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S'exprimer autrement
Cette chronique, en collaboration avec La Cité universitaire francophone,  offre des textes dont les auteurs ont en commun d’avoir choisi le français comme langue seconde.

Une épopée écologique à dos de vélo

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Partis d’un Paris printanier début avril, atterris à Vancouver sous le ciel couvert, Marine Tirollet et son fils Nathan âgé de 9 ans ont entamé une traversée épique à vélo de 16 mois qui les mènera d’un bout à l’autre du Canada jusqu’à La Nouvelle-Orléans.

« Je voulais avant tout prouver que c’était possible ! », s’exclame Marine Tirollet, qui a dû essuyer certains doutes et regards dubitatifs avant de se lancer corps et âme dans cette aventure hors du commun.

Originaire de La Rochelle, en France, l’aide-soignante de carrière a puisé dans ses propres ressources pour planifier son escapade à vélo. Une « balade de santé » de quelque 9 000 kilomètres alliant le goût pour l’aventure, la cause environnementale et les rapports humains.

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Marine Tirollet et son fils Nathan ont entrepris un voyage à vélo de 9 000 kilomètres à travers le Canada et les États-Unis. Crédit : Courtoisie de Marine Tirollet

« Ça ne s’est pas fait du jour au lendemain, nous nous sommes bien préparés », explique la cycliste. « Quand mon fils avait environ trois ans et demi, nous avons commencé à faire des petites boucles à vélo dans le voisinage, puis c’est tranquillement devenu notre mode de vacances. Au fur et à mesure, on s’est lancés sur de plus grandes distances comme l’Allemagne, l’Autriche et le Portugal. »

Une nature omniprésente

Bénéficiant d’un congé sabbatique après sa titularisation dans le domaine hospitalier, Marine Tirollet a saisi l’occasion pour organiser ce « voyage itinérant » au Canada et dans une partie des États-Unis.

Attirés par les grands espaces, le bilinguisme canadien et la possibilité de parcourir de grandes distances, les deux aventuriers ne sont pas déçus du voyage pour le moment.

S’ils reconnaissent que les contrastes au niveau du paysage sont époustouflants, ils sont toutefois frappés par la pollution qu’ils trouvent sur leur chemin.

« Ce qui nous a le plus étonnés jusqu’à maintenant, c’est la présence des animaux sauvages un peu partout, mais aussi la pollution », témoigne la voyageuse.

Marine Tirollet précise que, au départ, son fils et elle ramassaient les déchets sur leur parcours, mais que cette tâche est vite devenue colossale et insurmontable.

« C’est un peu l’objectif du voyage, de réfléchir, d’échanger avec les gens, car nous avons tous une place dans cette réflexion pour protéger l’environnement », dit-elle.

Un dialogue pancanadien

L’un des objectifs de l’épopée est d’entamer le dialogue et les échanges avec les écoles qui parsèment la route.

« Nous avons déjà rendu visite à cinq écoles francophones en Colombie-Britannique et nous avons été accueillis très chaleureusement », se réjouit l’exploratrice.

La maman du jeune Nathan précise aussi que son fils profite de leur passage dans les écoles pour se poser quelques jours et retrouver la structure d’une salle de classe.

« Même si le curriculum peut varier d’une province à l’autre, l’enseignement des compétences reste le même », précise-t-elle.

En septembre, le jeune cycliste prévoit également un bref retour en France, lui permettant de préparer la nouvelle année scolaire virtuelle.

Mère et fille ont prévu de poser leurs bagages au sein d’une famille québécoise qui les accueillera durant l’hiver, leur faisant découvrir une activité typiquement québécoise, celle du traîneau à chiens.

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Marine Tirollet et son fils Nathan ont entrepris un voyage à vélo de 9 000 kilomètres à travers le Canada et les États-Unis. Crédit : Courtoisie de Marine Tirollet

Après la pause hivernale, le joyeux duo se dirigera vers la côte est des États-Unis, en direction de La Nouvelle-Orléans. Du moins, si le cœur est encore au cyclisme : « Nous vivons essentiellement une journée à la fois, il est difficile de prévoir trop à l’avance et, surtout, nous écoutons notre corps et nos envies », explique Marine Tirollet.

Lentement mais sûrement

Avec une trentaine de kilos à transporter à vélo, les attentes peuvent vite fondre comme neige au soleil. L’idée est avant tout de progresser à un rythme raisonnable et agréable, soit en moyenne 35 à 40 kilomètres par jour.

« Nous avons commencé par la côte ouest du Canada car les vents sont beaucoup plus favorables dans ce sens », indique l’aide-soignante.

Même si la partie montagneuse les a passablement ralentis, les poussant parfois à ne parcourir qu’une dizaine de kilomètres par jour, les deux pédaleurs semblent avoir trouvé leur rythme de croisière avec des pointes à 60 kilomètres.

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Marine Tirollet et son fils Nathan ont entrepris un voyage à vélo de 9 000 kilomètres à travers le Canada et les États-Unis. Crédit : Courtoisie de Marine Tirollet

« On s’adapte et on profite aussi de la grande solidarité des Canadiens. Notre corps s’habitue à parcourir de plus grandes distances. La présence des animaux sauvages nous encourage aussi à trouver des solutions alternatives, surtout pour le soir », indique Marine Tirollet.

Après les dénivelés des provinces voisines, les Prairies devraient offrir un calme plat relatif aux deux cyclistes, pour autant que les vents soient tempérés. Longeant la Transcanadienne, ils feront escale à Regina fin juin ou début juillet.

Pour suivre à la trace les deux aventuriers rochelais, les curieux pourront visiter la plateforme Polarsteps qui permet de vivre l’aventure à distance, de garder contact et même de contribuer.

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