Fonds l'Eau vive banniere
Close

Actualité économique

Andréanne Joly
/ Catégories: Société, Francophonie

Dualité linguistique : une promotion défaillante

Entretien avec le commissaire aux langues officielles

Raymond Théberge

Raymond Théberge

Le mandat du Commissariat aux langues officielles ne s’étend pas aux provinces. Cependant, dans son rapport publié le 9 mai, le commissaire Raymond Théberge n’a pas hésité à citer « des évènements alarmants » qui ont eu lieu dans la deuxième moitié de 2018 dans cinq provinces canadiennes.

En entrevue, le commissaire indique clairement qu’à ses yeux la Partie VII de la Loi sur les langues officielles, qui vise la promotion des langues officielles partout au Canada, doit être déployée en force.

D’ailleurs, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada a retenu, dans ce rapport annuel 2018-2019, ces propos du commissaire : « le leadership provincial a perdu de vue les principes constitutionnels qui sous-tendent les droits linguistiques ».

Francopresse : Vous citez dans votre rapport les évènements qui se sont déroulés en 2018 en Colombie-Britannique, au Manitoba, en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick. Quel lien voyez-vous entre le Commissariat, la Loi sur les langues officielles et ces évènements ?

Raymond Théberge : Les évènements qui se sont passé cette dernière année sont une érosion des droits linguistiques de ces communautés linguistiques en situation minoritaire. Comme défenseur des droits linguistiques, je suis d’avis que je dois prendre position et démontrer qu’on constate des reculs. Les provinces doivent quand même respecter certains droits constitutionnels.

Sans communautés fortes et solides, le concept de dualité n’a pas de vie. On doit s’assurer de l’épanouissement et du développement des communautés linguistiques en situation minoritaire, et tout ça fait partie de la partie VII de la Loi.

Francopresse : Établissez-vous un lien entre l’absence d’autorité centrale et le sérieux qu’on accorde aux langues officielles à travers le pays ?

R.T. : [Dans certains cas], ce que l’on voit, c’est une incompréhension de la dynamique de la dualité linguistique au Canada. De fait, il y a beaucoup d’ententes fédérales-provinciales où l’on a des transferts de fonds importants en éducation, en santé, en petite enfance pour appuyer le développement des communautés. C’est donc important que nos chefs politiques comprennent, qu’importe leur couleur politique.

Je pense qu’un des défis qu’on a depuis bon nombre d’années, c’est que lorsqu’on parle de francophonie, on se parle entre francophones, on n’atteint pas la majorité. On fait très peu de promotion de la dualité linguistique auprès de la majorité, ce qui fait en sorte qu’on est de moins en moins connus et de moins en moins visibles, d’une certaine façon.

Francopresse : En allant de l’avant avec une modernisation de la Loi et une autorité centrale pour en assurer la mise en œuvre, la promotion coulerait-elle de source ?

R.T. : Effectivement, il faut clairement identifier au sein de l’appareil fédéral qui est responsable des langues officielles et du volet promotion, qui est extrêmement important. Promouvoir la dualité me parait comme fondamental. Ça revient à nos institutions fédérales de faire ce genre de promotion, et il faut le faire auprès de la majorité. Une Loi modernisée serait un outil important pour faire la promotion de cette dualité pour s’assurer qu’elle vive dans un contexte canadien.


Les « évènements marquants »
cités dans le rapport :

Au Manitoba

  • « changement de statut du Bureau de l’éducation française au sein du ministère de l’Éducation »
  • « suppression de 11 postes de traducteurs à temps plein au Service de traduction du Manitoba »

Au Nouveau-Brunswick

  • « élection de trois députés d’un parti qui remet en question ouvertement la dualité linguistique en santé et en éducation »
  • réévaluation « du point d’entrée pour l’immersion précoce »

En Ontario

  • « décision d’abolir le Commissariat aux services en français »
  • « décision […] de retirer le financement de l’Université de l’Ontario français à Toronto »

En Colombie-Britannique

  • « rejet par la Cour fédérale de la demande de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique quant aux manquements allégués à la Loi en lien avec les prestations d’emploi et les mesures de soutien dans le cadre de l’entente fédérale-provinciale sur l’emploi »
Imprimer
24187

Andréanne JolyAndréanne Joly

Autres messages par Andréanne Joly
Contacter l'auteur

Comments are only visible to subscribers.

Contacter l'auteur

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CÉCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

La candidature gagnante du prix BRAVO bénévoles 2014 sera connue dans moins d’un mois!

Il reste moins d’un mois avant le grand dévoilement de la candidature gagnante, qui aura lieu le samedi 14 juin prochain à l’Hôtel Hilton Garden Inn, à Saskatoon. Un total de cinq candidatures sera présent lors du dévoilement de la candidature gagnante, qui remportera ainsi le Castor, cette sculpture spécialement créée pour l’occasion par l’artiste […]

Ouverture officielle du gîte Chez Nous Tea & Guest House à Zenon Park

C’est le vendredi 2 mai, à midi, que Mme Yvonne  Smelt procédait à l’ouverture officielle de son gîte du passant Chez Nous Tea & Guest House, situé au 720 rue Principale, à Zenon Park. En effet, Mme Smelt réalise un grand rêve, soit celui d’être son propre patron tout en offrant des services à des […]

Rapport financier vérifié au 31 mars 2014

Rapport vérifié au 31 mars 2014 from conseilcoopsk
RSS
Première4546474849505153
Conditions d'utilisationDéclaration de confidentialité© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top