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Danny Joncas (Francopresse)
/ Catégories: Économie

Le français, un atout de taille en affaires

Le RDÉE à Winnipeg

Le Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE) Canada a profité de la tenue de son assemblée générale annuelle à Winnipeg, à la mi-juin, pour organiser un colloque portant  sur la francophonie économique.

Se déroulant sous le thème « La francophonie économique de demain... Je m’engage! », le colloque en question réunissait des conférenciers et participants de partout au pays et d’ailleurs dans le monde.

Parmi ces conférenciers, on retrouvait entre autres Étienne Alingué, directeur de la Francophonie économique au sein de l’Organisation internationale de la francophonie, Gil Rémillard, président-fondateur du Forum économique international des Amériques, Mariette Mulaire, présidente-directrice générale du World Trade Centre Winnipeg, et Stéphane Dion, député à la Chambre des communes et porte-parole libéral en matière de langues officielles. Même le premier ministre du Manitoba, Greg Selinger, est venu s’adresser aux participants.

Au terme des trois journées de conférences, on retient entre autres qu’un peu comme on le répète depuis maintenant quelques années au sein de la francophonie canadienne, le développement futur et la vitalité des communautés francophones vivant en situation minoritaire passeront inévitablement par l’immigration. Mais surtout, les conférenciers ont insisté sur le fait que la langue française constitue une valeur ajoutée inestimable lorsqu’il est question d’affaires et d’économie, et ce, tant au Canada qu’à l’étranger.

« La maîtrise des deux langues est un incitatif important pour un employeur, car une personne qui parle deux langues en vaut deux », a résumé Ibrahima Diallo, un ancien doyen de l’Université de Saint-Boniface qui agit maintenant comme consul honoraire du Sénégal à Winnipeg. 

Faire passer le message

Statistiques à l’appui, le député Stéphane Dion, qui a été en quelque sorte le père fondateur du défunt Plan d’action pour les langues officielles, une initiative qui a précédé la Feuille de route pour la dualité linguistique des conservateurs, a pour sa part insisté sur l’importance de l’enseignement du français.

L’ex-ministre libéral a notamment dit s’inquiéter du fait que de 1996 à 2011, la proportion de jeunes francophones hors Québec pouvant soutenir une conversation dans les deux langues officielles est passée de 15,2 % à 11,2 %. Par ailleurs, de 1991 à 2011, le pourcentage de jeunes Canadiens vivant à l’extérieur du Québec et exposés à l’enseignement du français langue seconde est passé de 53,3 % à 44,0 %.

Pour Stéphane Dion, la maîtrise de la langue française comporte son lot d’avantages, un aspect sur lequel il est primordial d’insister.

« Le français exerce plus d’attrait sur les Canadiens anglophones que toute autre langue parce qu’il s’agit d’une langue internationale. Le français est un atout pour tous les Canadiens, y compris ceux qui ne le parlent pas », a-t-il plaidé.

Quant au RDÉE Canada, l’organisme compte tirer profit de ces trois journées pour mettre en place des mesures qui permettront notamment de favoriser l’immigration économique et l’intégration des nouveaux arrivants sur le marché du travail.

« Depuis quelques années, nos communautés font face à des contraintes. Ces contraintes sont certes différentes selon les provinces et territoires, mais elles sont néanmoins bien présentes », estime le président du RDÉE Canada, Denis Laframboise, citant en exemple le déclin démographique, l’absence de relève entrepreneuriale, l’exode des jeunes et les barrières interprovinciales.

« Il nous a donc semblé opportun de faire un pas plus loin encore, tous ensemble, pour faire le point sur nos analyses respectives, pour explorer de nouvelles avenues et pour prendre des mesures concertées », enchaîne Denis Laframboise au sujet de la tenue du colloque.

Malgré la bonne volonté des diverses parties impliquées, le président du RDÉE Canada est cependant conscient du fait qu’il ne s’agit pas là d’une mince tâche et que tous les intervenants devront mettre l’épaule à la roue afin que la francophonie économique gagne du terrain. 

« Nous allons devoir nous serrer les coudes et poursuivre nos efforts en bâtissant des ponts entre les entrepreneurs et la main-d’oeuvre, les entrepreneurs entre eux, les communautés et les décideurs politiques et ainsi continuer à faire valoir les avantages pour notre pays de prospérer économiquement dans les deux langues », conclut Denis Laframboise.


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