Nouveau système d'abonnement Fonds l'Eau vive banniere
Close
Liberté, que de bêtises on profère en ton nom
Mychèle Fortin

Liberté, que de bêtises on profère en ton nom

Pas besoin d'être une sommité en géopolitique pour constater que ça ne va pas bien. En tête du palmarès des cauchemars, l'Ukraine, contre laquelle la Russie de Poutine a lancé une offensive militaire. Suivent l'Afghanistan des talibans dont on ne parle presque plus, où d'anciens collaborateurs craignent pour leur vie, où femmes et filles ne sont plus que des ombres, la Syrie, l'Irak...

Et puis, il y a ces démocraties autoritaires dont les médias parlent à peine tellement on s'y est habitué : la Turquie, la Hongrie, la Pologne, le Nicaragua, pour ne nommer que celles-là.

Selon l’organisation à but non lucratif Freedom House, la démocratie est en recul dans le monde. Des démocraties tombent, ou choisissent de tomber, entre les mains d'autocrates qui ne respectent ni la démocratie ni ses institutions, prêts à absolument tout pour s’accrocher au pouvoir. Il s'en faudrait de peu pour que nos voisins états-uniens dérapent. L'extrême droite a le vent dans les voiles, et ce vent souffle jusque chez nous.

Les convois de quoi ?

C'est quoi, ces « convois de la liberté » qui ont convergé à Ottawa et ailleurs ? Quel est le lien entre leur message et la liberté? « Les vaccins sont inutiles, les mesures sanitaires nous poussent encore plus vers la tyrannie ». La tyrannie ? Ici ? C'est quoi, ces discours à saveur nationale-populiste assaisonnés aux théories conspirationnistes?

Bien sûr, l'opposition aux mesures sanitaires n'était qu'un prétexte. Ce qu'on visait, ce que les leaders visaient en tout cas, ce n'était rien de moins que la déstabilisation de la démocratie canadienne. On appelle ça de la sédition. 

Vous l'aurez deviné, je suis tannée. Tannée de ces appels à la « liberté », contre la « dictature ». De quelle liberté parle-t-on? La liberté de paralyser une ville pendant trois semaines et d’empêcher les gens de dormir? 

La liberté de bloquer des ponts et d'empêcher l'immense majorité des camionneurs de faire leur boulot ? La liberté de tenir des propos racistes, d'afficher des symboles nazis, des drapeaux confédérés, de proférer des menaces envers des élus ?

On vit sous un régime tellement tyrannique que notre tyran de premier ministre a mis un temps fou à réagir pour déloger les camions, les barboteuses et les BBQ installés devant le siège de l’État. À Moscou, cette manifestation n’aurait pas duré 24 heures.

C'est au nom de la liberté que des manifestants ont placé des enfants entre eux et les policiers ? Au nom de la liberté que certains de nos politiciens sont allés faire amis-amis avec ces fauteurs de trouble dont plusieurs sont armés et dangereux ? 

Et pendant ce temps-là s'élèvent des voix trumpistes pour dire que les États-Unis devraient accorder l'asile à d'innocents manifestants canadiens persécutés par leur propre gouvernement. Je suis vraiment tannée.

Ce n’est qu'un début

Les camions sont partis. J'aimerais croire que nous sommes à la fin de quelque chose. Mais je ne le pense pas. Les « combattants de la liberté » ont eu leurs heures de gloire. Je crains qu'ils n'en veuillent d'autres. Je crains qu'ils ne récoltent de plus en plus d'appuis. Je crains que le score de Maxime Bernier ne grimpe aux prochaines élections.

Les plus âgés d’entre nous et autres cinéphiles se rappellent peut-être le film Cabaret qui a valu à Liza Minnelli un Oscar ô combien mérité.

Il y a dans ce film une scène qui m'avait fort impressionnée. Sur la jolie terrasse d'un restaurant champêtre dans une Allemagne des années trente, quelques jeunesses hitlériennes entonnent, fort joliment, une chanson qui promet un avenir glorieux. Tomorrow belongs to me...

Peu à peu, les convives se lèvent, entonnent le refrain, le bras droit bien tendu et la flamme patriotique dans le regard. En retrait, un vieux monsieur hoche la tête avec un air d'infinie tristesse. Je repense à cette scène ces jours-ci. Je me sens comme ce vieux monsieur.

Pendant ce temps, le géant chinois observe ce qui se passe en Ukraine. Si l’OTAN réagit avec mollesse, il se dira peut-être : pourquoi pas Taïwan ?

Imprimer
6670

Mychèle FortinMychèle Fortin

Autres messages par Mychèle Fortin
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

Poste à combler : Conseiller/Conseillère en développement économique (CDE)

Le Conseil Économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un Conseiller/Conseillère en développement économique (CDE).   Exigences : Avoir un diplôme en administration des affaires (ou l’équivalent) et/ou avoir acquis une expérience en développement économique communautaire et /ou en développement d’entreprise; Expérience et/ou connaissance du processus de développement économique communautaire; Avoir une bonne...

Postes à combler pour le RIF-SK

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan est à la recherche de candidats pour combler deux postes au sein du Réseau en immigration francophone de la Saskatchewan (RIF-SK). Adjoint(e) administratif(ive) – RIF-SK Coordination provinciale – RIF-SK Lieu de travail : Regina, Saskatchewan Entrée en fonction : le plus tôt possible Seules les personnes sélectionnées pour une entrevue seront contactées. Merci de faire parvenir votre...

Poste en communications/marketing à combler

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’une personne pour combler le poste de Coordination – Communication / Marketing Exigences : Avoir un diplôme en communication ou marketing et/ou avoir acquis une expérience en communication et/ou marketing relative aux fonctions du poste; Maîtrise bien le français et l’anglais (parlé et écrit); Trois à cinq années d’expérience en communication...
RSS
Première1314151618202122Dernière

Actualité économique

Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie

Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie

Grâce aux financements du Fonds de développement économique francophone des Prairies (FDÉFP), trois organismes fransaskois peuvent concrétiser...
5876
La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan

La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan

L'ambassadeur de Belgique au Canada, Patrick Van Gheel, a effectué une visite officielle en Saskatchewan du 24 au 27 octobre afin de...
7251
Le CÉCS dresse le portrait des régions Le CÉCS dresse le portrait des régions

Le CÉCS dresse le portrait des régions

Disponibles sur le site du Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) depuis la mi-juin, six rapports statistiques offrent un...
6506
Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire

Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire

Depuis le 3 août, une nouvelle application, Too good to go, permet aux habitants de Regina et de Saskatoon de réduire leur gaspillage alimentaire....
6611
RSS
12345678910Dernière
Conditions d'utilisationDéclaration de confidentialité© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top