Le centenaire l'armistice célébré en français à Moose Jaw
Les Journées du Patrimoine de la Société historique de la Saskatchewan
Une saynète sur la conscription
Émilie Dessureault-Paquette (à gauche), Angèle Poirier (au centre) et Jean-Marc Reynolds (à droite) lors de leur spectacle soulignant la conscription obligatoire.
Photo : Nicolas Roussy (2018)
MOOSE JAW — Le 29 septembre dernier, à la 15e escadre de Moose Jaw (aérodrome McEwen) et dans le cadre de la 13e édition des Journées du patrimoine organisées par Société historique de la Saskatchewan (SHS), avaient lieu les célébrations entourant le centenaire de l’Armistice de 1918.
L’édition 2018 des Journées du patrimoine qui se déroulaient du 26 au 29 septembre derniers avait donc une saveur particulière en raison de cette journée commémorative de la fin de la Première Guerre mondiale et de la présence de l’honorable W. Thomas Molloy, lieutenant-gouverneur de la Saskatchewan.
Une journée riche : avions, histoire, « boot camp » et théâtre
Plus de 150 personnes se sont déplacées à cette journée spéciale et ont pu notamment profiter d’une visite exclusive de la 15e escadre de Moose Jaw. Les visiteurs ont été comblés par une tournée dans les espaces réservés aux simulateurs de vol, la salle de classe des apprentis-pilotes et l’entrepôt où l’on retrouve les différents avions de l’escadre.
Les personnes présentes, tant les adultes que les enfants, étaient également conviées à participer à un « boot camp » dans lequel ils devaient se prêter à différentes compétitions amusantes. À peine reposés de leurs activités extérieures, les participants se retrouvaient à l’intérieur de l’aréna pour assister à une pièce de théâtre retraçant la difficile période de la conscription obligatoire pour les jeunes hommes et du clivage sociétal entre anglophones et francophones qui avait suivi.
Un piano et une légende sous la pluie !
Parmi les activités prévues, la Société historique de la Saskatchewan avait planifié poursuivre une tradition répétée à la collation des grades qui solennise les pilotes morts au combat : bruler un piano. Cependant, en raison de la pluie et de la température peu clémente, le piano n’a pas été brulé et a été laissé seul, à l’extérieur, dans l’attente de sa mise en cendre à la prochaine remise des diplômes.
Cette tradition nous vient d’une légende, du moins celle la plus répandue dans les arcanes militaires : l’histoire de l’armée de l’air britannique, la Royal Air Force, et de la volonté de ses commandants de faire de leurs pilotes, des « gentlemen » (de gentils messieurs). Entre les deux Guerres mondiales, et pendant les premiers jours de la Deuxième Guerre mondiale, les pilotes étaient fortement invités à prendre des leçons de piano pour que ces jeunes hommes puissent devenir de parfaits « gentlemen » britanniques, mais aussi, pour accroitre leur dextérité. Mais, un jour, des pilotes, déjà excédés de voir leurs camarades tomber au combat, ont décidé de mettre un terme à leur cours de piano en sortant l’instrument de leur salle communautaire pour le bruler ! Quelques jours plus tard, les pilotes des autres escadres de la Royal Air Force les imitèrent et brulèrent leur piano. C’est ainsi que cette pratique s’est mutée en tradition qui commémore les pilotes morts au combat.
Une journée réussie malgré la température
Aux dires d’un jeune participant, cette journée a été très agréable, surtout grâce au « boot camp » et aux différentes compétitions. Pour M. Alexandre Chartier, directeur de la SHS, cette commémoration s’est bien déroulée malgré une température peu invitante : « Nous avons eu environ 150 personnes, c’est un bon nombre considérant que ce n’est pas un endroit touristique et que la température est en deçà des normales de saison. Nous avons eu aussi l’occasion de recevoir le lieutenant-gouverneur et je ne suis pas sûr si plusieurs événements francophones en Saskatchewan ont eu ce privilège. Bref, ce fut une belle journée. »
Le populaire rappeur fransaskois, Shawn Jobin, qui faisait aussi partie du nombre, s’est montré très satisfait de cette commémoration : « Je suis très heureux et content d’avoir assisté à cette journée en tant que participant, mais aussi en tant que membre du Conseil d’administration de la Société historique. Je suis un grand "fan" d’histoire. Et avec cette journée, j’ai été heureux de découvrir le côté saskatchewanais de l’histoire de la Première Guerre mondiale. J’espère que les élèves et les gens qui sont venus aujourd’hui sont partis chez eux avec un sentiment de fierté et avec le souvenir que des gens ont sacrifié des choses et leur vie pour notre beau pays, pour nos libertés et pour cette belle vie que nous avons ici.»
Source de la légende du piano brulé : https://www.seymourjohnson.af.mil/News/Commentaries/Display/Article/1282899/battle-of-britain-raf-piano-burning-tradition
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