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Nouvelles du CÉCS

Nos prélèvements d'eau excèdent la capacité de renouvellement

Pertes sèches

Auteur: Arthur Béague/31 mars 2019/Catégories: 2019, Agriculture et environnement, Chronique environnement

Robinet

Photo : Unsplash/Imani
Nous nous étions quittés sur des notes peu réjouissantes de feux de forêts, de sécheresses intensives et de maisons qui s’effondrent. Alors à quelle sauce allons-nous être mangés ?

La principale cause du réchauffement climatique résulte dans la montée des températures et par conséquent dans l’élévation du niveau des océans. L’Arctique a vu sa superficie réduire de 20 % en 30 ans et cela a des répercussions directes sur la montée des eaux.

Cette augmentation est visible et quantifiable : 3,3 mm/an pour les 20 dernières années. Ce taux est appelé à s’accroitre à mesure que les émissions se poursuivent, jusqu’à plus d’un mètre en 2100. C’est fini les lunes de miel aux Maldives ou sur une des îles paradisiaques du Pacifique ! Notre position pourrait sembler stratégique ici en Saskatchewan. 17 heures d’un côté et 36 heures de l’autre de la moindre source d’eau de mer ; d’ici que le Bessborough soit les pieds dans l’eau, nous ne serons plus de ce monde.

Même si nous sommes en plein réchauffement climatique, le terme dérèglement parait plus approprié et il n’y a qu’à lire les articles de journaux pour le comprendre : «  Un des mois les plus froids de l’histoire » a titré Radio Canada, « La France a battu le record de l’après-midi le plus chaud en février » annonce Le Monde, « Istanbul sous la neige » rapporte Euronews. Mon coiffeur avait donc raison : il n’y a plus de saison !

Le dérèglement climatique engendre une amplification des phénomènes météorologiques extrêmes. Le cycle de l’eau s’emballe et l’eau s’évapore davantage ce qui modifie le régime des pluies dans certaines régions. Ce dérèglement entrainera aussi des épisodes de sécheresses plus importants et plus fréquents.

Cette fois, nous sommes parfaitement placés pour mesurer les conséquences. L’eau que nous pensions illimitée ne l’est pas : elle est renouvelable. Sauf qu’avec l’accroissement de la population et notre appétit d’ogre cette ressource se réduit comme peau de chagrin. Nos prélèvements excèdent la capacité de renouvellement et l’agriculture est directement mise en cause. 90 % de l’eau consommée l’est pour le secteur agricole (sources : France culture). En consultant le nouvel indicateur « empreinte eau » pour mesurer la consommation d’eau nécessaire aux étapes d’exploitation et de transformation d’un produit nous réalisons que 16 000 litres sont nécessaires à la production d’un kilogramme de steak ou encore 3 000 litres pour un kilogramme de riz. Ce n’est pas étonnant que ce secteur d’activité soit le vrai enjeu de cette lutte.

L’eau est une ressource limitée et surtout mal répartie. Aujourd’hui, un milliard de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable et demain 40 % de la demande en eau ne sera pas satisfaite (Sources : Septième continent).

Notre avenir pourrait donc ressembler à un long fleuve aride. Les sécheresses plus régulières et plus longues amèneront à plus ou moins long terme leurs lots de joyeusetés : feux de forêt à répétition, effondrements des sols, glissements de terrain, récoltes faméliques et pénurie en électricité. En effet, les fleuves et les cours d’eau refroidissent les centrales électriques, nous leur devons aussi tout notre petit confort.

Il en va donc, à tout un chacun, de repenser à sa consommation d’eau et il revient aux dirigeants de montrer l’exemple si nous ne voulons pas tous nous battre pour la dernière goutte.

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