Un budget qui fait mal
Hausse de la taxe provinciale et coupures de services en Saskatchewan
Les coupures aux bibliothèques publiques font réagir
La province ne versera plus d’argent aux bibliothèques de Saskatoon et Regina alors que les autres communautés voient l’apport provincial à leur budget coupé de moitié. Cette mesure a provoqué une mobilisation au sein de la population. Plus de 150 personnes sont descendues dans la rue à Regina pour dénoncer ces coupures. Le groupe Support Saskatchewan’s Public Libraries a été créé sur Facebook par la Fransaskoise Christine Freethy. En à peine 4 jours, plus de 3 400 personnes l’ont joint et une pétition circule afin d’amener le gouvernement à revoir sa décision.
Photo : Tria Donaldson
Dans son dernier budget, le gouvernement de la Saskatchewan a annoncé une série de coupures ou abolitions de services, une hausse d'un point de la taxe de vente provinciale et une baisse de 3,5 pour cent des salaires dans la fonction publique. Le gouvernement de centre droit du Parti saskatchewannais a indiqué qu'il devait prendre des mesures énergiques afin de juguler un déficit annuel de 1,3 milliard $ causé par la baisse des revenus dans le secteur des ressources naturelles - pétrole, gaz, potasse et uranium.
En plus de passer à 6,0 pour cent, la taxe de vente s'appliquera dorénavant à des produits et services qui en étaient jusqu'ici exemptés, comme les vêtements pour enfants, les rénovations domiciliaires et les repas au restaurant.
Le gouvernement a aussi annoncé la fermeture en mai de la Saskatchewan Transportation Company qui desservait 253 communautés - une économie de 17 millions $ par année. Dans les tribunes téléphoniques et dans les médias, de nombreux Saskatchewannais en milieu rural ont manifesté leur désarroi devant la perte de ce service de transport. Plusieurs personnes, surtout des personnes âgées, dépendent de la STC pour se rendre dans les centres urbains pour recevoir leurs traitements médicaux. Les urgences à Regina et Saskatoon reçoivent par ailleurs 12 millions $ de plus pour désengorger les listes d'attente.
Les frais d'inhumation ou d'incinération seront toujours couverts pour les citoyens à faibles revenus, mais ils devront payer de leur poche le salon funéraire et les funérailles. Les tarifs pour les soins de longue durée seront augmentés pour la moitié des résidants, ce qui devrait toucher environ 8 500 personnes.
Les institutions d'enseignement postsecondaire écopent d'une réduction de cinq pour cent de leur financement - une économie de 30 millions $. Le financement des commissions scolaires, quant à lui, subit une diminution de 1,2%, ce qui représente une diminution de 115 millions$ pour l’ensemble du réseau scolaire saskatchewannais (775 904$ pour le Conseil des écoles fransaskoises).
Le financement des bibliothèques de Regina et Saskatoon est éliminé, alors que celui de sept réseaux régionaux est coupé de moitié.
Le Main Street Saskatchewan Program pour la revitalisation des centres villes a été mis en veilleuse pour économiser 500 000$. Le programme Culture on the Go qui appuyait les tournées d’artistes de la province est aboli.
Les routes de la province seront encore plus cahoteuses puisque le budget pour l’entretien à été réduit de 28 millions$ pour être ramené à 110 millions$.
Certains commentateurs voient dans ces mesures d’austérité une stratégie pour faire accepter l’idée de vendre Sasktel. Un sondage en juin 2016 révélait que 39% des Saskatchewannais étaient favorables à la vente de la société d’État pour aider à équilibrer les finances de la province.
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