Jacques Désiré Hiack devient le nouveau directeur général de l’ACFR
Jacques Désiré Hiack est le nouveau directeur général de l’ACFR.
Crédit: Courtoisie
Le conseil d’administration de l’Association canadienne-française de Regina (ACFR) a annoncé la nomination de Jacques Désiré Hiack au poste de directeur général. Entré en fonction le 22 mars, le nouveau chef de file se dit prêt à défendre le patrimoine fransaskois et avancer avec optimisme par-delà les crises. Entretien.
Titulaire d’une maîtrise et d’un certificat en droit des affaires obtenus respectivement à l’Université de Yaoundé au Cameroun et à l’Université de Montréal au Québec, Jacques Désiré Hiack est arrivé au Québec en 2009 et à Regina en 2019.
Le Fransaskois d’adoption s’implique activement dans la vie communautaire de la province. Il a été coordonnateur à la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS) en 2020, organisme où il est toujours bénévole.
En outre, il est membre et bénévole à l’Association des juristes d’expression française (AJEFS), siège au conseil d’administration de l’Association des parents fransaskois (APF) et occupe le poste de président du Service d’accueil et d’inclusion francophone (SAIF-SK).
Entretien
Tout d’abord, comment avez-vous accueilli la nouvelle de votre embauche ?
C’était une émotion positive. De telles responsabilités nécessitent la confiance des gens. Ça témoigne de la confiance qu’on peut vous faire. Ce sont des responsabilités qui exigent beaucoup d’engagement. Il faut prendre ça au sérieux.
Que représente justement ce poste pour vous ?
L’objectif fondamental de l’ACFR est de faire rayonner le français, de faire vivre et épanouir les francophones de Regina. C’est un défi, mais c’est aussi un retour d’ascenseur : je souhaite rendre ce que j’ai reçu ou ce que mes enfants reçoivent, puisqu’ils sont élèves dans les écoles francophones. Tout ça, c’est le travail de la fransaskoisie.
Quelle est votre vision pour la fransaskoisie à Regina ?
Je veux pérenniser l’ouvrage, tout faire pour que ce patrimoine continue à exister. Et puis apporter des modifications ou rénovations qui permettraient à l’organisme de réunir un peu plus.
À ce propos, la communauté fransaskoise est traversée par de vives tensions ces derniers temps. Comment analysez-vous la situation ?
Dans toute famille, il y a des malentendus. Ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise. Il faut arriver à un consensus pour trouver un élan. Il y a des soubresauts comme dans une famille qui hérite d’un grand patrimoine. Tout le monde a pour objectif de faire prospérer ce patrimoine. Le problème est parfois la divergence d’opinions, la façon dont on va y arriver. Il faut voir le côté positif et s’attarder sur ce qui nous rassemble. Ça fait plus de 100 ans que les gens se battent pour avoir une vie en français. Sans ces visionnaires, on n’en serait pas là aujourd’hui. Il faut prendre cela en considération.
Votre prédécesseure Elma Bos a démissionné en décembre 2020 à cause d’un climat qui lui était devenu insupportable. Ressentez-vous une certaine appréhension ?
Je souhaite la rencontrer pour y voir un peu plus clair. Elle a fait un travail formidable. Mon attitude personnelle est toujours l’optimisme. Il faut de l’optimisme, de l’espérance et de l’amour pour la francophonie.
Selon vous, quels sont les plus gros défis qui vous attendent à l’ACFR ?
Il faut comprendre que, quelque temps avant mon arrivée, le conseil d’administration faisait presque tout. Je dois leur témoigner ma reconnaissance pour ce travail. Ensuite, il faut rassurer les partenaires communautaires et financiers. Enfin, il faut dire à la communauté que le travail est toujours vivant. Il faut se remettre sur les rails et faire avancer les choses.
L’ACFR est passée à deux doigts de changer de nom lors de sa dernière assemblée générale. Y êtes-vous favorable ?
Tout le monde a à cœur de sauvegarder le patrimoine francophone. Il y a les problèmes de fond et de forme. Je vais essayer de mieux comprendre le fondement de cette préoccupation à changer le nom. Quel est l’impact que cela aurait ? Le nom actuel empêche-t-il de relever les défis d’aujourd’hui ? La fransaskoisie est un patrimoine. L’histoire exige de ne pas oublier d’où elle est partie. Il faut toujours être reconnaissant des fondateurs.
Avez-vous un dernier mot à adresser à la communauté ?
Je remercie la communauté qui se bat et pour le travail qu’elle a déjà accompli. Je voudrais dire aussi qu’une société qui amène des contradictions est une société dynamique. Au Canada, nous sommes dans un environnement de diversité culturelle, raciale, de genre, littéraire, etc. C’est cette diversité qui enrichit le pays. La diversité d’opinions permet d’évoluer, mais il ne faut pas oublier les fondations qui nous rassemblent.
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Lucas Pilleri
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