Swing : halte intemporelle
En 1999, Swing lançait La chanson sacrée avec son hybride façonné entre les musiques traditionnelles et commerciales. Sur La vie comme ça et Tradarnac, les deux disques suivants, la proposition du duo franco-ontarien s'est affinée, mais elle s'est également essoufflée avec le temps. Il n'en demeure pas moins qu'il y a un public pour la pop du groupe, comme en témoigne le succès d'estime de Swing chez la jeunesse francophone hors Québec. Aujourd'hui, l'heure n'est pas aux bilans avec la parution de Le temps s'arrête, un nouveau maxi de cinq titres.
La démarche de Swing s'inscrit parmi les plates-bandes des musiques pop - peaufinée, nettoyée et prévisible. C'est propre, mais ça ne détonne pas parmi ce qui tourne à la radio commerciale. Rendons à Swing ce qui appartient à Swing; Le temps s'arrête est réglé au quart de tour. Toutefois, dans l'ensemble les cinq titres ne lèvent pas à l'écoute. La recette a déjà été entendue et elle risque fort bien de fonctionner de nouveau en spectacle, mais elle n'arrivera pas à transporter le groupe ailleurs.
À l'écrit, les textes allient maladresses et airs de déjà vu. Les introspections du duo n'ont rien d'authentique et ne permettent pas aux chansons de ressortir du lot. Entre deux chansons d'amour, le groupe parle d'intimidation sur Face à face, mais n'arrive pas à viser juste. Tant mieux si le propos rejoint les oreilles de son public cible, mais ce sujet a déjà été traité de manière plus incisive et convaincante. Même constat sur la pièce-titre où les images se heurtent aux banalités du refrain. L'interprétation de Louisiane de Ronald Bourgeois demeure efficace, mais sans plus.
Le public de Swing sera en terrain connu entre les intentions country américaines de À mes côtés et le calcul festif de la pièce-titre. Pour les autres, Le temps s'arrête ne change pas la donne. Au bout de l'écoute, l'auteur de ces lignes persiste et signe; et si Swing sortait de sa zone de confort pour se réinventer?
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