Vivement l’hiver !
Le printemps est enfin arrivé ! On sort de nos grottes, les yeux plissés devant tant de lumière. Le soleil réchauffe nos corps meurtris, les oiseaux chantent et la voiture démarre du premier coup ! Encore quelques jours et chaque contre-allée de la ville sentira bon la viande grillée et les éclats de rire résonneront dans tous les jardins.
Enfin, c’est ce que notre cerveau nous fait miroiter. Cette belle machine optimiste a quand même un don pour nous faire oublier les moments difficiles.
La réalité est tout autre car des monstres en dormance attendent eux aussi depuis des mois les beaux jours avec pour seul objectif de nous ruiner chaque moment agréable. Voici le podium des trois plus gros casse-pieds de la belle saison.
1. Les moustiques ou maringouins
En Saskatchewan, il existe six genres et 37 espèces de moustiques. Insectes piqueurs-suceurs, seules les femelles sont hématophages (se nourrissent de sang), car la précieuse substance constitue une source de protéine nécessaire à la maturation des œufs.
Une fois sa trompe plantée dans votre chair, la femelle injecte sa salive anticoagulante, ce qui lui permettra de pomper votre sang jusqu’à plus soif. C’est cette salive qui est responsable de la réaction allergique inflammatoire : le fameux bouton qui démange.
2. Les Tabanidae
Nous ne parlerons ici que des mouches à cheval (horse fly) et mouches à chevreuil (deer fly) qui viennent gâcher les fins de semaine au chalet. Au total, 144 espèces ont été recensées au Canada et une quarantaine dans la province.
Ne vous fiez pas à leur nom, elles sauront vous choisir si vous êtes dans les parages. Insectes dotés d’une excellente vision, en témoignent leurs yeux énormes, les mouches à chevreuil se distinguent par une taille plus réduite et des ailes rayées.
Vous ne sentirez pas la différence quand les femelles utiliseront leur pièce buccale pour déchirer votre peau et accéder au précieux nectar. Nous parlons bien ici de morsure. La douleur est nettement plus vive qu’une piqûre de moustique, car à la différence de ces derniers, les Tabanidae n’injectent aucun anesthésiant. Aïe !
3. Les tiques
Acariens de forme ovale, les tiques passent une partie de leur cycle au sol et une autre partie ancrée sur la peau des mammifères, se nourrissant de leur sang.
Si vous êtes l’heureux élu, la tique cheminera lentement sur votre corps avant de trouver son spot. Une petite zone moite et protégée fait bien souvent l’affaire. Il faut admettre que vous avez de belles aisselles !
Une fois l’emplacement trouvé, ses fines griffes lui permettent de se stabiliser. Au bout de son rostre, une paire de chélicères terminées par de belles dents coupera votre peau comme du beurre. L’opération se fait sans douleur grâce à des substances salivaires anesthésiantes, le but étant de profiter en toute discrétion du buffet.
Les tiques ont une digestion extra-corporelle, c’est-à-dire qu’elles doivent rester au même endroit plusieurs jours pour digérer les nutriments. C’est à cette occasion qu’elles peuvent transmettre à leur hôte des maladies infectieuses graves comme la borréliose de Lyme.
Nous avons une pensée émue pour les punaises de lit et puces de sable qui mériteraient elles aussi une place sur le podium.
Sous ces notes ironiques, n’oublions pas que les insectes jouent un rôle majeur dans l’écosystème, comme la pollinisation qui est assurée à 90 % par ces animaux invertébrés. En mettant en pratique les écogestes et le port de vêtements couvrants, profitons en toute sérénité des beaux jours qui arrivent sans modération !
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Arthur Béague
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