Pourquoi le stress et comment vivre avec …
Conférence de la Dre Marie-France Marin à la Foire des générations 2016
Dre Marie-France Marin à la Foire des générations 2016
« Le stress peut se définir comme étant le « C.I.N.E. ». Il importe de « déconstruire » son stress pour y faire face… » Photo: Martin Kakra-Kouame (2016)
REGINA - Souvent présenté comme « la maladie incurable » du 20e siècle, le stress est-il vraiment l’ennemi public n°1 suscité par les modes de vie nouveaux induits par la modernité et son rythme infernal ? Quels sont les facteurs à l’origine du stress et comment y faire face ?
C’est pour répondre à ces questions que les organisateurs de la Foire des générations 2016, qui s’est déroulée à Regina le 19 mars dernier, ont invité, en tant que conférencière principale, Dre Marie-France Marin, spécialiste de sciences neurologiques, affiliée au Centre d'études sur le stress humain de l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal, Québec.
De prime abord, Dre Marie-France Marin a balisé le terrain des échanges en proposant des exercices et méthodes d’approche qui l’ont amenée à définir le stress comme étant une « réponse du corps » pour la mobilisation de l’énergie face à plusieurs phénomènes de la vie courante dont les plus saillants sont les suivants : la perte de contrôle, le facteur d’imprévisibilité, la présence d’une situation de nouveauté et la menace contre l’ego.
Utilisant les ressources puisées dans son savoir universitaire et sa pratique de la psychothérapie de terrain, Dre Marin a adopté une démarche pédagogique pour parler aux participants. Ainsi, à partir de ces 4 caractéristiques du stress, la spécialiste a défini de manière imagée le stress comme étant le « C.I.N.É. », à savoir : une réponse induite par la perte de contrôle (C), face à l’imprévisibilité (I), ou une situation de nouveauté (N), ou une menace contre l’ego (E), comme par exemple la remise en cause de la compétence professionnelle d’un individu.
Dans une deuxième étape, Dre Marie-France Marin a expliqué le parcours du phénomène de stress. Elle a révélé que lorsque l’organisme vit une situation d’attaque, au travers du « C.I.N.É », il secrète deux types d’hormones, l’adrénaline et la cortisone, qui conduisent le cerveau à enregistrer des messages qui s’affichent comme pouvant être une « menace réelle absolue » (cas d’un tremblement de terre par exemple), ou comme une « menace implicite relative » (présence de danger selon une interprétation personnelle). De cela, la spécialiste a tiré un deuxième enseignement pour le public : le stress est un avertisseur qui signale à l’organisme un danger absolu ou relatif.
Pour autant, Dre Marin recommande la vigilance extrême face au stress. Car, même lorsqu’il agit comme un révélateur parfois positif, le stress comporte souvent et à la longue des effets domino sur des facteurs tels que l’obésité, le rythme cardiaque, le cholestérol, la glucose et l’insuline, à l’origine de certaines pathologies. La spécialiste souligne que ce qui est le plus à redouter est le stress chronique car il induit des risques de santé mentale largement documentés par de nombreuses recherches médicales.
Dans la dernière partie de sa présentation, Dre Marin a insisté sur le fait que si la certitude d’une « guérison » du stress n’était pas acquise, il était possible, en revanche, de « déconstruire » son stress. La conférencière a suggéré, entre autres, des efforts de relaxation et de relâche de la pression à travers des exercices simples mais efficaces tels que la marche, la respiration, les pauses journalières.
Elle a également recommandé, sur le plan professionnel, la reprogrammation des objectifs de rentabilité, de production ou de compétence pour réduire les comportements générateurs de stress que peuvent susciter des attentes disproportionnées envers soi-même.
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