AGA 2024 de la CPF
Close

Actualité économique

Dieu… Ça ne mène pas toujours où on pense (Extrait)

Dieu… Ça ne mène pas toujours où on pense (Extrait)

(…)

J’ai grandi à Ottawa, dans la lumière catholique et dorée des années cinquante. Petite, je ne doutais ni de moi, ni des autres, ni de Dieu. Avec qui je m’entretenais régulièrement. J’aimais bien les églises. Et les prêtres. Tous les samedis en me rendant à ma leçon de piano, je m’arrêtais à l’église pour jaser avec monsieur le curé. Dans la sacristie, nous pliions des bulletins paroissiaux, il me donnait des retailles d’hostie, je lui racontais ma vie.

Comment faisait-il pour m’endurer ? Je gazouillais sans arrêt. Et je posais des questions. « Mon cousin m’a montré son pénis. Est-ce que c’est un péché ? » « Je veux être un Père blanc d’Afrique mais mon père dit que c’est pas possible parce que je suis une fille. Pourquoi les filles peuvent pas être des Pères blancs d’Afrique ? » (J’ai appris beaucoup plus tard que ce prêtre dominicain avait défroqué. Aurais-je contribué à semer le doute ?)

Image
Église Saint-Jean-Baptiste Crédit: Mychèle Fortin

À l'aube d’un matin d’automne. J’ai sept ans. Je me réveille avec l’envie d’aller à la messe. Je m’habille, sors de la maison sans faire de bruit. Le jour se lève à peine. Les rues sont désertes. Je me rends à l’église que nous fréquentons, l’église Saint-Jean-Baptiste. Les portes sont barrées. Tant pis. Je me rends jusqu’à une autre église, luthérienne ou anglicane je ne sais plus, mais « anglaise » en tout cas. Ça n’a pour moi aucune importance. Mais les portes de celle-ci sont barrées, elles aussi. 

 

Déçue, je retourne lentement vers chez-moi. Une voiture de police s’arrête à ma hauteur. Le policier me demande gentiment ce que je fais là. Je lui réponds que je voulais aller à l’église, mais qu’elles sont toutes fermées. Il me demande où j’habite et propose de me raccompagner. Je dis « OK ».

 

La tête de mon père lorsqu’il ouvre la porte et me trouve en compagnie d’un agent de police. Peu après, celui-ci repart, perplexe mais rassuré. Tout aussi perplexe et visiblement secoué, mon père me demande ce que je veux pour déjeuner. Il n’avait pas eu le temps de se rendre compte que je n’étais pas dans mon lit.

 

Je ne sais plus ce que j’ai mangé. Mais pendant qu’il s’affairait, je me suis mise au piano, pour le rassurer.

 

Imprimer
5693

Mychèle FortinMychèle Fortin

Autres messages par Mychèle Fortin
Contacter l'auteur

Comments are only visible to subscribers.

Contacter l'auteur

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CÉCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

Les indicateurs économiques du second trimestre 2015 sont disponibles

Les indicateurs économiques pour le second trimestre de 2015 sont disponibles. Consultez-les et pour toute question, communiquez avec Sylvain Lejeune du bureau de Regina. Cet article Les...

Lancement du concours Capturez la Saskatchewan!

Vous avez hâte que l’été se pointe le bout du nez? Nous aussi! Pour s’encourager un peu, nous avons organisé un concours de photos. On souhaite que vous partagiez vos plus beaux clichés de la...

Lancement du concours Capturez la Saskatchewan!

Vous avez hâte que l’été se pointe le bout du nez? Nous aussi! Pour s’encourager un peu, nous avons organisé un concours de photos. On souhaite que vous partagiez vos plus beaux clichés de...
RSS
Première2829303133353637Dernière
Conditions d'utilisationDéclaration de confidentialité© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top