Mais qu’est-ce qu’elles font toute la journée?
Dossier petite enfance - Mai 2014
La garderie, comme on dit... Que sait-on de ce lieu, de ce milieu dans lequel évoluent les tout-petits, de cette micro-société où ils passent souvent plus de temps que dans leur famille? Que sait-on du rôle et de la place qu’occupent les éducatrices dans la vie des enfants?
Gard’Amis est un centre éducatif francophone qui favorise le développement global de l’enfant, en offrant une programmation créative et stimulante dans un environnement sécuritaire et chaleureux. Ainsi se lit l’énoncé de mission qu’on retrouve sur le site Internet du Centre éducatif Gard’Amis.
Favoriser le développement global de l’enfant, ça veut dire lui offrir un programme qui favorise son plein épanouissement dans toutes les dimensions de sa personne, soit sur les plans cognitif, langagier, moteur, social, émotionnel.
Le rôle de l’éducatrice
Le programme éducatif met l’accent sur l’apprentissage actif. Il est axé sur les étapes vécues par l’enfant et l’éducatrice a pour rôle d’accompagner et de favoriser la réflexion de l’enfant. La programmation se décline au rythme des saisons. L’éducatrice a le mandat d’offrir une programmation créative et stimulante. Chaque mois a son thème, et l’éducatrice choisit ce qu’elle veut faire dans le cadre de ce thème en fonction de l’âge des enfants, de ce qu’ils aiment, de leur tempérament et de leur niveau de développement, ainsi que des objectifs à atteindre dans l’un ou l’autre des grands axes de développement : motricité fine ou globale, langage, développement socio-affectif, acquisition de connaissances.
Ce n’est pas toujours évident. Comme l’explique Cédric, conseiller pédagogique à la Gard’Amis, les défis sont nombreux. Par exemple, lorsque qu’un enfant est en difficulté, il faut d’abord essayer de comprendre pourquoi ça ne va pas, puis trouver des solutions individuelles. « Même si deux enfants ont le même problème, ils ne vont pas réagir de la même façon à une solution. C’est la richesse et le défi de ce que nous faisons. On travaille dans l’humain, avec des individus. Il n’y a pas de recette ».
Défis et recompenses
Être éducatrice est exigeant physiquement, intellectuellement, émotivement. Il faut être observatrice, patiente, créative, posséder un bagage pédagogique, savoir travailler en équipe, avoir le sens de l’organisation. Une bonne dose d’humour est recommandée. Il faut aussi savoir faire la part des choses, être capable de distinguer ce qu’on peut faire de ce qu’on voudrait faire. Et par dessus tout, il y a l’amour des enfants, de ce qu’on fait avec eux. Pour reprendre les mots d’une éducatrice, « il faut aimer les enfants. C’est au moins aussi important que la formation ».
Une éducatrice à qui nous avons demandé quel était son plus grand défi a répondu : « faire comprendre aux gens que je ne suis pas une gardienne. Quand je dis aux gens que je suis éducatrice en petite enfance, ils me disent souvent : « ça doit être le fun ta job, tout ce que tu fais c’est regarder les enfants toute la journée ». Cédric fait le même constat. « Ça on l’entend souvent. Pourtant, c’est tellement plus que ça. On réfléchit à l’enfant, à son développement. Il y a tellement de choses... aménagement de la salle, discussions pédagogiques entre éducatrices et souvent avec la directrice pour savoir ce qu’on fait, comment, pourquoi... ».
Profession exigeante donc, mais qui comporte son lot de récompenses, comme l’accueil que font les enfants à leur éducatrice le matin. Comme l’affirme une éducatrice, « ça fait du bien de voir que les enfants t’aiment, c’est vraiment quelque chose.. Comme le plaisir de constater à la fin de la journée ce qu’ils ont appris grâce à toi ».
Pour en savoir davantage sur la programmation du Centre éducatif Gard’Amis : www.gardamis.com
Journée type à la Gard'Amis
- - 7 h 15 à 9 h 30 : Accueil des enfants – activités de programmation – jeux libres
- - 9 h 30 à 10 h : Collation du matin
- - 10 h à 11 h 30 : Activités prévues à la programmation
- - 11 h 30 à 12 h : Dîner
- - 12 h à 12 h 30 : Préparation sieste – relaxation
- - 12 h 30 à 15 h : Sieste ( + temps de réveil dans une autre salle à partir de 14 h)
- - 15 h à 15 h 30 : Réveil des derniers enfants
- - 15 h 30 à 16 h : Collation du soir
- - 16 h à 18 h : Départ des enfants – activités de programmation – jeux libres
Les éducatrices et l’éducateur que nous avons rencontrées
Cynthia Boudreault
Photo : Michèle Fortin
Cynthia Boudreault
De mère en fille
Cynthia est une enfant de la Gard'Amis, qu'elle a fréquenté toute petite alors que sa mère y était éducatrice. Inscrite au programme d'éducation à la petite enfance offert par le Collège Mathieu, elle a la responsabilité d'un groupe de cinq enfants âgés de dix huit à trente mois. « J'adore les enfants. J'ai toujours rêvé de travailler ici. J'ai grandi ici. Je suis les traces de ma mère. »
Lise Gannon
Photo : Michèle Fortin
Lise Gannon
Je ne me vois pas faire autre chose
Originaire du Nouveau-Brunswick, Fransaskoise d'adoption depuis 15 ans, Lise est éducatrice à la Gard'Amis depuis quatre ans. Elle a la responsabilité d'un groupe de cinq enfants âgés de dix huit à trente mois, et elle poursuit sa formation en petite enfance. « Si quelqu'un m'avait dit qu'un jour je serais éducatrice en petite enfance, je ne l'aurais pas cru. Maintenant, je ne me vois pas faire autre chose ».
Rachida Ouhasna
Photo : Michèle Fortin
Rachida Ouhasna
Du Maroc à la Saskatchewan
Rachida est passée directement du Maroc à la Saskatchewan. Chocolatière de profession, c'est un peu par hasard qu'elle s'est retrouvée à la Gard'Amis où elle a débuté comme aide-éducatrice. Inscrite depuis l'automne dernier au programme d'éducation à la petite enfance offert par le Collège Mathieu, elle travaille maintenant comme éducatrice à la pouponnière. « Répondre aux besoins d'enfants de trois à dix-huit mois, c'est très exigeant. Mais quand on réussit à apaiser un bébé, on se sent récompensée ».
Cédric Delavaud, conseiller pédagogique à Gard'amis
Photo : Michèle Fortin
Cédric Delavaud : Un éducateur parmi les éducatrices
Cédric est un oiseau rare dans le monde de la petite enfance. En effet, on estime qu'au Canada, moins de 2% des éducatrices sont... des éducateurs. Lorsqu'on lui demande pourquoi il a choisi cette profession, il répond : « Moi ça a toujours été les enfants, depuis tout petit. Je me souviens quand j'étais à l'école, je voyais mon enseignante et je me disais, je veux être à sa place. Je veux faire ça ».
Et c'est « ça » qu'il fait. Français d'origine, Cédric a choisi d'étudier en Sciences de l'éducation, programme d'une durée de trois ans. Ses études terminées, il a tout de suite intégré un centre éducatif. Avant de venir en Saskatchewan, il a passé dix ans sur le terrain, dont cinq comme directeur d'un centre. À la Gard'Amis, il s'occupe d'enfants en garde scolaire et joue le rôle de conseiller pédagogique. En ce moment, il travaille, en collaboration avec les éducatrices, à la mise en place d'un système uniforme où l'on retrouve des activités qui soient attractives et qui favorisent en même temps le développement cognitif et socio-affectif.
Parce qu'il est un homme et que les modèles masculins sont rares dans le monde de la petite enfance, Cédric jouit souvent d'une relation privilégiée avec les enfants. Il déplore que les hommes soient si rares. « Quand j'étais directeur, j'essayais toujours d'avoir deux ou trois éducateurs dans l'équipe. Pas parce qu'ils travaillent mieux, mais parce qu'ils travaillent autrement. Les enfants sont les premiers bénéficiaires de cette complémentarité, de la présence de modèles féminins et masculins. »
Cédric est un homme heureux. « Quand j'me lève le matin, je ne vais pas travailler. Je viens prendre du plaisir avec les enfants qui sont là ». Et lorsqu'on lui demande ce qui lui fait plaisir à la fin d'une journée, il répond : « quand un parent vient chercher l'enfant et que celui-ci demande : est-ce que je peux rester plus longtemps »?
33611