Close
Liberté académique : la parole aux universités de l’Ouest

Liberté académique : la parole aux universités de l’Ouest

Les établissements universitaires de l’Ouest du pays ont des outils en place pour assurer la liberté académique de leurs professeurs tout en assurant un traitement rigoureux des plaintes des étudiants. Dans la foulée de la controverse à l’Université d’Ottawa, l’existence de ces outils administratifs refait surface.

Une professeure d’histoire et de théorie de l’art de l'Université d'Ottawa (UdeO), Verushka Lieutenant-Duval, a été momentanément suspendue par son employeur, le 23 septembre dernier. Une étudiante s’est plainte du fait que la professeure Lieutenant-Duval ait prononcé le « mot en n » dans le cadre de son cours Art and Gender, en discutant de la réappropriation de mots offensants. Bien qu’elle ait depuis réintégré ses fonctions, l’affaire continue d’animer le débat public, en particulier au Québec. Qu’en est-il de la liberté d’enseignement dans les universités canadiennes de l’Ouest?

Des situations traitées au cas par cas à UBC

Selon le directeur des affaires universitaires aux relations médias de l’Université de Colombie-Britannique (UBC), Matthew Ramsey, les plaintes sont examinées au cas par cas. « Il existe une Déclaration pour un environnement respectueux. Il est conseillé aux étudiants qui ont des préoccupations au sujet du harcèlement personnel lié à un cours ou à une question universitaire de contacter leur professeur, leur chef de département ou le bureau du doyen », explique-t-il.

Or dans le cas de Verushka Lieutenant-Duval, l’étudiante a choisi de dénoncer son enseignante sur Twitter via un gazouilli qui divulguait le nom, le numéro de téléphone et l’adresse personnelle de celle-ci. Les médias sociaux se sont enflammés et la professeure à l'UdeO a reçu, le lendemain, un courriel de l’Université lui annonçant sa suspension à des fins d’enquête.

Lors une entrevue accordée à Tout le monde en parle, le 25 octobre, la professeure s’est avouée déçue que l’Université l’ait déclarée, sur Twitter, coupable d’avoir utilisé un vocabulaire haineux et inacceptable à l’Université. « On n’a pas pris le temps de me demander ma version des faits, de corroborer, même pour savoir si c’était vrai », dénonce-t-elle.

Des structures établies à l’Université de l’Alberta

La responsable des questions et de la communication stratégiques de l’Université de l’Alberta (UAlberta), Hallie Brodie, renvoie quant à elle à la Déclaration sur la liberté d'expression de l’Université, ajoutant que la liberté académique fait partie de la convention collective universitaire.

Les préoccupations de l’Université, affirme-t-elle, « seront traitées par le biais des procédures applicables décrites dans nos politiques officielles, nos conventions collectives et nos codes de conduite. En fonction de la nature de la plainte, des bureaux tels que le Bureau de la divulgation sécuritaire et des droits de l'homme, le Bureau du doyen des étudiants, les Services de protection de l'Université de l'Alberta, les Services des ressources humaines et les Relations avec la faculté peuvent être approchés ».

Une politique de respect à l’Université de Regina

Le directeur aux communications et aux relations publiques à l’Université de Regina, Paul Dederick, présente deux mécanismes en place pour signaler et résoudre les plaintes à son université. Tout d’abord, il découle de la Politique de respect une procédure de plainte formelle. Un mécanisme de plainte formelle est également attaché au Code de conduite des employés.

Selon lui, son établissement valorise la liberté académique, la liberté d'expression et un débat ouvert, civil et solide sur les idées et les questions controversées. La liberté académique, ajoute-t-il, est le fondement sur lequel repose son entreprise académique et de recherche et c'est pourquoi elle est ancrée dans leur convention collective avec la faculté aux articles 2.1 et 2.2. Il ajoute que l’Université doit fournir un lieu sûr et inclusif pour étudier, travailler et vivre, à l'abri du harcèlement et de la discrimination.

Réfléchir avant de parler

Pour sa part, le vice-président académique du syndicat des étudiants de l'UAlberta, Dave Draper, prévient que « les moments où il est pédagogiquement nécessaire de proférer des insultes raciales, homophobes, transphobes ou autres à l'encontre des étudiants sont rares, et je recommande vivement aux professeurs qui utilisent ce langage de réfléchir à leur devoir envers leurs étudiants ».

L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU)

Le directeur général de l’ACPPU, David Robinson, a indiqué que la professeure Lieutenant-Duval a exercé sa liberté académique, en faisant référence à une insulte raciale, pour illustrer un point pédagogique en rapport avec le sujet de discussion du cours. « Dans ce contexte, nous estimons que l'insulte raciale ne constitue pas un harcèlement ou une discrimination », conclue-t-il.
Imprimer
14840

Marie-Paule Berthiaume (Initiative de journalisme local – APF - Ouest)Francopresse

Autres messages par Marie-Paule Berthiaume (Initiative de journalisme local – APF - Ouest)
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche de deux Conseillers/Conseillères en développement économique (CDÉ). Date de clôture : 17 décembre 2021 Plus de détails The post 2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique appeared first on CÉCS.

Poste à combler : Conseiller.ère en emploi

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un conseiller(ère) en emploi).  DÉTAILS The post Poste à combler : Conseiller.ère en emploi appeared first on CÉCS.

Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un Coordonnateur/Coordonnatrice du programme Jeunesse Canada au Travail dans les deux langues officielles (JCTDLO). DÉTAILS The post Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail appeared first on CÉCS.
RSS
123456810Dernière

Actualité économique

Orchestrer les différences culturelles au sein d’une équipe Orchestrer les différences culturelles au sein d’une équipe

Orchestrer les différences culturelles au sein d’une équipe

Atelier du CÉCS sur la diversité culturelle en milieu de travail

32353

REGINA - Quand on se retrouve avec différents bagages culturels au sein d'une équipe, il faut souvent du doigté pour réussir à maintenir la cohésion et éviter les malentendus.

CÉCS : En plein essor CÉCS : En plein essor

CÉCS : En plein essor

70e AGA du CÉCS

30093

MOOSE JAW  - L’Assemblée générale annuelle du Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan s’est tenue dans l’établissement du Temple Gardens Hotel & Spa, le 17 juin dernier à Moose Jaw.

Bras de fer dans le dossier immigration Bras de fer dans le dossier immigration

Bras de fer dans le dossier immigration

Regina – Le dossier du Réseau immigration francophone en Saskatchewan (RIF-SK) a suscité bien des réactions au cours...
31509
Un budget qui fait mal Un budget qui fait mal

Un budget qui fait mal

Dans son dernier budget, le gouvernement de la Saskatchewan a annoncé une série de coupures ou abolitions de services, une hausse...
27823
Et pourquoi pas un salaire maximum! Et pourquoi pas un salaire maximum!

Et pourquoi pas un salaire maximum!

Savez-vous ce qui s'est passé le mardi 3 janvier 2017?  À 11h47 très exactement, les 100 présidents-directeurs...
34966
RSS
Première34568101112Dernière
Conditions d'utilisationDéclaration de confidentialité© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top