Le dollar canadien inquiète les immigrants Le dollar canadien inquiète les immigrants 6 mars 2014 24107 Depuis plusieurs mois, notre dollar pique du nez. Quel est l'impact sur les immigrants?
Le budget fédéral et la formation à l’emploi Le budget fédéral et la formation à l’emploi Les francophones pris entre les colonnes 27 février 2014 35636 Les provinces, les employeurs et les sans emploi sont poussés au pied du mur.
AGA de la Chambre de commerce de Gravelbourg AGA de la Chambre de commerce de Gravelbourg Le Centre culturel Maillard a été l’hôte de l’assemblée générale annuelle (AGA) de la Chambre... 23 février 2014 26888
Êtes-vous business? Êtes-vous business? C’est le samedi 1er février 2014 que le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan (CCS) offrait son quatrième et... 20 février 2014 39563
Société Historique de la Saskatchewan / 8 avril 2015 / Catégories: 2015, SHS - Société historique, Arts et culture, Littérature Dévoilement des gagnants du concours Contes et légendes de la Saskatchewan L'Eau vive vous présente le texte gagnant À l’occasion du 10e anniversaire des Journées du patrimoine, la Société historique de la Saskatchewan (SHS) lançait son concours sur le thème des contes et légendes de la Saskatchewan. Le concours s’est déroulé du 3 septembre 2014 au 25 février 2015. C’est Gloria Stringer (Gravelbourg) qui a remporté le deuxième prix: un certificat cadeau de 50$ à la Bouquinerie Gravel. Le texte qu’elle a soumis, Le massacre des vieilles femmes, faisait référence à une des légendes du Old Wives Lake. Nous félicitons Tanya Reimer (Bellegarde) qui a remporté le premier prix avec son texte intitulé L’amour éternel. Vous pourrez le découvrir par vous-même dans l’Eau Vive qui le publiera sous peu. Mme Reimer a gagné une liseuse Kobo Aura. La Bouquinerie Gravel a accepté de contribuer en partie, avec la Société historique de la Saskatchewan, pour offrir le certificat cadeau. Ce projet a été rendu possible grâce à l’appui de Patrimoine canadien, du Gouvernement de la Saskatchewan et du Community Initiatives Fund. L’amour éternel Tanya Reimer Dans le champ de mon père, sous prétexte d’aller à la chasse pour maman, je cherche un cheval blanc dans les prairies. J’espère le revoir avant de grandir et d’oublier les rêves de l’innocence. Y’avait passé hier, si vite, ombre presque invisible dans le vent, fruit de l’imagination d’un jeune homme, un souffle amusant qui passait par chez moi sous forme d’une jument transparente. Des chevaux sauvages qui courent les prairies sont rares, et une partie de moi se demande s’il était un esprit ou un tour joué par le soleil. Désespérées, voilà ce qu’étaient des pensées d’un jeune de seize ans. Malgré tout, si c’est une apparition, la passion en moi se doute… Pourquoi moi ? Et c’est là que mon imagination démarre. En effet, qu’est-ce qu’un esprit sur les prairies a à faire avec moi ? La seule histoire de cheval blanc qui court les prairies que je connais est une tragédie. Dans ce récit, pour éviter une guerre entre les tribus, le chef offre sa fille en mariage. Mais elle a déjà un amour. Je la vois, cette princesse, si fort et si précisément, que dans mes rêves je touche ses lèvres et la protège contre moi. Une femme de la terre sans souliers, vêtue d’une robe de noces confectionnée avec des peaux d’animaux et décorée de fleurs sauvages. Mon amour… une princesse…un cheval blanc qui me cherche sur les prairies… un rêve qui me tourmente. C’est certain qu’elle ne peut pas marier un autre, même dans un rêve, même dans une histoire dont je connais déjà la tragédie. Dans la fable, elle part en secret avec son vrai amour, et ils se cachent sur les prairies avec leur cheval blanc. Un désastre surgit et son fiancé les retrouve et les tue. Cette princesse ayant accroché son âme à celui du cheval pour mieux endurer le drame, s’adonne à une vie éternelle cherchant son amour perdu sur les prairies étendues. Et si ce cheval que j’ai vu hier était en fait l’âme d’une princesse d’un temps ancien ? Et moi son amour éternel ? Pourquoi pas moi ? Lorsque je pense à la princesse, je m’installe dans le champ et je surveille l’horizon. À quelques pieds de la crique, un endroit où j’ai déjà nagé à plusieurs reprises, un monstre se manifeste de la terre avec un grondement violent. Je saute sur mes pieds. Les images de paix et de légendes s’évaporent dans le vent et la réalité m’étourdit. Loin d’être une princesse, j’ai devant moi le chien sauvage des Prairies, le monstre le plus terrifiant, le loup-garou. Je tire un coup avec mon fusil, mais la balle, qui visait pourtant dans la bonne direction, passe à travers comme dans une brume qui se déplace. Il redevient un monstre avec plus de vigueur. Je tombe à genoux, humble, devant un dieu de la terre, désespéré par l’image frappante de ses dents. Et que dire de ses dents ? Elles sont de roche et d’argent rare. Il m’apparaît évident qu’elles avaleraient mon âme, tellement elles sont pénétrantes. Prêt pour la mort, même à seize ans, je mets mon fusil par terre et j’attends son attaque comme le guerrier que je prétends être. Il s’avance un pied audacieux vers moi et renifle. Je vois dans ses yeux qu’il me connaît. Que mon âme lui a déjà échappé dans une autre vie. Doucement, un sourire s’agrippe à ses lèvres, comme s’il me cherchait depuis toujours, et que cette vengeance va lui plaire. Ses yeux jaunes m’ont dans sa mire et rien ne va le distraire. Un vent s’élève et, dans le cœur de l’été, apporte un gel directement de la profondeur de l’hiver éternel. Le monstre frissonne devant moi et de ‘tits morceaux de boue qui étranglent sa fourrure grise tombent. Je n’ai pas le temps de crier ou de réfléchir, mais je prends le moment pour prier, espérant dans le vaste univers que Dieu ait pitié. Du vent du Nord sort un nuage blanc prenant la forme d’un cheval. Trop vite pour mes yeux, mais trop lent pour ma fantaisie. Aussi rapidement que le cheval apparaît, le monstre est pris par le ventre. Il lance un hurlement féroce et toute la terre tremble de sa puissance. Le cheval se sauve sur l’eau avec sa proie, laissant un écho de hennissement. Comme par magie, les deux disparaissent à l’horizon. Partis. J’avance vers la crique pour attendre leur retour. Tout est tranquille sur les prairies. Aucune trace du monstre ou du héros. Mais dans la boue, il y a une empreinte. Sur mes genoux, je la touche avec tendresse. Mes mains glissent dans la boue, et le vent me caresse. Ce n’est pas une empreinte de loup-garou, ni de cheval ; mais, une empreinte parfaite de femme à pieds nus. Imprimer 26120 Balises: Tanya Reimer Société Historique de la SaskatchewanSociété Historique de la Saskatchewan Autres messages par Société Historique de la Saskatchewan Contacter l'auteur Comments are only visible to subscribers.