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Les Prairies maintiennent la cible de 4,4 % d’immigration francophone

La deuxième édition du Forum des réseaux en immigration francophone de la région des Prairies et des Territoires du Nord-Ouest s’est tenue virtuellement du 8 au 10 mars, l’occasion pour les intervenants en établissement de partager leurs défis et de mettre en commun leurs meilleures pratiques. 

La coordonnatrice du Réseau en immigration francophone de l’Alberta, Ida Kamariza, se réjouit que l’événement ait mis en lumière la volonté du milieu de travailler fort pour atteindre la cible de 4,4 % d’immigration francophone hors Québec d’ici 2023. Entretien.

Ida Kamariza
Ida Kamariza, coordonnatrice du Réseau en immigration francophone de l’Alberta
Crédit : Courtoisie

Qu’est-ce qui a poussé les Réseaux en immigration francophone à mettre sur pied cet événement ?

Il s’agit d’une organisation tournante parce que la région des Prairies et des Territoires du Nord-Ouest est constituée de quatre RIF. L’an dernier, c’est le RIF de la Saskatchewan qui a organisé le Forum, cette année, c’est nous [le RIF de l’Alberta], l’an prochain c’est celui du Manitoba et l’année suivante ce sera le RIF des TNO. 

Après des échanges avec nos collaborateurs du bureau d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) de l’Ouest, on a vu que c’était une occasion qui permettrait des échanges de pratiques et de voir ensemble des choses qui se ressemblent et qu’on pourrait renforcer ensemble. Tout est pensé dans une logique de développement de capacités de façon globale.

Le thème du Forum 2021 était « Parcours d’accueil et d’intégration dynamique ». Quel était celui de cette année ?

C’était la trilogie de la relance économique, l’immigration francophone et le secteur de l’établissement. Avec la pandémie, on a vu que l’économie avait beaucoup souffert dans tous les secteurs, et à écouter les discours des différents niveaux de gouvernements, on entend toujours que l’immigration est un des piliers pour la relance économique postpandémie.

À un autre niveau, nous voulions voir comment positionner l’immigration francophone pour qu’elle contribue elle aussi à cette relance économique. Pour y arriver, ça prend qu’on réussisse l’établissement des immigrants qui arrivent chez nous, donc c’est pour ça qu’on a cette trilogie comme thème. 

Avec le succès du secteur de l’établissement, on renforce l’immigration francophone et là on la fait contribuer à la relance économique. C’est comme trois maillons d’une même chaine.

Si vous aviez à identifier un défi principal pour 2022 en matière d’immigration francophone, quel serait-il ?

Je ne pense pas à un défi particulier ou nouveau, mais il y a le défi de l’intégration économique qui est récurrent. On voit que c’est un défi sur lequel nous devons travailler fort et on sait que c’est un défi qui nous attend. On va s’y adonner à bras le corps.

Bien sûr, il y a un autre défi dont on parle moins : le renforcement du sentiment d’appartenance des immigrants francophones à nos communautés. Avoir des immigrants francophones qui arrivent dans nos communautés, c’est une très bonne chose, mais si on n’a pas ce sentiment d’appartenance pour renforcer leur rétention, on sera loin de l’atteinte de notre objectif ultime qui est la vitalité des communautés francophones. 

Les avantages socioéconomiques de l’immigration francophone

Gilbert McLaughlin, directeur de la recherche à l’Institut sociologique Res Publica (ISRP), a livré une présentation sur les avantages socioéconomiques de l’immigration francophone dans les communautés francophones en situation minoritaire (CFSM).

Il a notamment souligné que 55 % des petites et moyennes entreprises au Canada estiment être touchées par la pénurie de main-d’œuvre et que 33 % des propriétaires d’entreprises ayant du personnel salarié au Canada sont issus de l’immigration.

Le chercheur a mis de l’avant quatre recommandations pour favoriser l’immigration francophone dans les CFSM, soit la mise en place de cibles provinciales, le renforcement des structures d’accueil et d’établissement, la modification des structures qui limitent l’intégration économique et l’ajout d’investissements dans les groupes communautaires et la recherche.

Un discours bilingue du ministre Sean Fraser

Sean Fraser

Sean Fraser

Ministre fédéral de l’Immigration
Crédit : Capture d’écran – Francopresse

Le ministre Fraser a livré un discours bilingue de quelques minutes. Il a notamment fait mention du Plan des niveaux d’immigration 2022-2024 dévoilé le 14 février, qui prévoit l’accueil d’en moyenne 443 233 nouveaux immigrants en 2022, 2023 et 2024.

Pour atteindre la cible de 4,4 % d’immigrants d’expression française à l’extérieur du Québec, mentionnée dans la Stratégie en matière d’immigration francophone, le Plan prévoit qu’il faudra accueillir entre 14 014 et 17 886 immigrants d’expression française d’ici 2023. 

« En particulier, nous savons que nous devons pourvoir des postes dans les professions liées à la santé et remédier aux pénuries d’enseignants francophones, particulièrement à l’extérieur du Québec », a souligné le ministre Fraser.

Il a ajouté que, pour y parvenir, le gouvernement fédéral travaillera « avec les gouvernements provinciaux et territoriaux pour reconnaitre les qualifications des enseignants francophones formés au Canada » et qu’il prévoit « d’attirer les enseignants francophones ici en mettant en place un nouveau corridor d’immigration francophone qui visera spécifiquement à recruter des francophones et des enseignants de langue française ».

Enfin, le ministre d’IRCC a souligné l’importance de faire connaître les services d’établissement francophones aux premiers concernés : « Je pense qu’il est important que l’IRCC demande, dans les accords de contribution, que les fournisseurs de services d’établissement dirigent les clients francophones vers des organisations de fournisseurs de services francophones. »

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Ericka Muzzo – FrancopresseFrancopresse

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