La loi peut-elle remédier à l’insécurité linguistique ?
Les jeunes et les langues officielles
La sénatrice Lucie Moncion et le sénateur René Cormier ont accueilli une délégation de jeunes au Sénat dans le cadre d’audiences visant à alimenter une réforme de la Loi sur les langues officielles.
Photo : Sénat du Canada
En direct du Sénat sur les réseaux sociaux, le 8 septembre, une douzaine de membres de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) ont fait état des réalités des langues officielles dans leur milieu. Le tour de table n’a pas apporté de nouvelles idées de réforme de la Loi sur les langues officielles (LLO). Mais il esquisse le portrait d’une jeunesse préoccupée par des questions d’identité et d’épanouissement.
« Une des choses qui m’a le plus impressionnée, c’est l’engagement incroyable de ces jeunes, a déclaré une des hôtes du Comité des langues officielles du Sénat, Lucie Moncion. Ils cherchent vraiment à faire rayonner leur francophonie et leur bilinguisme chez eux d’une manière inclusive.
« Le français est parlé de plusieurs façons partout au Canada, estime l’Ontarienne, même si ce n’est pas toujours un français correct. Ces jeunes vivent la même expérience que les anglophones du Québec avec leur langue première. »
Le Comité du Sénat a lancé un exercice pour moderniser le cadre législatif. Il tire de la rencontre trois grandes idées : un enseignement obligatoire dans les deux langues officielles dès l’entrée à l’école et partout au pays ; un financement équitable de l’enseignement en français (langues première et seconde) ; et des campagnes de promotion nationales sur les multiples avantages du bilinguisme.
La démarche du Sénat est indépendante de la révision statutaire et périodique de la LLO, explique Lucie Moncion. « Patrimoine canadien fait un certain niveau d’analyse et de recherche. Nous allons présenter un autre point de vue, un document complémentaire avec des recommandations au ministère. »
Le Comité sénatorial prévoit élaborer un total de cinq rapports préliminaires au cours de la prochaine année et un rapport final au printemps 2019. Le premier rapport est attendu cet automne et portera sur la jeunesse. La prochaine étape de ce volet aura lieu du 21 au 23 septembre à Charlottetown (IPÉ). Cinq sénateurs seront mobilisés pour une rencontre de jeunes acadiens et francophones de l’Atlantique.
La FJCF a tenu le 10 septembre son assemblée annuelle et adopté ses priorités stratégiques pour la prochaine année. Il est question de sécurité linguistique, de réconciliation avec les peuples autochtones, du bilinguisme de la capitale nationale, d’appui aux demandeurs d’asile et d’accès au postsecondaire en français.
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