L’artiste visuelle réginoise Anne Brochu Lambert propose depuis le 10 mars l’exposition Memories of the Sun à la Galerie d’art de Regina en binôme avec l’artiste manitobaine Sylvia Matas. Les œuvres de la Fransaskoise revisitent le voyage d’un inconnu grâce à la transformation d’anciennes photographies.

Le 15 mars, Anne Brochu Lambert a convié le public à une visite guidée en français pour présenter ses œuvres. Elle a ainsi abordé sa pratique à travers les œuvres et l’installation interactive qui composent Memories of the Sun. 

« Pourquoi fait-on de la photographie ? », a questionné d’emblée l’artiste visuelle, à quoi certains membres du public ont répondu que c’était pour garder les souvenirs.

L’exposition est divisée en deux parties. La première met en scène des dizaines de photographies qui ont été manipulées avec différentes techniques artistiques, tandis que la deuxième comporte une salle avec une projection interactive.

Des souvenirs déformés

« L’idée de ce projet m’est venue lorsque j’ai trouvé une pile de photographies, environ 200, abandonnées dans une vente de garage, explique Anne Brochu Lambert. Ce sont des photos anonymes, je ne sais pas qui les a prises, et dans un endroit que je ne connaissais pas. »

Ces photos ont piqué la curiosité de l’artiste : « C’est là que je me suis mise à me demander pourquoi on prend des photos, particulièrement en voyage. »

Dans son processus de création, la Réginoise a apporté des modifications à ces photographies avec des marqueurs, du graphite, de l’encre, de la peinture aérosol, des feuilles d’or et une touche d’interventions numériques.

Des œuvres lumineuses

Le titre de l’exposition, Memories of the Sun, souligne l’importance de la lumière pour créer des images en photographie, avançant que l’image remplace le souvenir.

« Le concept illustre le fait que la photographie capture le moment présent et que la mémoire change les choses avec le temps, ajoute la Fransaskoise. Souvent, on embellit les souvenirs. »

Les photographies ont été agrandies et imprimées, puis simplement accrochées au mur à l’aide de punaises, sans cadre et sans protection.

« Savez-vous pourquoi j’ai décidé de ne pas les encadrer ou mettre de la vitre par-dessus ? », a-t-elle demandé au public. Les subtilités de certains collages et ajouts ne pourraient être observées avec une protection selon elle : « La seule photographie que j’ai encadrée est celle au début de l’exposition, car je voulais mettre en valeur et souligner le travail du photographe anonyme. »

Une projection des œuvres photographiques prolonge l’exposition dans une salle adjacente. « Dans les années 1980, c’était bien chic de faire des soirées de projection de photos de voyage avec des diapositives et un projecteur », a-t-elle rappelé au public.

Crédits : Marie-Lou Bernatchez

Les visiteurs étaient appelés à se vêtir d’une tunique blanche cousue par l’artiste et à s’insérer dans les projections des paysages en se tenant devant le projecteur. « Les gens deviennent ainsi eux-mêmes les œuvres d’art », ponctue la créatrice.

L’exposition Memories of the Sun est présentée gratuitement au public à la Galerie d’art de Regina jusqu’au 30 avril 2023.