Papillon Amiral d’Annette Campagne : Un disque à la plume personnelle et aux mélodies efficaces
Quatre ans après J’peux pas demander mieux, Annette Campagne récidive avec un nouvel album solo, Papillon Amiral. En compagnie de son acolyte de longue date Davy Gallant, l’auteure-compositeure-interprète s’intéresse aux musiques roots en contexte pop. D’ailleurs, ce quatrième disque se divise carrément en deux sections distinctes : les instants authentiques et peaufinés, et les titres inégaux et formatés.
C’est qu’à défaut de faire preuve de faux pas, Papillon Amiral possède des longueurs et donne dans la redite. En guise d’ouverture, Terre Mère, ne ressort tout simplement pas du lot. En fait, il faut attendre la pièce-titre avant de saisir la ligne directrice mélodique et poétique du disque. La suite s’avère beaucoup plus convaincante, telle une escapade routière automnale dans les Prairies. Sur l’urgente Sable sous mes pieds, les intentions rock s’agencent aux couleurs country, parmi les constats précis (Les promesses sont faites pour être brisées).
Cette rencontre entre les univers meuble l’ensemble du disque, comme sur Calamity Jane, où Annette Campagne sert cette superbe image de « Chercheuse d’or et de cœurs de cons ». Lorsque Gabriel Yacoub débarque sur Orpailleur d’amour, le métissage atteint de nouveaux sommets tandis que les constructions pop sont réinventées avec audace et précision. Cette chanson demeure la plus aboutie du disque.
La grande lacune de Papillon Amiral réside dans certains clichés à l’écrit. Heureusement, l’approche de l’artiste au micro demeure impeccable. Sa présence apporte une dose de confiance qui donne vie aux onze chansons du disque. C’est particulièrement vrai lorsque les refrains débarquent avec entrain et intensité (Insanely Beautiful).
Annette Campagne est parvenue à offrir un disque à la plume personnelle et aux mélodies efficaces. Ces deux éléments ne se concilient pas toujours, mais ils témoignent de la chaleur qui émane de l’artiste.
Papillon Amiral aurait demandé un peu plus de risques et de vision. Toutefois, si certains titres méritent d’être resserrés, le disque offre de bons moments qui rayonnent sous le sigle de l’authenticité.
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