150 ans Festival Cinergie 2024
Close

Un troisième disque charnière pour Toria Summerfield

SASKATOON - Sans tambour ni trompette, Toria Summerfield a lancé le 13 mars son 3e album sur toutes les plateformes et à l’occasion d’un petit concert intime dans une taverne de Saskatoon. À cette occasion, la chanteuse revient sur les origines de son nom d’artiste, de l’insécurité linguistique qui la pousse à écrire et chanter en anglais, et des raisons pour lesquelles elle fait de la musique.

Victoria Becker est née à Regina et a grandi à Moose Jaw en Saskatchewan. Elle est le fruit d’un couple exogame, sa mère étant canadienne-française et son père anglophone. Si l’auteure-compositrice-interprète a étudié à l’École canadienne-française (ÉCF) de Saskatoon et a effectué son secondaire en immersion française, chacun de ses disques est entièrement en anglais, à l’exception de quelques phrases en français.

« J’aimerais écrire en français dans le futur. Il y a une chanson du groupe louisianais Les Feux-Follets que je trouve inspirante. Quand le groupe a présenté ses chansons lors d’un concert à l’ÉCF, leur français n’était pas parfait et je pouvais m’identifier à ça », se rappelle-t-elle.

Victoria Becker poursuit actuellement un baccalauréat en éducation avec une mineure en éducation française. Mais Toria Summerfield est son nom de scène, une manière de séparer la future enseignante de l’artiste. « Toria est le diminutif de Victoria. On m’appelle comme ça depuis que je suis née. Pour Summerfield, c’est parce que pendant l’été, alors que je conduisais pas loin de Saskatoon, possiblement en direction de l’acreage de mes parents, j’ai trouvé le paysage des champs si inspirants, et le nom a collé », raconte-t-elle avec un brin de nostalgie dans la voix.

Gagner sa vie

Toria a écrit sa première chanson à l’âge de 10 ans, mais c’est à 18 ans qu’elle s’est réellement lancée dans sa carrière musicale. Ses disques ne sont disponibles que sur des plateformes numériques, y compris son plus récent : « Pas même de merch, même si on me le demande souvent ! Je ne fais pas de la musique pour de l’argent, s’exclame-t-elle. J’en ai assez pour payer mes études grâce aux prêts étudiants, et les dépenses de base sont sans grands luxes. »

L’artiste se dit tout de même privilégiée. « Je suis une femme blanche en Saskatchewan, mes deux parents travaillent, ils sont bien logés, nous avons un chalet familial… Mais l’argent, ce n’est pas pour ça que je fais de la musique. C’est pour partager mes émotions », insiste-t-elle.

Afin de payer ses études en enseignement, Toria travaille comme éditrice-photo et photographe pour le journal étudiant de l’Université de la Saskatchewan. « La photographie est un médium artistique qui me donne l’opportunité de rencontrer de nouvelles personnes, comme le premier ministre Justin Trudeau. Je préfère prendre des photos que de me faire prendre en photo. C’est le médium artistique avec lequel je suis la plus confortable », confie-t-elle.

Seule musicienne de la famille, elle se considère comme un mouton noir. D’autant plus qu’elle est végétarienne alors que ses grands-parents paternels sont éleveurs de bétail. Faire de la musique apparaît ainsi comme un acte de résistance et de libération pour la jeune artiste.

Un élan de maturité artistique

Dans ses deux premiers disques, disponibles sur la plateforme Bandcamp, Toria Summerfield fait preuve d’une voix éthérée et ensorceleuse à la Hope Sandoval du groupe Mazzy Star. Sa voix est aussi cadencée à la limite du murmure avec des inflexions atonales. Mais les quelques pépites où elle s’accompagnait au ukulélé, dont une étonnante reprise de Love Me Tender d’Elvis Presley, sont maintenant derrière elle.

Celle qui réclame comme influences Amy Winehouse, Patsy Cline et Lana Del Rey, dévoile à quoi ses auditeurs peuvent s’attendre : « From Her Rib est un peu plus mature que mon dernier disque. C’est moins dans le style emo-rap. Il y a davantage d’instruments, des beats plus complexes, et un feel live. Mais ça demeure quand même toujours triste. Le thème d’unrequited love [amour non réciproque] est toujours très présent », détaille-t-elle.  

Toria Summerfield participera à un concert-maison en soutien au campement Unist'ot'en, prévu pour la fin mars mais reporté à une date indéterminée en raison du coronavirus, avec le poète Alasdair Rees, le duo Little Criminals et la violoniste Respectful Child.

Imprimer
25350

Jean-Philippe Deneault - Initiative de journalisme local - APF Jean-Philippe Deneault

Autres messages par Jean-Philippe Deneault - Initiative de journalisme local - APF
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche de deux Conseillers/Conseillères en développement économique (CDÉ). Date de clôture : 17 décembre 2021 Plus de détails The post 2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique appeared first on CÉCS.

Poste à combler : Conseiller.ère en emploi

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un conseiller(ère) en emploi).  DÉTAILS The post Poste à combler : Conseiller.ère en emploi appeared first on CÉCS.

Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un Coordonnateur/Coordonnatrice du programme Jeunesse Canada au Travail dans les deux langues officielles (JCTDLO). DÉTAILS The post Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail appeared first on CÉCS.
RSS
123456810Dernière

Actualité économique

Ottawa veut faciliter l'immigration économique francophone Ottawa veut faciliter l'immigration économique francophone

Ottawa veut faciliter l'immigration économique francophone

24743
Les candidats à l'"immigration économique" au Canada obtiendront davantage de points s'ils maîtrisent bien le français ou s'ils ont déjà un frère ou une soeur au pays.
Bras de fer dans le dossier immigration Bras de fer dans le dossier immigration

Bras de fer dans le dossier immigration

31309

Regina – Le dossier du Réseau immigration francophone en Saskatchewan (RIF-SK) a suscité bien des réactions au cours des derniers mois.

Un budget qui fait mal Un budget qui fait mal

Un budget qui fait mal

Dans son dernier budget, le gouvernement de la Saskatchewan a annoncé une série de coupures ou abolitions de services, une hausse...
27619
Et pourquoi pas un salaire maximum! Et pourquoi pas un salaire maximum!

Et pourquoi pas un salaire maximum!

Savez-vous ce qui s'est passé le mardi 3 janvier 2017?  À 11h47 très exactement, les 100 présidents-directeurs...
34758
RSS
Première34568101112Dernière
Conditions d'utilisationDéclaration de confidentialité© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top