L’Alliance des femmes de la francophonie canadienne, basée à Ottawa, encourage le leadership des femmes francophones des différentes régions du pays depuis maintenant 100 ans. Afin de célébrer ce prestigieux centenaire, une publication rendant hommage à cent femmes francophones, qui ont fait avancer la cause féministe au Canada depuis 1914, sera bientôt éditée. Et parmi elles, se trouve une figure bien connue de la fransaskoisie : Mme Françoise Sigur-Cloutier.

On connaît la femme impliquée dans la politique, les communications, la vie communautaire. Mais on connait moins la femme tout court. Pourquoi cette implication auprès des associations de femmes? « J’avais, comme beaucoup de femmes de ma génération, pris conscience du mouvement féministe dans les années 70. C’est grâce à l’analyse féministe – et ce que cela a changé dans la société – que j’ai réussi à sortir d’une relation où régnait la violence et que j’ai réussi à prendre ma vie en main, retourner aux études, trouver un boulot et prendre le contrôle de ma vie. »

Une fois qu’elle a pu prendre en main son propre destin, Françoise décide d’aider d’autres femmes à faire de même avec le leur. « J’ai continué à m’impliquer pour deux raisons : pour redonner ce qu’on m’avait donné, donner confiance à celles qui en avaient besoin, travailler à faire des changements de société (attitude vis-à-vis de la violence,  pouvoir avoir de vrais choix, pro-choix, importance de l’autonomie financière, etc...). Et aussi pour m’assurer de donner un bon exemple à mes enfants, mes deux filles et mon garçon. »

Elle a également beaucoup travaillé à la mise en place de deux fondations, afin de donner une certaine autonomie non seulement aux femmes, mais aussi aux groupes : « À ma grande déception, les gouvernements se sont bien organisés pour enlever aux groupes de femmes cette  capacité », nous dit-elle amèrement. Mais qu’à cela ne tienne, elle continue inlassablement à soutenir cette cause qui lui tient tant à cœur depuis plus de trente ans.

Félicitations Madame Sigur-Cloutier, à vous et aux 99 autres femmes qui continuez à parler et vous battre pour celles qui ne le peuvent pas...