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Actualité économique

Un potager hydroponique cultivé en classe

En collaboration avec l’école Boréale et le Centre culturel Royer à Ponteix, un projet novateur de jardinage pédagogique en intérieur a vu le jour en mars dernier avec du financement en partie issu du Fonds de développement économique francophone de l'Ouest. Une façon originale de rapprocher les élèves de la communauté sous le signe du jardinage urbain.

Salades, poivrons et herbes aromatiques se sont fait une place derrière les pupitres des élèves de l’école Boréale. La mise en place du système hydroponique a été rendue possible grâce à une collaboration avec Vireo, une entreprise québécoise spécialisée dans les potagers intérieurs.

L’idée a germé dans l’esprit de Walter Chizzini, agent de développement communautaire pour les Auvergnois de Ponteix, après avoir entendu parler de l’initiative de deux femmes autochtones du Nunavut qui ont installé un conteneur sur une colline, au milieu de la glace, afin de cultiver des légumes. « Je me suis dit que si elles l’avaient fait dans l’Arctique, pourquoi ne pas le faire ici à Ponteix ? », explique-t-il. 

Une pédagogie verte

Le partenariat avec l’école Boréale s’est fait dans l’optique de rapprocher l’enseignement en classe de la communauté locale. « Partageant les mêmes espaces, nous avons voulu créer une synergie pour impliquer les jeunes dans des activités qui font le lien entre les apprentissages dans les salles de classe et la vie communautaire », indique Amadou Touré, directeur de l’école. 

Avec ce projet de jardinage urbain, les élèves acquièrent les notions d’alimentation saine et biologique, et sont soutenus par des aînés de la communauté riches en conseils. Une véritable collaboration intergénérationnelle autour de l’agriculture et une transmission du savoir s’opèrent ainsi.

Shana Laurencelle, directrice marketing et artistique chez Vireo, explique le système hydroponique et ses vertus : « La culture hydroponique se fait sans manipulation de terreaux puisque c’est une culture qui se fait dans l’eau. Les plants bénéficient d’une irrigation constante qui est riche en nutriments et en oxygène, ce qui permet d’avoir des récoltes plus abondantes et avec une croissance plus rapide. Étant donné qu’il n’y a pas de terre, c’est moins salissant et il est beaucoup plus facile à intégrer dans différents milieux scolaires », détaille-t-elle.  

Consciente de l’effort nécessaire pour mener à bien un tel projet sur le long terme, l’entreprise s’est engagée à soutenir l’école pendant plusieurs années. « Le but de cet accompagnement est vraiment de créer un projet durable dans les écoles », explique Shana Laurencelle. Un enseignant de l’école assurera le suivi avec les enfants tout au long du projet.  

Une agriculture citoyenne 

L’installation de ce système a coûté 8 400 dollars, une dépense couverte grâce à du financement obtenu par l’école et à un partenariat avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) dont le but est « de développer le projet d’une école communautaire et citoyenne », souligne le directeur de l’établissement, Amadou Touré.

De son côté, Walter Chizzini veut promouvoir davantage les initiatives vertes dans sa région : « Le potager hydroponique s’insère dans un projet plus vaste. Nous sommes en train de travailler sur le développement d’une serre hydroponique extérieure, cinq fois plus grande, destinée à impliquer la communauté entière à une production de légumes biologiques étalée sur toute l’année, y compris l’hiver, avec la collaboration de stagiaires provenant de tout le pays », précise-t-il, passionné.

Le projet de serre extérieure, prévu pour le printemps 2022, est bien accueilli par les jeunes et les aînés de Ponteix selon l’agent communautaire : « L’enthousiasme est palpable.  Il s’agit d’une occasion formidable pour se rassembler, en toute sécurité, autour de pratiques ancestrales et ultramodernes, stimulantes et amusantes. »  

Même son de cloche chez l’entreprise Vireo : « Cette proximité avec le jardin crée une connexion plus forte avec la nature », mentionne la responsable marketing Shana Laurencelle. 

Enfin, le directeur de l’école Boréale voit lui aussi d’un bon œil ces idées novatrices : « Les jeunes sont tous préoccupés par une alimentation saine et un monde de plus en plus écologique. De tels projets permettent de revoir leur alimentation et de promouvoir une agriculture plus durable et plus près des réalités locales », note-t-il.  

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