En finir avec la désinformation
D’un site web novateur permettant de communiquer en quelques mots l’essentiel d’une information, d’une idée ou d’un sentiment, Twitter est devenu le réseau social de son nouveau propriétaire, Elon Musk.
Le milliardaire mégalomane s’est acheté, pour 44 milliards de dollars, ce puissant outil d’influence sociale. Il dit ainsi vouloir défendre la « liberté d’expression » tout en partageant des messages imprégnés d’idéologies d’extrême droite.
Twitter a-t-il perdu de son génie ?
L’intelligence initiale de Twitter a ouvert la voie à une démocratisation de l’information, ainsi qu’à de puissants canaux de communication et de mobilisation populaire.
Rappelons-nous que Twitter était la plateforme qui a facilité l’éclatement du Printemps arabe qui a mené à la chute d’une dictature en Égypte. C’est sur Twitter que les politiques ont commencé à s’exprimer régulièrement publiquement, et c’est aussi là où les gouvernements ont cherché à informer la population.
Enfin, c’est sur cette plateforme que les journalistes et leaders en tout genre ont développé des communautés d’intérêts et des réseaux d’information.
Mais Twitter est aujourd’hui souillé par les intérêts de l’homme le plus riche du monde, qui s’est accaparé l’un des plus importants pouvoirs, celui d’influencer l’opinion publique.
C’est d’ailleurs grâce à cette plateforme que le précédent président américain a pu accroître son influence et diffuser son venin contre ses adversaires et propager sa vision du monde.
Quand les outils d’information sont accaparés par des intérêts privés à des fins de profit et d’influence, nous pouvons douter de la qualité de l’information qui y est produite.
Regardons le cas de Fox News qui, pour garder son auditoire et générer des profits records, a laissé des mensonges sur le processus électoral américain se répéter sur ses ondes au détriment de l’intérêt public.
Le droit d’accès à l’information est crucial pour la démocratie et pour toute société qui souhaite protéger l’intégrité de ses institutions. L’accès à l’information véridique est au cœur de la défense du bien commun.
La privatisation des médias n’est pas chose nouvelle. Notre seul rempart contre la désinformation ou la mésinformation est d’avoir un cadre éthique et une indépendance journalistique pour identifier les sources fiables d’information factuelle et véridique.
Quand nous voyons comment des intérêts privés peuvent nuire à l’intérêt public, il semble important qu’une forme de validation internationale de la qualité de l’information s’organise.
Un consortium de grandes institutions journalistiques pourrait être établi, dont le mandat serait de valider et de protéger les organisations médiatiques respectant les normes journalistiques. Une appellation contrôlée pourrait être créée pour assurer aux auditeurs et lecteurs un accès à de l’information crédible.
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