Le canal des profondeurs
ni les sorties de fin de semaine
au cœur des foules
ni les repas ne réconfortent quand
nos paroles délestées
refont surface
ni les plaintes du corps
qui parvient à peine à se lever
ni les réserves pour les jours
sans patience
ni les prières
à demi formulées à un dieu
à bout de souffle
ne peuvent plus irriguer
on ne se respire plus
la dépression nous a asphyxiés
notre union dérive
entre deux déluges
***
reprends le canal
des profondeurs
tords nos torrents à pleine main
je te tends la mienne
gonflée et coupable
avant le blanchiment
Projection
son téléphone
son intelligence
seront tout près
sur la table de chevet
sur le livre délimité
par la poussière
elle n’a qu’à détendre
le bras pour les prendre et
revenir
aux quotidiens en série
farces comiques et spectacles
de scènes de nuit
à peine appartenue
***
les liens d’amitié la menèrent
à se projeter derrière l’écran
chaque jour plus bleu
***
à son chevet
on parlera de son personnage
bon vivant
tout en prenant soin
en fin diplomate
d’éviter ses heures passées
à libérer de son regard glaucescent
le génie
du miroir aux alouettes
la dérobant
à nos yeux