La Société historique veut diffuser le français au Civic Museum de Regina
Alors que le Civic Museum de Regina a fermé ses portes en août dernier, la Société historique de la Saskatchewan (SHS) voit l’espoir d’une réouverture avec une offre bilingue.
La fermeture actuelle du Civic Museum de Regina pourrait constituer une opportunité pour le français estime la SHS. « Développer une offre bilingue pourrait attirer davantage de touristes. Selon Tourism Saskatchewan, 50 à 70 autobus de Québécois passent chaque année par la province sans s’arrêter parce qu’il n’y a pas d’offre dans leur langue. Le musée de Gravelbourg enregistre des visiteurs francophones car il fournit un service en français », explique Alexandre Chartier. Le directeur général de la SHS a écrit au musée de Regina pour lui proposer son expertise. « Outre les touristes, l’établissement pourrait attirer les écoles fransaskoises et d’immersion. »
Ouvert en 1959 et composé d’un fonds d’environ 19 000 objets, dont le premier distributeur automatique de billets du Canada, le Civic Museum accueillait jusqu’à 30 000 visiteurs par an dans ses meilleurs moments. Au fil des ans, sa situation financière est devenue de plus en plus précaire. À partir de 2004, la ville a dû lui verser une subvention annuelle allant jusqu’à 115 000 dollars. Le musée a également bénéficié d’une réduction d’impôts de 7 700 dollars par an. Pas suffisant pour un établissement dont les coûts de fonctionnement s’élèvent à 100 000 dollars chaque année. L’an dernier le musée a enregistré un déficit de 64 000 dollars.
« Si le site disparaît, la ville n’aura plus de musée racontant l’histoire de sa région. C’est la capitale provinciale, elle abrite le Parlement, c’est par exemple ici que Louis Riel a été jugé et exécuté. La zone a un réel impact historique », détaille Alexandre Chartier qui déplore le peu de musées proposant des services en français en Saskatchewan. Après l’annonce de la fermeture, la ville de Regina a promis une aide de 85 000 dollars, divisée en deux parties : 25 000 pour mettre en place, avant la fin de l’année, un plan d’affaires destiné à assurer la viabilité du site ; 60 000 pour payer le loyer et les frais de fonctionnement jusqu’à la fin décembre. « Le président du Civic Museum a répondu qu’il trouvait notre projet intéressant. Une offre bilingue pourrait constituer une forte plus-value pour les écoles et le tourisme. Cela aide aussi le fait français au Canada », conclut Alexandre Chartier.
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