Parlez-vous québécois?
Avec ce nouveau récit imbu de fantaisie, j’entame une série de cinq articles sur les mots et les expressions franco-canadiens. Allons-y !
Les bébelles, jouets, pour la guignolée, collecte de bidous, argent, de nourriture et d’autres objets à Noël, sont arrivées icitte, ici, en titi, en quantité, en criant lapin, très vite, de mémère Lise au Québec.
Pour la moyenne des ours, la plupart des gens, ça fait un bout, c’est loin, de la Saskatchewan et je dois les apporter au centre communautaire dans mon char, voiture, pour l’événement chouette, agréable, qui aide tant de personnes dans le besoin.
Et ben fine à l’os, tout à fait gentille, et colleuse, câline envers ses parents, mémère Lise confectionne les mets franco-canadiens les plus savoureux. Sa gibelotte, ragoût de gibier, son pâté chinois, hachis parmentier, sa tarte à la farlouche, garnie de raisins secs et de mélasse et son pouding chômeur, gâteau à l’érable font venir l’eau à la bouche.
La cuisine de mémère est absolument tiguidou, en ordre parfait, sauf pour une champlure, robinet, qui fuit, à se faire réparer par un patenteux, bricoleur, plein de jarnigoine, débrouillardise, du quartier. Mais ça n’achale, agace, pantoute, pas du tout, mémère, jamais plaignarde, grognonne, qui dégêne, met à l’aise, tous ceux dont elle fait la connaissance.
Eh bien, allant à pied un soir à la brunante, crépuscule, souper chez des amis, je suis passée au dépanneur, petit magasin du coin, acheter des nananes, bonbons, et des toutous, petits animaux en peluche, à leurs enfants.
Et en chemin, j’ai observé depuis la galerie, véranda, de sa maison, un homme aux cheveux couettés, ébouriffés. Portant des barniques, lunettes, il s’abriait, se couvrait bien, pour se protéger du fret, froid, de l’hiver. Il était assis sur une berçante, fauteuil à bascule, qu’il avait faite à la mitaine, à la main, gossant, taillant au couteau, du bois avec lequel il créait des objets tellement imaginatifs.
Or, juste à ce moment-là, un garçon a retonti, est arrivé à l’improviste. Il portait des raquettes faites de babiches, lanières de peau, pour faire une promenade nocturne dans le parc enneigé avec sa blonde, petite amie. Hélas, le pauvre flô, ado, était peu jacasseux, bavard, jonglant, réfléchissant à ses mots, et donc on ne plaisantait pas comme d’habitude.
La dernière fois que je l’ai vu était en été, près de, la barboteuse, pataugeoire, de ses voisins où leurs enfants prenaient une saucette, petite baignade. Portant des gougounes, tongs, un short et une chemise à picots, pois, rouges, il mangeait une guédille, hot dog garni de salade et de mayonnaise, avec ses copains. Allant à bécique, à vélo, à la campagne, ils faisaient une activité enlevante, enthousiasmante, tous bien greyés, habillés, et pétant le feu, débordant d’énergie.
Asteur, maintenant, en hiver, le garçon aimait couler les longs fils de la tire d’érable sur la neige avec sa famille. Il faisait itou, aussi, des tours en cométique, traîneau tiré par des chiens, avec son père, un homme parlable, abordable, qui s’adonnait, s’entendait, très bien avec ses voisins, les aidant à enlever leurs bancs de neige, congères, et à déblayer leurs allées avec sa souffleuse, déneigeuse.
Jouant avec dynamisme d’une ruine-babines, harmonica, le père gagnait une poignée de piastres, dollars, lors de ses exécutions improvisées sur le trottoir, où, jamais débiné, décontenancé, il placotait, causait, avec les passants du grand barda, ménage du printemps, pour avoir une demeure toute propre après un long hivernement, période d’isolement en hiver.
À la prochaine chicane, au revoir.
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Bayla Pollick
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