Un timbre du Vatican commémore le 300e anniversaire de la mort de Gian Lorenzo Bernini,
Au moment où je faisais ma recherche sur les sites du patrimoine mondial de l’Unesco parus sur 5 timbres canadiens, j’ai reçu une lettre d’un philatéliste d’Espagne avec 85 timbres du Vatican. J’en ai mis un de côté. Le sujet de ce timbre fait suite au thème sur le patrimoine mondial. Le timbre a été émis en 1980, pour commémorer le 300e anniversaire de la mort de Gian Lorenzo Bernini, un architecte, un sculpteur, un peintre, un poète, et plus encore. On ne disait pas de lui : « Jack of all trades and master of none ». Il était un génie absolu dans tous les domaines.
Le fait que j’ai mentionné la réception de timbres du Vatican vous met sans doute la puce à l’oreille et vous reconnaissez que le Vatican est le site du patrimoine mondial le plus populaire de l’Italie. Les timbres de Bernini émis par Poste vaticane commémorent une douzaine d’architectes qui ont créé Saint Pierre de Rome tel que nous le connaissons aujourd’hui. Les 4 timbres sont semblables : personnage bleu et médaillon doré. Les 4 médaillons illustrent quatre œuvres de Bernini. Les valeurs faciales sont 80, 170, 250 et 350 lires.
Voici un principe qui motivait Bernini : « Un bon architecte combine le beau et le nécessaire mais le meilleur architecte est celui qui converti la nécessité et les défauts en beauté... »
Bernini n’avait que 21 ans quand Urbain VIII, un pape friand à l’excès d’art et de culture, lui a confié la création d’un baldaquin pour le maître autel de Saint Pierre. Le baldaquin est supporté par quatre colonnes en spirales de bronze surmontées d’anges qui supportent le baldaquin. Le décor est fantastique mais la méthode utilisée pour le réaliser dépasse toute imagination.
Bernini est le créateur de la Cathedra Petri, c’est-à-dire le trône de Pierre. C’est un fauteuil de chêne supporté par du marbre et du bronze plaqué d’or. On y trouve encore du jaspe rouge, du marbre sicilien noir et du verre. Des statues sculptées de docteurs et de pères de l’Église l’encercle. L’éclairage de la Cathedra était un problème majeur. N’oublions pas que l’électricité n’était pas encore apprivoisée par Edison.
La comtesse Matilde de Canossa était une catholique exemplaire. Elle prodiguait abondamment de sa fortune pour bâtir des cathédrales, des monastères ou des hôpitaux. À sa mort, elle avait tout légué à l’Église. Elle avait aussi encouragé les extravagances artistiques d’Urbain VIII, pape de 1623 à 1644. Bernini, le sculpteur a été mandaté pour produire un monument funéraire sur la tombe de la comtesse.
Bernini a aussi sculpté et moulé les quatre colonnes aux coins des transepts de St-Pierre. Il a fait une niche contenant une statue sculptée dans chacune des colonnes. L’église est immense; les colonnes sont immenses; les niches sont immenses; les statues sont proportionnelles. Celles de St Longin, le soldat romain qui a transpercé le côté du Christ crucifié mesure 15 pieds. Il est d’un tel réalisme, qu’on dirait qu’il prendra un autre pas et sautera en bas de sa niche.
La colonnade de la Place St-Pierre est une autre œuvre de Bernini. C’est une double colonnade arquée comme deux bras immenses pour embrasser tous les peuples de l’univers dans le giron de l’Église.
Urbain VIII voulait communiquer dans ses exigences architecturales et artistiques exagérées des messages précis. Le génie de Bernini a réussi à les imprimer avec beaucoup de subtilité dans le marbre et le bronze.
La liste des œuvres énumérées ci-dessus est très incomplète et ne s’applique qu’aux œuvres de St-Pierre de Rome. Cette chronique m’accorde de l’espace pour 700 mots. Il me faudrait 700 pages pour rendre justice à Bernini
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