Le Grand Quiz, un jack pot pour la communauté ?
Finale du Grand Quiz 2015
Les jeunes gagnants, Alexis Warren et Geneviève Blais de Mgr de Laval et Réal Morin se sont disputés le titre de "Défi des champions".
Photo: Collège Mathieu (2015)
Tout d’abord, je voudrais souligner le travail du Collège Mathieu qui organise des activités qui encouragent l’utilisation de notre belle langue.
J’étais une fervente participante de la Grande Dictée à laquelle j’assistais en famille et où j’encourageais mes étudiants à aller aussi. J’aimais le côté rassembleur, inclusif de cet événement où tout le monde avait la chance de gagner, surtout à l’époque où on ne donnait que des prix de participation. Cela encourageait tout le monde à faire de son mieux, éventuellement même à copier sur son voisin dans une atmosphère détendue et conviviale. Toutes les communautés se rassemblaient et partageaient un bon moment.
Cette année, le Grand Quiz est arrivé. Dès l’annonce de son format, j’ai été consternée par les changements de ce concours. Le quiz ne s’adressait qu’à des enfants francophones de 5ième et 6ième années, excluant tous les autres jeunes de la communauté franco parlante. Pour les adultes, il m’a paru évident dès le départ que les épreuves s’adressaient à des francophones de souche et principalement à des enseignants. Mes craintes ont été confirmées samedi matin. J’ai écouté la diffusion en direct et toutes les questions de langue étaient incompréhensibles pour une personne qui n’enseigne pas. Combien de gens savent ce qu’est une phrase nominale ou verbale ? Ou que le verbe «demeurer» est un verbe attributif ?
Que dire des questions dites «culturelles» ? Chacun des commanditaires a eu sa question. J’ai trouvé la question sur les programmes offerts par l’Institut français particulièrement déplacée et incorrecte. De plus, l’information sur la tenue des éliminatoires à Regina est passée inaperçue et pourtant je suis une fervente auditrice de Radio Canada.
Samedi, j’ai entendu dire que ce concours était plus dynamique. Mais pour qui ? Pas pour les auditeurs qui n’entendaient pas la réponse des enfants; pas pour les participants qui n’ont pas tous eu la même chance de répondre; pas pour les deux enfants qui ont affronté un adulte en finale !
Cet événement n’était selon moi ni familial, ni inclusif, ni dynamique non plus. Je dirais que le Grand Quiz n’a pas été un jack pot et j’aimerais voir le Collège Mathieu repenser sa formule avant l’an prochain. Pourquoi ne pas consulter à nouveau la population, les jeunes, pour savoir ce qui attirerait une meilleure participation ?
Céline Magnon
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