Jacqueline Roy, première Fransaskoise à l’Assemblée législative
Lors des dernières élections provinciales, la néo-démocrate Jacqueline Roy a été élue députée à l’Assemblée législative de la Saskatchewan. La femme politique devient ainsi la toute première Fransaskoise à siéger à la tribune provinciale du pouvoir. Rencontre.
À l’issue des résultats marqués par la percée inattendue de votre parti, le NPD, quelles sont vos premières impressions ?
C’est un sentiment de fierté. Nous avons beaucoup accompli. Auparavant, nous avions seulement 14 sièges, nous avions moins de pouvoir pour faire des choses. Nous sommes très fiers de nous-mêmes, mais aussi de Carla Beck, notre leader.
Nous avons tous travaillé très, très fort. On a tous fait du porte-à-porte. C’est une équipe que j’admire beaucoup et que je soutiens qui est à l’écoute et recherche l’expertise de personnes de première ligne en éducation et en santé.
Vous avez gagné avec 50,7 % des voix dans votre circonscription de Regina Nord-Est. Que retenez-vous de cette victoire ?
Quand je frappais aux portes, j’ai réalisé que les préoccupations étaient les mêmes : le manque d’emphase sur la santé, le coût de la vie, l’inflation et le manque de respect pour le personnel en éducation et les élèves.
Ces préoccupations résonnent à travers toute la province. Même dans certains comtés ruraux où on n’a pas gagné de sièges, on a constaté plus d’ouverture envers notre parti.
On voit un vrai tournant dans les préoccupations des gens. Tout le monde le ressent dans la province.
Votre parti n’a malgré tout pas gagné. Pourquoi d’après vous ?
Il y a encore du travail à faire. Mais, passer de 14 à 27 députés dans une opposition politique, c’est quand même une victoire !
Ce qui nous importe, c’est de continuer à écouter les gens. On a perdu des sièges de très peu à Prince Albert et dans d’autres petites régions. On sait qu’il faut poursuivre cette écoute.
Sur quels dossiers allez-vous vous concentrer en tant que députée ?
Dans mes priorités, j’aimerais parler de l’éducation. Je suis enseignante depuis 16 ou 17 ans et je représente mes collègues de la Fédération des enseignants et enseignantes de la Saskatchewan depuis 10 ans.
Je veux vraiment travailler avec mon équipe sur cette thématique, mais aussi sur celle des affaires francophones. Je suis fransaskoise, je suis née à Regina et le français est ma langue maternelle.
On a conscience que la communauté fransaskoise n’a pas nécessairement eu les avances que l’on aurait voulu voir sous le Parti saskatchewanais. Notre équipe aimerait voir une meilleure représentation des écoles fransaskoises.
Pensez-vous pouvoir être une voix pour la fransaskoisie à l’Assemblée législative ?
Il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas le gouvernement, mais l’opposition. Mais on peut partager nos expériences. Ça aide d’avoir des personnes qui ont différentes perspectives à la table. Donc la réponse est oui !
Mettre de l’avant les défis auxquels la communauté francophone fait face, absolument. On me consulte déjà là-dessus, j’ai de très bonnes relations avec Carla Beck.
Pensez-vous qu’une femme pourrait devenir la première ministre de la Saskatchewan ou y a-t-il encore un plafond de verre ?
Je suis très fière de notre parti, nous avons presque la parité. Ça aussi il faut célébrer, mais il faut encore l’encourager. Les choses se sont beaucoup améliorées ces dernières années, mais il faut encourager les femmes à être vues dans la législature, même si elles ont des enfants.
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