Concentration en accès à la justice
Close
Camionneurs, vaccins et tablettes vides Camionneurs, vaccins et tablettes vides

Camionneurs, vaccins et tablettes vides

5656

Alors que le convoi des camionneurs arrive à Ottawa, les consommateurs signalent un nombre croissant d’étagères vides dans les épiceries dans de nombreuses régions du pays. Le proofesseur Sylvain Charlebois explique ces phénomènes dans une lettre ouverture.

Le CÉCS démystifie les cryptomonnaies Le CÉCS démystifie les cryptomonnaies

Le CÉCS démystifie les cryptomonnaies

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan a organisé deux formations qui expliquent le monde des cryptomonnaies.

8076
Un premier marché sous les étoiles à Zenon Park Un premier marché sous les étoiles à Zenon Park

Un premier marché sous les étoiles à Zenon Park

L’Association fransaskoise de Zenon Park (AFZP) a organisé un premier Marché sous les étoiles le 21 août dernier au centre communautaire du...
9845
RSS
135678910Dernière
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

La charge mentale : le fardeau des femmes

Réflexion à l'occasion de la fêtes des Mères

Auteur: Lucas Pilleri (Francopresse)/12 mai 2018/Catégories: Société, Femmes

Image
Devoir penser à tout, gérer la logistique du foyer, organiser le quotidien… La charge mentale s’impose souvent à la gent féminine. La fête des Mères, le dimanche 13 mai, est l’occasion idéale pour se pencher de plus près sur ce fardeau, momentanément allégé.

Pour Lily Crist, présidente de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne, la fête des Mères devrait être « quotidienne » plutôt qu’un répit éphémère. Féministe convaincue, elle reconnaît que les couples partagent de plus en plus les tâches domestiques, mais voit aussi que l’organisation de ces tâches revient encore habituellement aux femmes. C’est ce qu’on appelle la charge mentale, « ce travail de gestion, d’organisation et de planification qui est à la fois intangible, incontournable et constant », comme le définit Nicole Brais de l’Université Laval.

Il y a 30 ans, des sociologues évoquaient pour la première fois « la double journée des femmes », l’idée selon laquelle à la journée de travail au bureau succéderait une journée de travail à la maison, non rémunérée cette fois. D’après le rapport Femmes au Canada publié en 2011, les femmes passent en moyenne 50 heures par semaine à s’occuper des enfants et 14 pour les tâches domestiques.

L’idéal persistant de la Wonder Woman

Ce poids affecte la carrière professionnelle des femmes. Joëlle Boutin, cofondatrice de Femmes Alpha, une association fondée en 2014 et dont l’objectif est de « propulser et mettre en lumière des femmes inspirantes », est témoin de l’impact de ces responsabilités en milieu professionnel, y compris chez des femmes qui réussissent très bien dans les affaires. Selon elle, les femmes font attention à leur choix de compagnon de vie, car de celui-ci dépendent « les choix les plus audacieux dans leur carrière ».

Pour Joëlle Boutin, « les femmes sont de moins en moins pointées du doigt » et arrêtent de se sentir coupables lorsqu’elles reconnaissent leurs faiblesses et essaient de trouver un équilibre travail-famille.

L’image d’Épinal est surtout entretenue par l’éducation selon Lily Crist. « L’éducation de nos filles et de nos garçons favorise la formation de stéréotypes », estime-t-elle. À l’inverse, avec une « éducation non genrée », les mentalités pourraient changer. L’organisation Réseau-Femmes Colombie-Britannique, affiliée à l’Alliance des femmes, met en œuvre le projet Les relations saines, diversité et genre dans plusieurs écoles francophones de la province afin d’apprendre aux enfants à « repérer et déconstruire les stéréotypes ». L’objectif est de montrer que les activités ne sont pas réservées à l’un des deux sexes. « Ça donne une liberté aux jeunes, ça enlève un carcan », avance Lily Crist.

Pour autant, le cliché de la femme parfaite n’aurait pas disparu : « Les femmes veulent performer, elles se mettent énormément de pression », observe Joëlle Boutin. Les magazines et autres médias auraient leur part de responsabilité : « On nous montre des modèles de perfection, on est bombardées d’images et de contenu qui nous poussent à vouloir être parfaites », dénonce l’entrepreneure.

Des réseaux sociaux condamnables

Les femmes sont les plus grandes consommatrices des Pinterest, Instagram et autres Facebook, qui renforcent parfois les clichés. « Ça nuit à la confiance des femmes », trouve Joëlle Boutin. L’exposition à des vies parfaites aurait un effet pervers selon la fondatrice de Femmes Alpha. Certaines femmes dans son entourage lui auraient même fait part de leur besoin de « sevrage » de ces plateformes. « C’est insidieux, on n’y réfléchit pas, on trouve ça beau sur le coup, mais on finit par se comparer, ça crée des complexes », analyse-t-elle. Dans ce contexte, la mère de famille préconise l’esprit critique.

Même constat chez Lily Crist qui considère que les médias « véhiculent des informations désuètes et des vieux paradigmes qui ne sont plus représentatifs de notre société ». La prépondérance des médias visuels n’est pas anodine pour la féministe engagée : « Nous vivons dans une société basée sur l’image et ces images sont parfois déformées et déformantes ».

Quelles solutions?

Pour Joëlle Boutin, le dialogue peut aider : « C’est important d’en discuter entre femmes et avec le conjoint et futur père de famille ». Au printemps 2017, la blogueuse et dessinatrice Emma avait elle aussi entamé un débat grâce à la publication de sa série de croquis Fallait demander! « Nous ne naissons pas avec une passion dévorante pour le rangement », dessine-t-elle, pointant du doigt les stéréotypes de la société : « On va nous mettre très tôt des poupées et des petits aspirateurs dans les mains, et on va considérer qu’il est honteux pour les garçons d’aimer ces jouets ».

Le politique a aussi son rôle à jouer selon Hélène Tremblay, présidente de l’Afeas, l’Association féminine d’éducation et d’action sociale. « Pour un changement des mentalités, il faut aller vers une meilleure conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle. Cela fait 19 ans que l’Afeas appuie divers organismes auprès du gouvernement, et nous souhaitons que le ministère de la Famille en tienne compte dans son plan d’action ».

Enfin, il faut souligner que la charge mentale pèse encore plus sur les épaules des femmes francophones vivant en milieu minoritaire : « C’est pour elles beaucoup plus difficile d’aller trouver des ressources en français, d’autant plus en milieu rural », indique Lily Crist. D’où l’importance d’avoir une communauté francophone forte pour la féministe et francophone engagée, qui souhaite « une bonne fête à toutes les mamans»!

Imprimer

Nombre de vues (26117)/Commentaires ()

Francopresse

Lucas Pilleri (Francopresse)

Autres messages par Lucas Pilleri (Francopresse)
Contacter l'auteur

Comments are only visible to subscribers.

Contacter l'auteur

x

Actualité économique

Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie

Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie

Grâce aux financements du Fonds de développement économique francophone des Prairies (FDÉFP), trois organismes fransaskois peuvent concrétiser...
4079
La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan

La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan

L'ambassadeur de Belgique au Canada, Patrick Van Gheel, a effectué une visite officielle en Saskatchewan du 24 au 27 octobre afin de...
5521
Le CÉCS dresse le portrait des régions Le CÉCS dresse le portrait des régions

Le CÉCS dresse le portrait des régions

Disponibles sur le site du Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) depuis la mi-juin, six rapports statistiques offrent un...
4931
Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire

Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire

Depuis le 3 août, une nouvelle application, Too good to go, permet aux habitants de Regina et de Saskatoon de réduire leur gaspillage alimentaire....
4947
RSS
135678910Dernière
Conditions d'utilisationDéclaration de confidentialité© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top