bouleversés aussi. Mais continue à lire et nous en parlerons après, dit mon père en prenant la main de maman. Je retourne à ma lecture.

 « J’ai fait de la recherche pour voir ce que cela voulait dire. La seule chose que j’ai trouvée c’est que les cellules dans ma moelle osseuse ‘‘ne sont pas normales’’. Je sais aussi qu’il faut que j’aie de la chimiothérapie et peut-être une greffe de la moelle osseuse. J’ai peur… mes traitements commencent dimanche prochain.

 

Samedi 10 février 1996.

        

Demain est le jour du début de mes traitements. Il va falloir que je me rase la tête si je commence à perdre mes cheveux. Je ne veux pas faire ça. Aujourd’hui, maman et moi sommes allés magasiner pour une perruque. J’en ai choisi une qui ressemble beaucoup à mes cheveux naturels. Je veux rester moi-même tout au long de mon aventure. La leucémie ne va pas me changer. Chaque jour qui me reste, je vais le vivre seconde par seconde.

 

Samedi 17 février 1996.

        

J’ai mon deuxième traitement aujourd’hui. Je vais maintenant vivre à l’hôpital. Après mon premier traitement j’ai rasé ma tête puisque mes cheveux commençaient à éclaircir. En traversant le stationnement, le vent hivernal de New York sifflait à travers ma perruque. Je rentre dans ma chambre et une infirmière est déjà là pour administrer mon traitement. Elle me demande de mettre la robe d’hôpital et d’enlever ma perruque. Quand je l’enlève, je me sens nue. Je ne suis pas complètement moi-même. C’est comme s’il me manque une partie de mon identité.

Je m’installe dans la chaise à côté du lit dans lequel je vais dormir pour je ne sais combien de temps. L’infirmière met une aiguille dans le port que le médecin m’a installé la dernière fois. Je regarde dans le vide. Ma mère tient ma main et mon père n’a pas pu venir aujourd’hui puisqu’il est au travail.

Je n’aime pas la chimiothérapie. Le traitement me donne la nausée. Je n’aime pas le fait qu’un liquide soit injecté dans mon sang.

Après quelques minutes, quelqu’un entre dans ma chambre.

- Bonjour, dit-elle. Mon nom est Olivia Audrey.

C’est une fille avec la tête rasée, comme moi. Ma mère serre ma main un peu trop fort et me donne un petit sourire.

 

Mercredi 20 mars 1996.

 

Je sais que ça fait longtemps que je n’ai pas écrit. J’ai été occupée avec Olivia. On s’entend très bien! J’ai découvert que nous sommes toutes les deux intéressées par l’écriture.

Il n’y a pas eu beaucoup de personnes dans ma classe qui sont venues me visiter. Je me sens plus proche d’Olivia que de mes amies du secondaire! Je trouve ça bien que j’aie une amie ici à l’hôpital.

 

Dimanche 31 mars 1996.

        

Je suis de plus en plus malade. La chimiothérapie n’améliore pas ma santé, il va falloir faire une greffe de la moelle osseuse. Je ne sais pas quand. Ils vont me le dire bientôt. Olivia est plus misérable que moi, mais nous allons faire ce trajet ensemble. Nous nous sentons toutes les deux très faibles. Nous nous comprenons. Notre maladie nous relie. Depuis, nous parlons pour de longues périodes. Je crois que je vais aller me reposer.

 

Mardi 2 avril 1996.

          

C’est mon anniversaire aujourd’hui. Au moins je vois finalement mes 16 ans! Comme cadeau j’ai eu un pendentif en or en forme de cœur de la part d’Olivia. Elle est vraiment généreuse! Je vais le porter tout le temps. Mes parents sont venus aussi. Ils m’ont donné un bouquet de mes fleurs préférées; des roses. Un autre cadeau que j’ai eu est une mauvaise nouvelle. La greffe de la moelle osseuse aura lieu demain…

 

Mercredi 3 avril 1996.

        

Ma greffe de moelle osseuse était aujourd’hui. Les chirurgiens m’ont endormie. La dernière chose que j’ai vue était la lumière fluorescente qui s’embrouillait jusqu’à ce que mes yeux se ferment et que je sois dans la noirceur. 

J’ai eu une vision pendant que j’avais ma chirurgie. J’ai vu maman qui avait un bébé dans les bras et papa qui était à côté d’elle. Ils embrassaient et avaient beaucoup d’affection pour ce petit miracle. Mais, je n’étais pas là avec eux… Le bébé était enveloppé dans une couverture blanche avec des picots rose pâle. C’était une petite fille, une nouvelle petite sœur. Vais-je jamais la voir? Je me suis réveillée dans ma chambre après l’opération. Je regarde à ma gauche et je vois ma mère et mon père. Je chuchote doucement ;

« Je vous aime. »

 

Vendredi 5 avril 1996.

        

Très tôt ce matin j’ai été réveillée par un grand bruit. Je me suis levée à toute vitesse. Je sonne pour de l’aide. Des infirmières arrivent au secours. Olivia était tombée du lit et s’était frappée la tête sur la table de chevet. Cela prend trois infirmières pour soulever son corps inanimé. Des larmes chaudes coulent sur mes joues. Une des infirmières vérifie qu’elle respire et que son cœur palpite. Je la regarde avec des yeux doux. Elle m’observe en retour sans dire un mot. Elle va chercher un médecin qui examine et ensuite recouvre Olivia de la tête aux pieds avec le drap blanc de son lit. Ses parents seront bouleversés. Je suis debout à côté de son lit, seule. Une petite larme tombe sur le drap. Je ne crois plus pouvoir m’endormir. Cela va être très différent de ne plus avoir une compagne de chambre.

 Une infirmière m’a informé que le sang d’Olivia était trop dilué par la chimiothérapie, alors cela lui a enlevé la vie. J’ai trop de questions. Pourquoi est-ce que j’ai une maladie qui menace ma vie? Qu’est-ce qui nous attend après cette vie? Je n’ai aucune réponse.

Mots pour maman et papa:

Si jamais vous avez une petite fille (comme dans ma vision) nommez-la Audrey Stéphanie. En l’honneur du deuxième nom d’Olivia et de mon prénom. Donnez-lui aussi le pendentif au cœur d’or quand elle aura 16 ans. Ne vous inquiétez pas, je vais veiller sur elle d’en haut avec la beauté d’une colombe. »

Émerveillée, je chuchote :

- Alors vous avez pris la suggestion de Stéphanie… 

- Oui, et nous n’aurions pas pu trouver un meilleur nom pour toi, répond maman avec un léger sourire sur ses lèvres. Je lui souris et continue à lire.

 

« Lundi 8 avril 1996.

        

Rien n’est pareil sans Olivia… Les journées sont longues et ennuyantes. J’ai une perte d’appétit, alors, je commence à perdre du poids… l’infirmière continue de me dire de manger, mais je ne peux pas. Parfois je veux juste me perdre dans mes pensées.

 

Mardi 16 avril 1996.

        

Je ne suis plus forte. Je ne peux plus prendre les petites promenades autour de l’hôpital que je prenais avant. Mes jambes ne peuvent plus supporter mon poids, même si je ne pèse pas plus qu’une enfant. Je me suis regardée dans le miroir et je ne me suis pas reconnue. Ma peau est très pâle et je commence à pouvoir voir la forme de mes côtes à travers la robe d’hôpital. Mes cheveux, qui tombaient jusqu’au milieu de mon dos avant que je commence mes traitements, sont maintenant fins et courts. La forme ronde de mon visage est disparue, mes yeux bleus sont plutôt gris. Sur mes joues, qui étaient autrefois naturellement roses, mes pommettes ressortent plus que d’habitude. Je ressemble à un fantôme.

 Quand maman et papa sont venus me visiter, ma mère a commencé à pleurer quand elle m’a vue. Cela me déprime de voir ma mère comme cela. Je ne peux pas imaginer devenir enceinte si jeune et que l’enfant soit prise par la leucémie, mais, je crois aussi que ma mère ne comprend pas comment je me sens avec cette maladie qui pourra me tuer.

 

Lundi 22 avril 1996.

 

L’infirmière vient de passer pour me donner certains analgésiques. La plupart du temps je lui demande quel est le médicament qu’elle me donne, mais je suis trop faible pour lui parler. Alors, j’ai seulement pris le liquide clair qu’elle m’a offert. Je ne peux plus avaler des pilules, c’est pourquoi je prends ce liquide qui a mauvais goût.

Par la fenêtre je vois une pleine lune par dessus les gratte-ciels. La lune m’a fait penser à mon enfance, comme un ballon avec lequel je jouais dans le parc, en compagnie de mes parents. Ils s’aiment beaucoup et ils m’aiment énormément aussi. Ce que j’adore le plus, c’est qu’ils sont toujours là pour moi.

Les analgésiques commencent à fonctionner, je m’endors en regardant la lune. Mes soucis s’effacent, mais pas complètement. Un peu comme essayer d’effacer une marque faite en crayon de couleur.

 

Vendredi 26 avril 1996.

 

Cela fait longtemps que je suis dans le silence total. Mes parents sont venus me visiter ce matin, comme tous les deux jours, mais nous n’avons pas partagé un seul mot. Ils viennent souvent mais ils travaillent plus que d’habitude, ma mère au bureau et mon père à la mine, pour pouvoir payer mes traitements. Ma mère m’a tenu la main longtemps. Mon père m’a apporté mes chocolats préférés parce que la nourriture d’hôpital est terrible. Quand ils partent, je n’ai plus personne à qui parler, même si je ne parle pas profondément à mes parents. Que dire à sa fille qui meurt?

Je continue à jouer avec le pendentif qu’Olivia m’a donné. Retraçant  chaque spirale gravée dans l’or. Je remarque soudain une fente sur le côté. J’essaye de l’ouvrir avec mes petits doigts fragiles. Le pendentif s’ouvre et dedans il y a une photo d’Olivia. Un petit sourire apparaît sur mon visage. Voir tous ses traits familiers me fait chaud au cœur. Elle était vraiment jolie. Elle avait des cheveux caramel et ondulés avec des yeux verts éclatants dans ce portrait. Elle me manque tellement.

 

Mardi 30 avril 1996.

        

Depuis que j’ai découvert la photo d’Olivia, je la regarde tout le temps. Je pense à ce que je ne lui ai pas dit et toutes les bonnes choses qui nous sont arrivées. On se réconfortait et partageait nos sentiments et nos insécurités. Nous étions là l’une pour l’autre quand nos parents n’étaient pas là.

La plupart du temps j’ai un léger sourire quand je regarde la photo d’Olivia, mais parfois j’ai les larmes aux yeux puisque je ne peux plus entendre sa voix douce. Je me souviens qu’elle chantait pour s’endormir. Ma mère chantait aussi pour moi quand j’étais une enfant, j’en ai aussi pris l’habitude. Tout de suite je commence à chantonner une petite berceuse avant de m’endormir.

 

Jeudi 2 mai 1996.

        

Traitements, sommeil, réveil: la routine que je répète depuis longtemps. Cela fait des semaines que je suis couchée dans mon lit, ne pouvant plus bouger. Les infirmières me bourrent de stéroïdes pour me renforcer, mais ils n’ont aucun effet.  J’essaye de combattre cette maladie, mais je crois que c’est une bataille que je ne peux pas gagner… »

 

J’ai fini de lire le journal. Je tourne les pages jusqu’à la dernière et je vois un pendentif en forme de cœur. Celui de Stéphanie. Je le sors et mon père le met autour de mon cou. Je sens le froid de l’or sur ma peau. Je l’ouvre exactement comme Stéphanie l’a ouvert, retraçant chaque spirale jusqu’à la fente sur le côté. Dedans je vois la photo d’Olivia à droite avec ses cheveux caramel, et à gauche, il y a une photo de Stéphanie. C’est la première fois que je la vois, mais immédiatement je vois qu’elle ressemble à notre mère, cheveux foncés et yeux très clairs.

 

- J’avais 19 ans quand j’ai eu Stéphanie, et ton père avait 20 ans. On était tellement jeunes. Nous étions dans notre mi- trentaine quand elle est décédée et quand tu es née, 8 mois après.

Tout de suite, elle pleure et quitte la salle à dîner. Mon père est là avec sa tête dans les mains.

- Pourquoi m’avez-vous caché un aussi gros secret? Demandais-je.

- C’est ce que Stéphanie voulait. Si nous te l’avions dit quand tu étais jeune, tu n’aurais peut-être pas compris son importance, répond mon père.

- Je comprends maintenant.

 

Mes parents ont évidemment été dévastés. Ils sont probablement comblés de joie que je sois en bonne santé. J’ai trouvé ma mère sur le plancher de sa chambre avec une boite à souliers pleine de photos. En pleurant de plus belle, elle contemple la même photo de Stéphanie que celle qui est dans mon pendentif.

Ne voulant pas la déranger, je prends mon manteau et je vais dehors. C’est le début de l’hiver, le vent chuchote des secrets aux branches dans les arbres. Demain c’est le 22 novembre, mon anniversaire. Je regarde droit devant moi, une arche de branches d’arbres me montre un chemin. Je joue avec le cœur d’or entre mes doigts. Le vent dans mes cheveux, je ne sais pas où je vais. Mais je sais que ma sœur prend soin de moi. Je ressens son amour. C’est comme le vent. Je ne sais pas d’où il vient, mais je sais qu’il est là.

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 - jeudi 14 novembre 2024