Nouveau système d'abonnement Fonds l'Eau vive banniere
Close
ZÉRO de Mani Soleymanlou : le grand vide du retour à l’origine

ZÉRO de Mani Soleymanlou : le grand vide du retour à l’origine

Du 12 au 14 avril, la Troupe du Jour (LTDJ) a accueilli la pièce ZÉRO, écrite, mise en scène et interprétée par le Montréalais d’origine iranienne Mani Soleymanlou. Après Vancouver, Saskatoon est la deuxième ville hors Québec qui a eu le privilège d’accueillir la pièce.

Après avoir nommé des pièces avec les chiffres de 1 à 9 pour explorer le thème de l’identité, Mani Soleymanlou revient à ZÉRO, c’est-à-dire au grand vide.

À travers cette pièce, le dramaturge replonge dans l’histoire de son père qui lui a révélé les événements qui ont motivé le départ de la famille de l’Iran. Cette enquête mène alors à se questionner sur l’idée d’un nouveau départ à travers le fils.

Le vide

La pièce ZÉRO fait le lien entre l’échec de la société du père de Mani Soleymanlou et la carte blanche que constitue son fils.

Zéro, « sefr » en farsi, évoque dans la culture perse le concept du vide. Le titre renvoie ainsi au vide créé par la naissance d’un enfant et par les révélations du père qui ont mené à l’exil alors que Mani Soleymanlou était encore jeune.

C’est en devenant père lui-même que le Montréalais s’est lancé dans une vague de questionnements identitaires.

« ZÉRO a vu le jour alors que je venais d’avoir mon enfant. Soudainement, je me suis dit : ‘’Attends un instant ! Qu’est-ce que ça veut dire ‘avoir un enfant’ ? Qu’est-ce que ça veut dire ‘transmettre quelque chose’ ? C’est quoi notre legs ? Comment on parle de l’autre à son enfant ?’’ »

La pièce ZÉRO rassemble les fragments de la société, de l’identité et de la vie pour développer un narratif authentique et fluide.

Mani Soleymanlou construit ainsi une identité tout en résistant à la pression de s’arrêter à une conclusion figée. Il met en scène des questionnements et des doutes plutôt que des réponses.

À travers sa propre réalité, l’homme de théâtre explore les angoisses parentales universelles, telles que la crainte pour l’avenir de la planète, le racisme, les crimes haineux, le climat politique…

S’ajoutent à cela les angoisses causées par l’assimilation, l’intégration dans la société, ainsi que la transmission de la culture et du passé familial quand ceux-ci sont marqués par les traumatismes.

Un questionnement sans réponses

Pour Mani Soleymanlou, le questionnement identitaire a commencé en 2009. « On m’a invité à parler de l’Iran. Moi, je suis iranien, mais on a quitté quand j’étais très jeune. Je ne savais pas pourquoi tout le monde voulait que je parle de l’Iran alors que je ne me définissais pas comme un Iranien. »

« En 2009, j’ai vu des Iraniens de mon âge aller dans les rues pour se battre pour leur droit de vote et moi, au Canada, on me demandait de parler de l’Iran. Alors, j’ai écrit le spectacle UN. C’était pour un soir, mais je le joue encore aujourd’hui. »

Plutôt que des réponses, les questions ont généré d’autres questions : « J’ai vite réalisé que je devais en faire plus, alors il y a eu les spectacles DEUX, TROIS, puis Ils étaient quatre, Cinq à sept, Huit et Neuf (titre provisoire). Et maintenant ZÉRO… »

Au fur et à mesure, de spectacle en spectacle, le comédien a continué de questionner l’identité, « d’où nous venons et comment on explique d’où nous venons ».

Mani Soleymanlou prend comme point de départ son expérience pour se lancer dans un questionnement bien plus large que lui-même.

« L’Iran et Mani sont un prétexte, dit-il. La quête identitaire personnelle est plus répandue que je ne le pensais au départ. L’identité est instrumentalisée et manipulée par la politique et les médias. »

Au point de devenir une obsession : « C’est devenu quelque chose qui m’obsède dans la mesure où on est toujours en train de parler de l’autre. L’autre est mis de l’avant comme un problème dans la société. Je vais à la rencontre du public pour parler de comment on nous met toujours les uns contre les autres. »

En définitive, le dramaturge est toujours en quête de sens. « Je ne sais pas où je vais avec tout cela. C’est le spectacle : poser des questions, ne pas avoir de réponses et continuer à poser des questions. » La liste des spectacles est vouée à s’allonger encore un temps.

Imprimer
4894

Sarah Vennes-OuelletSarah Vennes-Ouellet

Autres messages par Sarah Vennes-Ouellet
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche de deux Conseillers/Conseillères en développement économique (CDÉ). Date de clôture : 17 décembre 2021 Plus de détails The post 2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique appeared first on CÉCS.

Poste à combler : Conseiller.ère en emploi

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un conseiller(ère) en emploi).  DÉTAILS The post Poste à combler : Conseiller.ère en emploi appeared first on CÉCS.

Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un Coordonnateur/Coordonnatrice du programme Jeunesse Canada au Travail dans les deux langues officielles (JCTDLO). DÉTAILS The post Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail appeared first on CÉCS.
RSS
12345679Dernière

Actualité économique

L’Office national de l’énergie veut se redéfinir L’Office national de l’énergie veut se redéfinir

L’Office national de l’énergie veut se redéfinir

26196
L’Office national de l’énergie (ONE) a débuté sa tournée nationale de consultation avec un premier arrêt de deux jours à Saskatoon les 25 et 26 janvier. 
Et pourquoi pas un salaire maximum! Et pourquoi pas un salaire maximum!

Et pourquoi pas un salaire maximum!

37081
Savez-vous ce qui s'est passé le mardi 3 janvier 2017?  À 11h47 très exactement, les 100 présidents-directeurs généraux les mieux rémunérés du pays (dont 2 femmes) empochaient le salaire moyen annuel d’un Canadien travaillant à temps plein.
Grandeurs et misères du néolibéralisme Grandeurs et misères du néolibéralisme

Grandeurs et misères du néolibéralisme

Dans un rapport du Fonds monétaire international, on peut lire: "Au lieu de favoriser la croissance, certaines politiques...
32926
De l'Algérie à la cuisine du Artful Dodger De l'Algérie à la cuisine du Artful Dodger

De l'Algérie à la cuisine du Artful Dodger

REGINA - Arrivé au Canada en 2014, Ramdane Chiouk travaille comme cuisinier à l’Artful Dodger au centre-ville de Regina...
29067
Programme Mobilité francophone Programme Mobilité francophone

Programme Mobilité francophone

Le ministère Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a annoncé l'arrivée du programme...
27938
RSS
Première45679111213Dernière
Conditions d'utilisationDéclaration de confidentialité© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top