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Aventure et plein air

Comment entrer au Super Bowl sans billet

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Le Super Bowl a eu lieu le 2 février en Floride et le billet moyen coûtait entre 3 000 et 6 000 dollars américains. Les sièges les mieux placés se vendaient jusqu’à 40 000 dollars. Ces sommes exorbitantes donnent l’impression que seuls les riches peuvent assister à la partie. Mais avec un peu de… créativité, il est possible d’entrer au Super Bowl sans billet.

Lors du Super Bowl de 2013, les 49ers de San Francisco affrontaient les Ravens de Baltimore. À l’époque, je vivais à La Nouvelle-Orléans, non loin du Louisiana Superdome, le stade où le match a eu lieu. Je ne suis pas un amateur de football, mais j’aime l’aventure. Pour cette raison, j’ai cherché un moyen d’infiltrer le Superdome.

D’abord, j’ai fait le tour du stade, cherchant le point faible pour entrer. Compte tenu de la crainte des Américains pour le terrorisme, il y avait beaucoup d’agents de sécurité. Je devais donc agir comme si j’avais un billet pour ne pas éveiller leur suspicion. J’ai gardé la tête haute et un air confiant.

Une trentaine de jeunes femmes bien maquillées se sont approchées du stade. Aucune d’entre elles n’avait un billet à la main. Malgré tout, leur comportement indiquait qu’elles étaient certaines d’entrer. Elles parlaient à voix haute au sujet de leur spectacle à l’intérieur du stade. J’ai toute de suite compris qu’elles allaient danser pendant le spectacle de mi-temps. Avaient-elles besoin d’un autre danseur ?   

J’ai saisi la chance qui se présentait. Je les ai suivies vers l’entrée, toujours avec mon air confiant, afin de passer pour leur gérant. Les danseuses parlaient entre elles sans me remarquer.

Avant d’entrer dans le Superdome, les artistes devaient passer par une barrière à deux étapes : une fouille par des agents de sécurité d’abord, puis des détecteurs de métaux portatifs.

Je me suis approché du premier agent, une dame qui semblait gentille, et j’ai vite scruté ses yeux. Elle ne se doutait de rien. La femme a serré les manches de mon manteau et a demandé que je m’avance vers la deuxième étape. Fier de moi-même, je me suis dit, « Tu fais bien ça, Dominique. Continue. » Il ne me restait qu’un dernier garde à déjouer.

Celui-ci était grand et musclé avec un regard sévère. Il a passé un détecteur de métaux devant mon manteau, ce qui a déclenché une alarme. J’étais surpris. « Qu’est-ce que vous avez dans votre poche ? », a demandé l’agent. Je lui ai dit que c’était mon téléphone cellulaire. Il a répondu : « On vous a dit de laisser vos téléphones à la maison. N’avez-vous pas reçu l’email ? »

N’étant pas un des danseurs, je n’avais pas reçu l’email en question et, pendant ma demi-seconde d’hésitation, le garde a senti que quelque chose n’allait pas. « Monsieur, a-t-il poursuivi, est-ce que je peux voir votre bracelet ? » N’étant pas un des danseurs… Vous avez compris. Je voyais le doute se répandre sur son visage. « J’en ai pas », ai-je avoué.

Je me suis demandé ce qui m’attendait. Une amende ? Des menottes ? Non. De la politesse. Après un silence lourd mais bref, l’agent m’a dit : « Peut-être que vous pourriez apprécier la partie à la télévision chez vous. »

C’est ce que j’ai fait. Et la prochaine fois, je laisserai mon téléphone à la maison.

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