Festival Cinergie 2024
Close
Anonym
/ Catégories: 2017, Francophonie, Politique

« Le français n’est pas pris au sérieux dans la fonction publique »

Le bilinguisme fédéral selon Charles Le Blanc

Le professeur Charles Le Blanc commente l’étude intitulée Le Prochain niveau : « La business du gouvernement fédéral se fait en anglais ; le français, c’est traduit. »

Le professeur Charles Le Blanc commente l’étude intitulée Le Prochain niveau : « La business du gouvernement fédéral se fait en anglais ; le français, c’est traduit. »

Photo : Université d'Ottawa (2017)

À la suite du dévoilement par Radio-Canada d’un rapport interne sur le bilinguisme dans la fonction publique fédérale en 2016, le Conseil privé a demandé à deux hauts fonctionnaires d’élaborer Le Prochain niveau. Le rapport publié le 18 septembre dresse en 27 pages un portrait de l’érosion continue de l’usage du français.

Depuis l’adoption de la loi (1969) et du cadre politique sur les langues officielles, les mêmes constats déboulent dans un nombre d’enquêtes, de revendications des communautés francophones et de rapports du commissaire aux langues officielles.

Le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Jean Johnson, n’est pas surpris des trouvailles, mais il estime que l’exercice présente une opportunité. « C’est le moment d’innover et de transformer la façon de faire. » Il signale par exemple qu’Ottawa n’investit pas assez dans la formation linguistique des fonctionnaires.

Pour le philosophe Charles Le Blanc de l’Université d’Ottawa, le rapport donne un signal d’échec. « Ça fait partie des exercices rhétoriques que le gouvernement doit faire à échéance pour montrer qu’il fait quelque chose, lance-t-il. Dans les faits, ça ne change pas. Ce rapport va très probablement contribuer à l’amélioration du tablettage du dossier. »

Le professeur de l’École de traduction et d’interprétation questionne certains chiffres présentés par les auteurs Patrick Borbey (Commission de la fonction publique) et Matthew Mendelsohn (Bureau du Conseil privé).

Les données sur la représentation des deux langues chez les fonctionnaires montrent que 74 % ont l’anglais et 26 % le français comme première langue. Selon le professeur, les proportions devraient se refléter dans le volume de traduction.

« Quand on parle du bilinguisme dans la fonction publique, on veut savoir dans quelle langue les textes sont rédigés et dans quelle langue ils sont traduits. Les chiffres du rapport n’expliquent pas pourquoi le flux de traduction du gouvernement se fait à plus de 90 % vers le français. »

Selon Charles Le Blanc, on peut présumer que le 10 % de traduction vers l’anglais se produit surtout au Québec et au Nouveau-Brunswick. « La business du fédéral se fait en anglais ; le français au Canada, c’est traduit, comme sur les boites de céréales ».

Le français n’est pas pris au sérieux dans la fonction publique, dit-il, « même par les francophones eux-mêmes, qui sont les premiers à passer à l’anglais à la première occasion ».

Le rapport confirme l’érosion des exigences linguistiques depuis 1978. Le nombre de postes français essentiel a fléchi de 8 à 4 %, tandis que les postes bilingues ont grimpé de 25 à 43 %. De plus, l’expression écrite en français affiche les plus faibles notes, soit 35 %, lors des examens de compétence.

Peut-on renverser la vapeur ? Jean Johnson propose de renforcer le leadership au sommet. « Il est important de faciliter les rencontres et préparer le document en français. On doit mener une campagne de sensibilisation des hauts fonctionnaires pour leur dire : vous allez devenir des champions. »

La FCFA attend encore de rencontrer le premier ministre, ce qui a été refusé depuis le scrutin de 2015. « Il faut que Justin Trudeau articule sa magnifique vision d’un Canada bilingue, souligne le président. On a besoin d’une déclaration de son engagement et de son soutien inconditionnel envers les communautés. La demande est là, il y a un dialogue entre notre équipe et celle du premier ministre. »

Le Prochain niveau fait plusieurs recommandations : encourager l’usage de la langue préférée, offrir de nouvelles occasions de formation, établir de structures pour soutenir un milieu de travail bilingue et reconnaitre les efforts dans ce sens. 

Charles Le Blanc émet sa propre recommandation : que l’appareil fédéral stimule davantage la production originale en français. « Ça créerait un réel besoin pour les anglophones d’apprendre le français et ça rééquilibrerait le flux de traduction. Si une langue ne nous sert pas, on ne va pas vouloir la maitriser. »

 

Imprimer
22421

Contacter l'auteur

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche de deux Conseillers/Conseillères en développement économique (CDÉ). Date de clôture : 17 décembre 2021 Plus de détails The post 2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique appeared first on CÉCS.

Poste à combler : Conseiller.ère en emploi

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un conseiller(ère) en emploi).  DÉTAILS The post Poste à combler : Conseiller.ère en emploi appeared first on CÉCS.

Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un Coordonnateur/Coordonnatrice du programme Jeunesse Canada au Travail dans les deux langues officielles (JCTDLO). DÉTAILS The post Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail appeared first on CÉCS.
RSS
12345678910Dernière

Actualité économique

Grand rassemblement de l’éducation en français Grand rassemblement de l’éducation en français

Grand rassemblement de l’éducation en français

La francophonie est-elle un atout économique?

18699

Faire de la francophonie un levier puissant dans l’économie canadienne a été le grand sujet de discussion du 3e Grand rassemblement de l’éducation en français (GREF) qui s’est déroulé à Ottawa les 11 et 12 avril. Selon un expert, « chaque dollar provenant de l’espace économique francophone contribue à 1,52 $ au PIB (produit intérieur brut). » 

Prix BRAVO bénévoles Prix BRAVO bénévoles

Prix BRAVO bénévoles

Le CCS met en valeur le bénévolat

24623

Le Conseil de la coopération de la Saskatchewan (CCS) lance la 4e édition du prix BRAVO bénévoles. Les candidatures peuvent être soumises jusqu’au 30 avril.

Atelier sur la littératie financière Atelier sur la littératie financière

Atelier sur la littératie financière

Samedi dernier, le 22 mars, s’est tenu au Carrefour Horizons, de 13 h 30 à 16 h 30, un atelier gratuit, intitulé...
18286
Le francothon s'en vient Le francothon s'en vient

Le francothon s'en vient

C'est sous le thème « La Fondation fransaskoise, moi, j’y crois », qu'a débuté, la semaine du 10 mars 2014,...
12290
Êtes-vous business? Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

C’est le samedi 1er février 2014 que le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan (CCS) offrait son quatrième et...
37278
RSS
Première101112131415161719
Conditions d'utilisationDéclaration de confidentialité© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top