Trois questions sur… la prévention du suicide
REGINA - À l’occasion de la semaine de prévention du suicide au Québec (du 3 au 9 février), nous avons voulu poser trois questions à Francine Proulx-Kenzle, notre chroniqueuse (Tabou no more), qui milite depuis des années pour la prévention du suicide et la qualité de la santé mentale. Elle est certifiée par la Commission de la santé mentale du Canada et pour Safe Talk (alerte au suicide).
Eau vive : Quels sont les signes que l’on doit reconnaitre avant d’agir en prévention du suicide ?
Francine Proulx-Kenzle : Faut être à l’écoute de la personne. Faut regarder si la personne a des changements de comportement importants. Est-ce qu’elle s’isole, ne prend plus soin d’elle, elle arrête de manger. S’il y a ces symptômes, il ne faut pas se gêner de demander ce qu’il se passe en énumérant les changements de comportement que l’on remarque. Et il faut ensuite demander : est-ce que tu penses au suicide ?
EV : Quelles sont les grandes causes du suicide ?
FPK: Dans mes lectures, c’est décrit que la personne se retrouve comme dans un tourbillon sombre et sans espoir. Les causes qui vous amènent dans ce tourbillon sont nombreuses, mais souvent ce sont des pertes ou de grands changements incontrôlables. La personne se fragilise et manque de résilience. Ce n’est pas que les gens sont faibles, ça n’a rien à voir, c’est ce qui t’arrive dans ta vie. Une situation arrive et pour toutes sortes de raisons, la personne n’a pas d’appui, elle est isolée, la honte l’envahit, alors c’est toutes ces pensées qui lui enlèvent le goût d’être en vie. C’est dangereux.
EV : Les statistiques sont claires, le trois quarts des suicides sont réalisés par des hommes, pourquoi ?
FPK : Il y a une théorie à ce sujet. Les hommes vont choisir une méthode pour s’enlever la vie qui est plus violente et ils ne peuvent pas s’en sortir. Les femmes c’est moins violent. Donc il y a probablement autant de tentatives de la part d’hommes et que de femmes, mais les hommes sont plus nombreux à en mourir.
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