De Auschwitz au Mois des Noirs
Leçon apprise?
Le 27 janvier 1945 que le camp de concentration d’Auschwitz, en Pologne, a été libéré par les Russes.
L’humanité contient un grand paradoxe : elle est capable du meilleur comme du pire. Ces jours-ci, on commémore le 70e anniversaire de la libération du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz où on a asservi et tué plus d’un million de personnes. Comment des humains ont-ils pu en arriver à cela? Les témoignages des quelques survivants qui sont encore parmi nous sont troublants. Les lieux d’horreur qu’ont été ce camp et les autres (parce que malheureusement il n’a pas été le seul pendant la Seconde guerre mondiale) ont vu la détresse au plus profond, des actes d’une monstruosité sans précédent mais aussi des actes d’une grande générosité. Et tout cela dans les mêmes lieux.
Les camps de concentration et d’extermination ont marqué l’imaginaire des populations au XXe siècle. Le pourquoi est toujours très difficile à expliquer. Les nations se sont par la suite dotées de mécanismes qui devaient prévenir que de telles aberrations ne se reproduisent. Pourtant, la seconde moitié de ce siècle fut pleine de conflits armés régionaux et depuis ce temps, on a eu droit aux massacres au Cambodge et au Rwanda, sans compter le conflit dans l’ex-Yougoslavie. Plus récemment, l’Afrique et le Moyen-Orient semblent être dans une escalade de l’horreur, trop souvent en direct grâce aux médias sociaux.
Notre époque n’est pas la première à vivre de tels conflits et massacres. Il s’agit de lire l’histoire des peuples depuis le début du monde dit civilisé pour constater que la guerre et la domination de l’autre ont été présentes au nom de la politique, de l’économie, de la religion, parce que l’on veut conquérir l’état voisin, que l’on n'accepte pas les mouvements de population et la différence de l'autre car elle nous dérange.
Le mois de février est le mois de l'Histoire des Noirs. S'il y a des Noirs en Amérique, on le doit surtout à une coutume qui a heureusement été éradiquée de nos mœurs : l’esclavage (bien qu’on parle actuellement d’esclavage, sexuel et autre, dans les conflits actuels). On a vidé des régions et fait prisonniers des milliers sinon des millions d'Africains pour les amener comme esclaves, principalement pour les industries de la canne à sucre et du coton. Il était bien d’avoir des esclaves.
On pense généralement que c’était seulement dans les états du sud des États-Unis que cela se passait. Mais il y a avait aussi des esclaves au Canada et jusque dans la société canadienne-française. Des testaments révèlent la présence d’esclaves noirs et d’esclaves autochtones, de la nation des Pawnees (que l’on appelait Panis).
Heureusement, il y a eu des gens clairvoyants pour s’insurger contre cette pratique. Les Noirs au Canada participent à la vie et à l’élaboration d’une société plus forte. En regardant le dossier qui est sur le site de Radio-Canada, on peut lire plusieurs portraits de Noirs qui ont eu un impact sur notre pays: Michaëlle Jean, Oscar Peterson, Viola Desmond, Lionel Carmant, Cheick Sanou, Abdoulaye Cissoko, Dany Laferrière, Donovan Bailey, Suzette Mayr, Charlie Biddle, Sam Langford, pour n’en nommer que quelques-uns. Vous ne les connaissez pas? Je vous encourage à les découvrir.
Dans ce contexte du pire et du meilleur, on peut penser que c’est décourageant de vivre sur cette planète ou plus précisément en Saskatchewan. Actuellement, nous avons un apport sans précédent de nouveaux Fransaskois nous arrivant d’Afrique. Ils viennent partager nos défis et nous appuyer dans la réalisation de ceux-ci. Ils ne sont pas les autres mais ils sont des nôtres. Ce que nous rappellent des commémorations comme celle du mois de février, c’est que l’éducation demeure la clé de notre évolution et de notre sensibilité. Il est important de se souvenir mais aussi d’aller au de-là des événements pour réaliser un monde toujours meilleur. Je suis optimiste, je l’avoue! L’avenir se bâtit sur le passé et se prépare au présent.
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