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Festival fransaskois 2024
Pour une solution à long terme

Pour une solution à long terme

Le CSF et le jugement de la Cour du banc de la reine

Le 19 août dernier, le juge Brian A. Barrington-Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan de payer la somme de 500 000 $ au Conseil scolaire fransaskois (CSF) qui réclamait 5,2 M $.

18 septembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (25451)/Commentaires ()/
Le CÉF bénéficie du programme Ordinateurs pour les écoles

Le CÉF bénéficie du programme Ordinateurs pour les écoles

Depuis cinq ans, le Conseil des écoles fransaskoises profite du programme national Ordinateurs pour les écoles (OPE). Créé en 1993 par Industrie Canada et les TelecomPioneers, ce programme a permis, à date, de donner plus de 1 100 000 ordinateurs et imprimantes provenant des administrations publiques et du secteur privé. 
18 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (29592)/Commentaires ()/
Immersion dans l’immersion

Immersion dans l’immersion

Entrevue avec Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon

C’est le temps de la rentrée et on a beaucoup parlé des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), mais il y a aussi les autres : les écoles d’immersion. Pour faire un point sur ce secteur, nous avons rencontré M. Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon.

18 septembre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (29212)/Commentaires ()/

Notre école

Depuis une semaine, les écoles ont repris leurs activités. Pour les jeunes Fransaskoises et Fransaskois, c’est maintenant une chose normale que d’aller dans une école fransaskoise. Mais il n’y a pas si longtemps, ce n’était pas la réalité.

11 septembre 2014/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (28018)/Commentaires ()/
Un enseignement de qualité malgré l’austérité

Un enseignement de qualité malgré l’austérité

Entrevue avec Donald Michaud,  le directeur de l’éducation par intérim au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (28724)/Commentaires ()/
L’optimisation des compétences et des ressources au service des élèves

L’optimisation des compétences et des ressources au service des élèves

Rencontre avec Dolorèse Nolette

Rencontre avec Dolorèse Nolette, directrice générale de l’éducation par intérim au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27304)/Commentaires ()/

Une nouvelle année pour le CÉF : Attendre de voir

Un consensus semble atteint par tous les interlocuteurs du CÉF qui prennent maintenant un certain recul après avoir exprimé leurs critiques et veulent laisser les personnes en charge le soin de travailler à l’amélioration de son fonctionnement.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27841)/Commentaires ()/
Quelle année scolaire pour les écoles du CÉF?

Quelle année scolaire pour les écoles du CÉF?

On se souvient d’un commentaire de Francis Potié, directeur général de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), à propos des coupures de Patrimoine canadien lors d’une table ronde à l’Institut français. « Tout ne va pas si mal. » Il me semble qu’il pourrait aussi bien s’appliquer à la « crise » qu’est en train de traverser le CÉF.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (30838)/Commentaires ()/

Une rentrée comme les autres

C’était l’effervescence au Pavillon secondaire des quatre vents (PSQV) de l’école Laval à Regina en cette matinée de rentrée, mardi 2 septembre.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25675)/Commentaires ()/

Pourquoi choisir l’école de la minorité?

La rentrée scolaire 2014 ne fera sans doute pas exception. Encore une fois, trop d’enfants de parents ayants droit ne seront pas inscrits à une école francophone. Une tendance qui met en péril l’avenir des communautés francophones en situation minoritaire.

11 septembre 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (23042)/Commentaires ()/
Catégories: 2014Éducation
Nomination à la direction des écoles Beau Soleil et ÉSCM à Gravelbourg

Nomination à la direction des écoles Beau Soleil et ÉSCM à Gravelbourg

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) annonce la nomination de Rosalie Lizée à titre de directrice de l'école Beau Soleil et de l'école secondaire Collège Mathieu (ÉSCM) à Gravelbourg.
4 septembre 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (27138)/Commentaires ()/
Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a dévoilé, le 18 août dernier, les détails de la restructuration de ses services éducatifs. Ces changements ont été apportés afin, selon le CÉF, de «mieux répondre aux nouveaux défis qui découlent des compressions budgétaires annoncées en juin 2014. [L]a réorganisation des services voués aux élèves permettra de favoriser la réussite des élèves et l’accompagnement des intervenants dans les écoles. »

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25992)/Commentaires ()/
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Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

La Cour octroie dix fois moins que réclamé

Le juge Barrington Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan, le 19 août, de payer la somme de 500 000 $ pour renflouer les coffres du Conseil scolaire fransaskois (CSF) pour l’année 2014-2015.

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (28191)/Commentaires ()/
La Résidence à l’ESCM de Gravelbourg est finalement fermée.

La Résidence à l’ESCM de Gravelbourg est finalement fermée.

Le début de la fin.

À entendre que le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a finalement fermé la résidence à l’École secondaire Collège Mathieu (ESCM) de Gravelbourg n’était pas une grande surprise pour moi. J’ai été le premier directeur académique de l’ESCM sous les auspices du CÉF. 

28 août 2014/Auteur: Doug Bell/Nombre de vues (21049)/Commentaires ()/

Tentative de conciliation entre les enseignants et le gouvernement

Après avoir été secouée par des remous internes ces derniers jours avec l’éviction de son président, Colin Keess, pour des  motifs encore flous, lors  d’un vote de non-confiance, la Fédération des enseig nants de la Saskatchewan (Saskatchewan Teachers’ Federation – STF) et  le gouvernement de la Saskatchewan se sont mis d’accord pour faire appel  à un conciliateur puisque  les négociations qu’ils  ont engagées pour la rédaction d’une nouvelle convention collective sont au point mort.

21 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (21994)/Commentaires ()/
Catégories: 2014Éducation
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« Une toute petite exagération de rien du tout »

Texte de Marie Hardouin

Auteur: Marie Hardouin/10 juillet 2014/Catégories: 2014, Mots d'ados

« Ô Grand Dryadalis! Raconte-nous une histoire! »


Les exclamations des petits elfes masquent le grincement de mes jointures usées alors que je prends place sur mon habituelle souche d’arbre, sous le grand chêne centenaire du village. M’appuyant sur ma canne, je prends une inspiration exagérée, feignant de m’apprêter à narrer un conte ; les elfes assis en cercle autour de moi se taisent aussitôt, leurs yeux fixés sur moi et leurs oreilles pointues écarquillées au maximum pour pouvoir saisir chaque syllabe de ma narration. 


Mes rides prononcées se plissent dans un petit sourire de satisfaction. Ceci est la meilleure partie d’être le doyen du village; l’heure de l’histoire. Le temps où chacun, les petits comme les grands, ne prête attention qu’à moi et à ma voix féerique qui les emporte tous dans un autre monde pendant quelques instants, un monde où je conte mes aventures de jeune elfe. Et ensuite, une fois le récit fini, je savoure le respect renouvelé qu’ils ont pour ma sagesse, mon expérience et ma bravoure grâce à mes talents de narrateur…


Je me racle la gorge bruyamment. Ça y est, c’est parti.


« Il était une fois, dans un village dissimulé au fin fond d’une forêt enchantée, un jeune elfe qui rêvait d’aventure. Son nom : Dryadalis. »


Mes talents de conteur entrent en action. Tous les elfes sont captivés par ma voix, même si celle-ci commence à devenir un peu rauque avec l’âge.


« Un beau matin, ce jeune Dryadalis fut brusquement réveillé d’un profond sommeil par un cri strident, semblable à un appel à l’aide; l’elfe sortit précipitamment de sa hutte pour tenter de trouver la provenance de cette clameur – »


« Pourquoi vous référez-vous toujours à la troisième personne en parlant de vous-même? » m’interrompt un jeune elfe.


« C’est plus… poétique… – et je vous prierai de ne plus m’interrompre. Où en étais-je? Ah, oui – »


«  Lorsque Dryadalis arriva à la place centrale du village, tous les elfes y étaient déjà rassemblés, aussi intrigués que lui. Les hurlements avaient en fait été émis par le chef du village et son épouse, qui venaient de s’apercevoir de la disparition de leur fils, Rubius. L’enfant s’était sûrement égaré en jouant dans la forêt cernant le village, et avait peut-être été surpris et capturé par un spécimen du Grand Peuple. »


« Le Grand Peuple! Oh non, le Grand Peuple! » S’écrie le même petit elfe insolent. Je le fais taire d’un regard foudroyant, et reprends :


« Évidemment, les villageois eurent cette même réaction à l’annonce du drame. Le Grand Peuple se composait de prédateurs redoutés, qui semaient la terreur dans notre civilisation depuis des siècles. Il n’y eut que Dryadalis qui garda son sang-froid. Celui-ci s’avança, torse gonflé, et se porta volontaire pour aller secourir le petit Rubius. Ignorant les murmures ahuris qui parcouraient les rangs des villageois, le jeune elfe posa vaillamment le pied sur le sol de la forêt tapi de mousse, et débuta sa route en direction de la périlleuse contrée du Grand Peuple.


Le voyage de Dryadalis s’annonçait prometteur; les rayons ambrés du soleil illuminaient une forêt verdoyante et grouillante de vie. Au sol sautillaient plusieurs crapauds visqueux, certains portant une petite couronne sur la tête; dans le ciel bleuté voltigeaient des phénix aux plumages flamboyants. 


Les pas de l’elfe le guidèrent dans une petite clairière, où une licorne était en train de brouter paisiblement de l’herbe émeraude. Sa crinière limpide, d’où émergeait une corne d’ivoire, couvrait son corps de nacre aux courbes parfaites. Oubliant momentanément sa quête, Dryadalis resta en état de rêve devant un animal avec autant de grâce.


Pourtant, une forme colossale et obscure rodait autour de l’équidé, son corps se fondant dans les ombres de la forêt; seules ses deux perles, reflétées par les rayons du soleil, étaient discernables. À pas feutrés, la bête s’approchait graduellement de sa proie. Un éclat de lumière réfléchit ses écailles de cuivre un court instant, assez pour que Dryadalis le reconnaisse; un dragon. »


« Mais, je pensais que les dragons étaient en voie d’extinction! », protesta l’elfe impertinent.


« Hum, bien sûr que non, qu’est-ce que tu en sais? », je réplique de justesse. « Bon, continuons... »


«  Dryadalis fut brusquement tiré de sa rêverie; il fallait à tout prix empêcher cette bête, l’incarnation du mal, de dévorer un animal aussi innocent. Le brave elfe se faufila entre la végétation dense jusqu’aux pattes du dragon, aussi larges que des troncs d’arbre. Puis, sans réfléchir, Dryadalis se mit à faire le plus de tapage possible, malgré sa petite taille. Il cria, frappa des mains et des pieds, jusqu’à ce que la licorne finisse par lever les yeux sur son prédateur. Affolée, elle hennit de terreur, et galopa hors de vue.


La ruse de Dryadalis avait peut-être réussi à épargner la licorne, mais elle avait également attiré toute l’attention du dragon sur lui. Furieuse d’avoir perdu sa proie, la bête monstrueuse se jeta sur l’elfe, battant frénétiquement des ailes. Pendant que sa langue fourchue crachait des flammes brûlantes dans tous les sens, le dragon émettait des cris glacials.


Ne perdant pas son calme, Dryadalis se roula sur le côté, fit quelques culbutes dans l’air, et parvint à s’esquiver de la clairière et du dragon sans brûlures pour reprendre son chemin. »


Les petits elfes soupirent collectivement d’admiration devant mes prouesses, au fur et à mesure que je les invente… hum, je veux dire, que je les raconte, bien sûr. 


« Après quelques heures de marche sans événements notables, le jeune aventurier finit par arriver à la bordure de la forêt. Devant lui se dressait une maisonnette isolée, énorme et imposante pour l’elfe. Était-ce l’endroit où Rubius était détenu prisonnier ? D’un pas hasardeux, Dryadalis s’aventura vers la demeure, les hautes herbes lui arrivant au-dessus de la tête en le protégeant des rayons torrides du soleil.


Dryadalis s’arrêta devant la porte d’entrée. De chaque côté se tenaient… deux grotesques imitations des voisins des elfes, les gnomes. Les statuettes, deux fois plus hautes que Dryadalis, étaient vêtues d’un chapeau rouge et de salopettes bleues ; leurs cheveux et barbes de neige tombaient en cascade autour de leurs visages, lesquels restaient figés en sourires diaboliques. Des nains de jardins, comme les appelait l’infâme Grand Peuple… Un frisson d’effroi et de dégoût picota le dos de l’elfe.


Sans crier gare, une puissante force s’écrasa contre Dryadalis, le renversant par terre. Habilement, l’elfe se remit sur pied, tous ses sens en alerte. La bête qui l’avait renversé était à quatre pattes juste en face de lui, sa langue pendante frôlant le sol et sa queue secouant vivement. L’animal lui lécha la joue ; il allait sûrement le dévorer. Dryadalis se roula sur le côté, esquivant ce qu’il pensait être les crocs féroces de la monstrueuse bête. Prestement, il se faufila dans l’espace de la porte d’entrée légèrement entrouverte, et la referma violemment derrière lui. S’appuyant contre celle-ci, il reprit son souffle. Des voix venant d’une pièce à sa droite attirèrent son attention; il se décida à s’y faufiler discrètement.


L’elfe fut ébloui par l’éclat d’une couleur qui éclatait dans tous les recoins de la pièce; le rose. Absolument tout était rose, des meubles, en passant par les coussins et les rideaux en allant jusqu’au tapis. Dans son centre, bien en évidence, était installée une petite table, sur laquelle était disposée une dînette complète, de différents tons de rose. Et de chaque côté de l’ensemble étaient placées quatre chaises, sur lesquelles étaient assis d’énormes oursons en peluche – roses, bien entendu – et … Rubius! Le pauvre petit était quasiment asphyxié par une robe de poupée bouffante et une perruque à bouclettes qui lui avaient sûrement été enfilées de force, coincé dans sa chaise haute.


‘Oh, regarde, petit elfe, un de tes camarades est venu te rejoindre!’ »


Au son de mon imitation de la voix aiguë d’un spécimen du Grand Peuple, le petit insolent laisse échapper un rire moqueur.


« Dernier avertissement », je déclare simplement. Il se tait aussitôt.


« Prêt à tout, les réflexes du guerrier prirent le dessus et il se mit en position de défense. Avec sa vision d’aigle, il put discerner un autre personnage dans la pièce dont la tenue intégralement rose se mêlait à la même couleur qui l’entourait. Ses pieds, qui faisaient à eux seuls deux fois la taille de l’elfe, étaient chaussés de ballerines noires. Ses mains, dont les griffes rappelaient celles du dragon, étaient ornées de bijoux roses. Et sa bouche, aux dents aussi acérées que des lames, était écarquillée dans un large sourire enfantin – le jeune aventurier ne se laissa pas berner pour autant ; sous ces  minces couches d’innocence se cachait certainement un être diabolique. Gardant ses yeux nivelés avec ceux de la ravisseuse, il sortit son glaive, et ordonna de la voix la plus ferme possible : ‘Relâchez Rubius!’


La petite échappa un rire sucré. ‘C’est qui, Rubius? Le petit elfe? Il est trop chou! Je l’ai tout simplement invité pour manger un petit goûter. Tu veux te joindre à nous?’


Manger un petit goûter? Dont le plat principal était des elfes, évidemment! Dryadalis fut sûr qu’elle était abominable et assoiffée de sang. Il continua de la fixer de son regard d’acier, pour lui faire comprendre qu’il ne plaisantait pas.


Le visage de porcelaine de la petite se crispa de préoccupation. ‘Oh, vous voulez vraiment partir? Eh bien –’ Elle fut interrompue par le bruit de lourds pas faisant craquer le couloir en dehors de la chambre. Les tasses et la théière roses se mirent à trembler violemment.


‘Mireille, où es-tu, chérie?’, tonna une voix qui donna la chair de poule au jeune elfe.


‘Dans ma chambre, papa!’, répondit-elle.


Papa? Cela voulait dire que c’était un adulte, un géant capable d’écraser Dryadalis et Rubius en un claquement de doigts, qui approchait! Le cœur du jeune héros se mit à battre à tout rompre dans sa poitrine.


Soudain, plusieurs choses se passèrent à la fois ; alors que le géant entrait dans la pièce, l’animal monstrueux, que Dryadalis avait eu le malheur de rencontrer dans le jardin, se faufila à plat ventre entre les pattes de son maître. Secouant la queue et pendouillant la langue, la bête se dirigeait tout droit vers l’impotent Rubius, évidemment pour le dévorer. 


Prenant son courage à deux mains, notre héros se lança la tête la première dans l’air et fit une culbute dans le vide pour atterrir sur le dos de l’animal. D’une main, il agrippa fermement le long pelage chocolat de la bête, et de l’autre, il attrapa au passage Rubius pour le faire asseoir en toute sécurité derrière lui sur sa monture. Puis, en tirant sur le côté gauche de la fourrure de l’animal, il réussit à faire virer celui-ci de côté, et à déguerpir de la chambre par la porte d’où ils étaient venus, sous les regards ébahis du père et de sa fille.


Leur monture continua sa course folle jusque dans le jardin, où, d’un sifflement, Dryadalis la fit arrêter docilement. Puis, les deux elfes poursuivirent leur route à pied jusqu’au village, où ils furent accueillis à bras ouverts.


Et voilà, mes jeunes elfes, comment moi, le grand Dryadalis, ai vaincu un des pires spécimens du Grand Peuple et son terrible allié, un animal redoutable, pour porter secours à notre bien-aimé chef Rubius Ier, qui était à cette époque un jeune enfant, grâce à mon grand dévouement, mon immense courage, et mon infinie sagesse. »


Bon, peut-être que là, j’en mettais un peu trop. Mais le résultat obtenu est celui que j’espérais; tous les petits visages sont en admiration complète devant moi, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte. Tous à part un certain Azur, un petit elfe apparemment moins naïf que les autres, qui fronçait les sourcils, vraisemblablement pas très convaincus par mon conte. 


« Ô Grand Dryadalis, » finit-il par dire. « Je suis confus ; vous venez d’affirmer que vous avez vous-même accompli toutes ces prouesses pour secourir le chef du village, qui est en fait mon propre grand-père. »


« C’est exact, » j’affirme prudemment, anxieux d’où tout ceci allait mener.


« Eh bien, par coïncidence, Pépé vient tout juste de me raconter cette histoire à la dernière lune; pourtant, dans sa version – »


Je toussote exagérément pour l’interrompre. Sur les visages admiratifs des petits elfes, je commence à déchiffrer un doute en ma sagesse, et surtout en ma franchise. Avant qu’ils me prennent tous pour un fraudeur, un menteur… avant que moi, le Grand Dryadalis, le roi des mots, le dieu des contes, me fasse démasquer par un petit je-sais-tout, et ce, pour une toute petite exagération de rien du tout, je rétorque : « Oui, hum, bon, les enfants… hem, il commence à se faire tard. Allez, tous au lit! »

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Marie Hardouin

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 - lundi 1 juillet 2024