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Actualité économique

La petite histoire du postsecondaire francophone en Saskatchewan

L’histoire du postsecondaire francophone en Saskatchewan ne date pas d’hier. Déjà en 1918, le Collège Mathieu de Gravelbourg offrait un programme d’études classiques. Les cours de lettres et de philosophie couronnés du baccalauréat ès art étaient offerts sous l'affiliation, d'abord avec l'Université Laval, puis avec l'Université d'Ottawa. À cela s'ajoutèrent deux cours d'une durée de trois ans, l’un en commerce et l’autre en agriculture. La crise économique des années 30 aura malheureusement raison de ces deux programmes.

En 1968, le campus de Regina de l’Université de la Saskatchewan (ce n’est qu’en 1974 que l’Université de Regina deviendra autonome) met sur pied le Centre d’études bilingues pour encadrer la formation universitaire en français dans la province. L’université commence à offrir des cours bilingues et en français et le Collège Mathieu abandonne sa formation postsecondaire.

En 1986, le Collège Mathieu met sur pied le Service fransaskois d’éducation aux adultes (SFEA) pour offrir diverses formations ponctuelles.

En février 1988, la Cour suprême rend son verdict dans la cause Mercure (la cause Caron des années 80) et reconnaît le statut officiel du français en Saskatchewan.  En avril de la même année, le gouvernement saskatchewannais de Grant Devine « corrige » la situation en présentant le projet de loi 2 qui confirme l’anglais comme seule langue officielle en Saskatchewan.

La nouvelle tombe mal dans un pays qui est déjà est en pleine tourmente constitutionnelle. Nous ne sommes alors qu’à 4 ans d’un référendum national sur l’Accord de Charlettetown qui doit décider de l’avenir constitutionnel du pays. Pour aider à faire passer la pilule, le gouvernement de Brian Mulroney ouvre les vannes et majore considérablement le financement des institutions et organismes fransaskois qui recevront 17 millions sur cinq ans de Patrimoine canadien. Une entente est signée avec le gouvernement provincial qui recevra 63 millions d’Ottawa pour appuyer le fait français en Saskatchewan.

Ce financement permet la création de l’Institut de formation linguistique, qui deviendra l’Institut français en 2003, et la construction d’un édifice sur le campus de l’Université de Regina. Les relations sont tendues entre les autorités universitaires et l’Association culturelle franco-canadienne de la Saskatchewan (ACFC) – l’ancêtre de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF). L’ACFC dénonce le manque d’influence de la communauté fransaskoise dans la gestion de la future institution et refuse de combler les postes réservés à la francophonie sur le comité pour la mise sur pied de l’Institut. L’université recrute alors deux anciens présidents de l’ACFC pour combler ces postes. Entre l’IFL et l’ACFC, les relations seront toujours distantes et polies.

En 2003-2004, une entente survient entre le Collège Mathieu et le Conseil scolaire fransaskois pour que ce dernier assure la programmation scolaire de l’institution. Le collège consacrera ses efforts à l’éducation postsecondaire de niveau collégial. Au cours des années, il développera des partenariats avec le Collège Éducacentre, la Cité collégiale, Northern Lights College, le Consortium national de formation en santé et le Saskatchewan Institute of Applied Science and Technology (SIAST) pour offrir divers programmes crédités.

C’est en 2003 également que l’Institut de formation linguistique devient l’Institut français avec un mandat redéfini. L’institution se concentre désormais sur l’enseignement et la recherche  et se donne pour mission de créer des liens avec la communauté. En 2005, l’Institut met sur pied le Centre canadien de recherche sur les francophonies en milieu minoritaire (CRFM) qui travaillera étroitement avec la communauté dans ses projets de recherche.

Au printemps 2013, un comité présidentiel de l’Université, sur lequel siègent trois représentants de la communauté fransaskoise, soumet un rapport contenant 35 recommandations pour donner un nouvel élan à l’Institut français. La communauté accepte l’ensemble de ces recommandations. Un groupe de travail reçoit le mandat de développer les termes de référence pour leur mise en œuvre.

En janvier 2014, un protocole d’entente est signé par le gouvernement de la Saskatchewan, l’Université de Regina, l’Université de la Saskatchewan, le Collège Mathieu et SIAST pour mettre en œuvre des programmes et des services d’éducation postsecondaires en français et les offrir aux étudiants francophones et aux autres étudiants qui souhaitent étudier en français.”

En mars 2015, les députés de l’Assemblée communautaire approuvent à l’unanimité les termes de référence provisoires pour l’avenir de la Cité universitaire francophone.

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Michèle Fortin(EV)Mychèle Fortin

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