Fonds l'Eau vive banniere
Close

Actualité économique

Jean-Pierre Picard (EV)
/ Catégories: 2015, Éditorial

Conseil à un ami qui veut devenir Fransaskois

À ton arrivée dans cette terre d’accueil, au milieu des Prairies, tu découvres que ta langue y vit. Tu la reconnais mais elle n’est pas tout à fait la même. Comme une plante dans un milieu hostile, elle a développé des épines pour survivre. Les descendants de ceux qui ont assuré sa survie utilisent les mêmes mots que toi, mais ils parlent d’une autre réalité, une réalité qui demande un certain temps pour être bien comprise.

Tu es bien accueilli. Ta différence les fait parfois sourire, parfois sourciller, mais ils t’ouvrent toujours leur porte. Ils t’invitent à partager la récolte de leurs succès. Ils te font sentir chez toi dans ces écoles acquises au prix de longues années de lutte, dans ces lieux communautaires bâtis au fil des générations par des armées de bénévoles.

Peu importe l’endroit d’où tu viens, ils aiment t’écouter et se raconter.  Tu te sens si bien parmi eux que tu veux joindre cette famille. Et eux, accueillants, te prêtent leur nom : Fransaskois. Ce nom qu’ils ont hérité de leurs parents ou même de plus loin encore. Ce nom, qui existe parce qu’ils sont issus d’une longue lignée de résistants, ils sont prêts à le partager.

Je te comprends tellement de vouloir adopter ce nom empreint de fierté et de courage, mais réfléchis-y bien avant de le faire. On ne change pas d'identité comme on change de chemise. Si tu l’adoptes, accepteras-tu de ne plus être Acadien, Québécois, Sénégalais, Français...? Si un jour tu quittes pour un quelconque ailleurs, continueras-tu de te dire Fransaskois?

Je connais deux Fransaskois(e)s qui ont quitté la Saskatchewan depuis plus de quinze ans pour s’établir au Québec. Ils ne sont pas devenus autre chose. Je les laisse parler :

Moi je me sens Fransaskois, pas du tout Québécois. Zéro Québécois en fait. Même si je vis ici (au Québec) depuis 15 ans, je suis Fransaskois, c'est mon identité, c'est ce que je suis. C'est qui je suis.
Michel Marchildon, originaire de Zenon Park

 

« Je ne me sens pas Québécoise, même si je suis très bien ici et que j'adore le Québec et que je vais probablement y rester longtemps. Je suis Fransaskoise, mes racines sont là-bas et c'est comme ça que je m'identifie. »
Anique Granger, originaire de Saskatoon

Que tu sois ici depuis dix heures, dix jours ou dix ans, tu peux prendre le nom de Fransaskois. Mais c’est un nom qui demande fidélité.

Imprimer
18042

Jean-Pierre Picard (EV)Jean-Pierre Picard

Autres messages par Jean-Pierre Picard (EV)
Contacter l'auteur

Comments are only visible to subscribers.

Contacter l'auteur

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CÉCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

Zenon Park s’intéresse au projet Éco-Ouest

À la suite d’une demande auprès du CÉCS (Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan) par la municipalité de Zenon Park, une rencontre avec le comité du projet Éco-Ouest a été réalisée....

Un concours de photos qui se termine couronné de succès!

Et voilà! La troisième et dernière édition du concours de photos Capturez la Saskatchewan vient tout juste de tirer à sa fin! Grâce à ce concours qui s’est déroulé sur près d’une année complète,...

Coop de services et groupe d’achats pour le réseau fransaskois

Le 30 mars dernier était une journée riche en nouveaux projets pour le réseau associatif fransaskois. En effet, le CÉCS a convié les organismes du réseau à une rencontre visant la mise sur pied...
RSS
Première2021222325272829Dernière
Conditions d'utilisationDéclaration de confidentialité© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top