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Michel Vézina

La venue des réfugiés syriens

Il y a de cela très très longtemps (je n’essaierai pas de mettre le nombre d’années de façon scientifique), deux groupes d’humanoïdes entrèrent en contact en Europe. D’un côté, il y avait les Néandertaliens qui étaient arrivés de longue date dans cette partie du monde ; de l’autre, un autre type d’humain, mais très proche du Néandertaliens, l’Homo sapiens (notre groupe) qui venait à peine d’arriver dans la même zone. Il y a dû y avoir un choc lorsque des individus des deux groupes sont arrivés face à face. On ne sait rien de ce qui s’est passé à l’époque : est-ce qu’on s’est battu? Est-ce qu’on a fraternisé? On a certainement dû se regarder avec curiosité. Pourquoi ces deux groupes ont-ils migré vers l’Europe? Guerre, famine, changements climatiques, mouvance, exploration? On ne le sait pas…! 

Des chercheurs ont découvert des vestiges de toutes sortes des deux groupes. On y a vu parfois des ressemblances. Plus on avance, plus on se pose des questions. Chose certaine, les Néandertaliens ont disparu par la suite. Selon certaines études, nous aurions, comme humains contemporains, un petit pourcentage d’ADN néandertalien. Mais on est encore à l’aurore des recherches tous azimuts sur nos liens homo sapiens-néandertaliens. SI je vous parle de cette rencontre, c’est que l’immigration et la rencontre entre deux groupes n’est rien de nouveau.

Mes ancêtres français ont quitté la France pour s’établir en Nouvelle-France en 1659. Dans l’arbre généalogique européen, on a découvert qu’une bonne partie de mes ancêtres ont vécu à l’époque des guerres entre protestants et catholiques en France. Les guerres et les massacres se succédaient. La pire situation qu’ils ont probablement connue a été le siège de la ville de La Rochelle par les forces françaises catholiques qui a conduit à la mort d’une très grande partie de la population de la ville. L’Amérique constituait la possibilité d’une nouvelle vie, de meilleures opportunités pour la famille, d’avoir des terres, de pouvoir manger à leur faim malgré les défis que cela constituerait.

Quand j’étais jeune et que j’étais au primaire, la région de la ville de Québec d’où je viens a été le point d’entrée dans la vallée du St-Laurent des Hongrois qui fuyaient la répression soviétique de 1956. Quelques-uns se sont établis dans la région de Québec. Au début, ils ne parlaient pas beaucoup le français mais ils l’ont appris et ont obtenu des emplois, élevé leur famille, leurs enfants ont marié des Québécois.

En Saskatchewan, dans la communauté fransaskoise, il y a eu l’accueil de Polonais dans la région de Zenon Park. Monseigneur Ulinsky, alors curé de Zenon Park, a joué un rôle clé dans l’accueil de ces populations. À Gravelbourg, il y a eu des Vietnamiens et des Laotiens qui s’y sont établis. Ce ne sont que quelques exemples. Il y en a eu d’autres.

Dans les prochaines semaines, le Canada recevra des Syriens qui fuient la guerre qui se déroule dans leur pays, pris entre les terroristes d’un bord, les milices anti-gouvernementales de l'autre bord, sans compter les ripostes du gouvernement et les bombardements des Russes, des Américains et autres coalisés. Ces gens ont besoin d’accueil et comme plusieurs ont le français comme langue, ils pourraient constituer un apport intéressant dans le flux migratoire sur lequel compte les francophones canadiens pour accroître leur démographie.

Plusieurs personnes craignent que des terroristes s’infiltrent parmi les réfugiés qui seront accueillis par le Canada. C’est possible mais on ne peut jamais être certain à 100 %. Qui vous garantit que vous n’aurez pas un accident d’auto? Pourtant vous êtes assuré ! Il faut aller au-delà de la crainte et se montrer ouvert à ces personnes qui vont venir ici et contribuer rapidement à l’évolution de notre pays. Ils seront nos voisins, nos amis, nos concitoyens. Alors bienvenue chez nous, vous pouvez compter sur nous Canadiens.

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