Cimetière : le tout premier single de Sylvie Walker
Sylvie Walker est de retour dans le monde de la musique en Saskatchewan. Entre son travail en tant qu’enseignante suppléante à Saskatoon, coordinatrice de la programmation scolaire avec le Conseil culturel fransaskois et animatrice des ateliers d’inclusion avec En toute fierté, la Fransaskoise a trouvé du temps pour se dédier à la musique cet automne. Résultat : son tout premier titre Cimetière, sorti le 4 octobre.
Comment vous sentez-vous après la sortie de cette chanson ?
C'est mon tout premier single officiel sur toutes les plateformes. D’abord, je suis très fière d'avoir fait tout ce travail avec Mario Lepage [du groupe Ponteix] en studio, puis le travail d'écriture.
C'est un peu comme une étape qui concrétise le début de ma réémergence dans la musique. C’est un peu scary mais d’une bonne façon !
L’année dernière, vous avez fait une installation d’art intitulée Queer ambulante avec le programme En toute fierté. Naviguez-vous entre art visuel et musique ?
Je ne m’identifierai jamais comme artiste visuelle. Ce que j’ai fait avec En toute fierté, c’était un travail d’alliée, une façon de mettre en lumière et de susciter de la discussion sur les thématiques qui existent dans la communauté LGBTQ+, surtout en français.
Le public peut-il s’attendre à d’autres chansons de votre part ?
Oui, un album est prévu pour février 2025 !
Comment définissez-vous votre style de musique ?
La pochette du premier titre de Sylvie Walker montre sa poupée douceigneur qui représente la thématique du catholicisme présente dans la chanson.
Crédit : Hannah Alex Photography
On dit que c’est du prairie folk. Mais j'ai lu une description vraiment parfaite dans un webzine culturel québécois : ils l’ont décrit comme une variation de folk qui rappelle vaguement le sadcore. Je trouve ça tout à fait correct !
Y a-t-il une histoire derrière Cimetière ?
Mes parents passent six mois de l'année au lac Katepwa dans la vallée Qu’Appelle, une place qui me tient beaucoup à cœur.
Le village de Lebret se trouve près de là et il y a un cimetière où j'aime beaucoup aller pour lire les noms et passer du temps. Un jour, j’étais dans le cimetière avec ma guitare et j'ai commencé à réfléchir à ce qui arrive après la mort et aux mythes qu’on se fait dire quand on est enfant catholique.
Et quelle histoire se cache derrière la photo que vous utilisez pour la pochette de ce titre ?
L’album reflète beaucoup mon expérience ayant grandi comme catholique dans les Prairies canadiennes.
On voit sur la photo que je tiens une poupée de Jésus. J’ai fabriqué cette poupée-là avec de la laine de polaire. C’est littéralement mon doux Seigneur !
Quelles paroles vous marquent particulièrement ?
Il y a deux lignes que j'aime beaucoup : Je me demande si c'est vrai qu'il y a des anges qui nous attendent / Quand la mort m'invitera dans son foyer, je vais entrer en souriant et même enlever mes souliers.
À quoi ressemble votre processus créatif pour composer une chanson ?
Mes chansons sont souvent inspirées d’une phrase que j'ai entendue à la radio, que j'ai lue dans un livre ou que quelqu'un a dite dans une conversation. Ensuite, je réfléchis à cette phrase et je vois où elle va m’amener.
Je suis pas mal une perfectionniste, alors ça me prend parfois des années à finir un texte. Je suis surprise d’avoir réussi à sortir le single !
Qu’avez-vous appris de votre collaboration avec Mario Lepage, un autre artiste fransaskois réputé pour sa musique ?
J’ai appris de Mario qu’une chanson peut exister sous plusieurs formes.
La chanson originale de Cimetière n'est pas la même version que celle qu’on a faite en démo. Et la démo n’est pas la même version que celle qui existe sur l'album. Et la chanson qui est enregistrée sur l'album n’est pas la même version que celle qu'on m’entend chanter en spectacle.
Mario m'a vraiment montré comment lâcher prise et que, parfois, l'appétit vient en mangeant. Le processus créatif n'est pas linéaire.
De quelle manière la communauté fransaskoise vous a-t-elle soutenue dans ce projet ?
Je suis une artiste signée avec Homestead Records, une toute nouvelle maison de disque fransaskoise, et aussi la première à exister. C’est complètement grâce à eux si l’album existe.
Il faut aussi mentionner le soutien émotionnel de mes amis, de ma famille et de mes collègues de travail. Ils me soutiennent à 1 000 %. Je me sens vraiment bien entourée.
1917